Hongrie : János Bródy, Zsuzsa Koncz, liberté et espoir un long chemin.

lundi 24 janvier 2011
par  onvaulxmieuxqueca
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Hongrie : János Bródy, Zsuzsa Koncz, liberté et espoir un long chemin.

Entre 10.000 et 15.000 personnes ont manifesté à Budapest vendredi 14 janvier 2011, contre la loi sur les médias adoptée le 21 décembre par la droite hongroise, une chanson de János Bródy a été un symbole de cette initiative. Quelques infos pour comprendre.
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article1199


La rose Jaune...

Ces chansons ont été écrites et chantées sous le régime de János Kádár.
Elles l’ont été avec poésie et doigté, en tenant compte de la « réalité » politique du moment pour éviter l’interdiction. D’autres groupes musicaux (Rock …), écrivains, cinéastes … ont fait de même.

Ces deux chansons étaient un point de ralliement de l’opposition démocratique de cette période. Il est fort intéressant de voir que ces chansons sont aujourd’hui le symbole de la défense des libertés pour les jeunes hongrois qui n’ont pas connu cette époque.

La présence parmi ces jeunes, des anciens de l’opposition démocratique les plus déterminés est sans doute d’une grande importance.

Notre correspondant à Budapest nous a traduit ces deux chansons de János Bródy et nous a trouvé ces deux vidéos. L’une est chantée par Zsuzsa Koncz qui est encore plus populaire que János Bródy en Hongrie et qui appartenait au milieu de l’opposition démocratique Hongroise.

Tu crois que la rose jaune s’ouvrira encore,

Tu crois que nous accepterons les mensonges

Tu crois que nous pardonnerons tout toujours

Tu crois que nous nierons nos rêves

Qu’il serait beau d’être ensemble parmi les fleurs, ma chérie

Il n’y a plus de fleurs, ni toi même

Pourquoi avons nous laissé les choses comme ça

Ne crois pas que cela est bon comme ça,

n’importe qui le dit

Ne crois pas que tout va bien,

n’importe qui veut t’attraper

Ne crois pas que nous sommes changés par un mot d’ordre

Ne crois pas que la rose jaune va encore s’ouvrir
….

La deuxième chanson :

Cette chanson a beaucoup de couplets.

Si j’étais une rose

je m’ouvrirais quatre fois par an :

pour l’enfant, pour la jeune fille, pour le véritable amour et pour le passage

Si j’étais une porte,

je resterais ouverte

je ne demanderais à personne qui l’a envoyé,

je serais heureux si tout le monde était là.

Si j’étais une fenêtre je serais si grande

que je pourrais montrer le monde entier.

Les gens regarderaient à travers moi

je serais heureux quand j’aurais tout montré.

Si j’étais une rue je serais toujours propre

Je me laverais dans la lumière chaque soir

Et si des chenilles passaient sur moi,

même la terre s’effondrerait sous moi.

Si j’étais un drapeau, je ne bougerais pas,

je me fâcherais contre les vents,

je préfèrerais être tendu,

et ne pas être le jouet de tous les vents.

Et en prime une vidéo de Zsuzsa Koncz datant de ses débuts dans la chanson.

-Précision de notre correspondant à Budapest.-

Zs.Koncz est née en 1946 et fut connue suite à un concours télévisé en 1962 quand elle était encore étudiante. Elle eut du succès (mais n’avait pas gagné). Elle a débuté dans le film "Ce sont les jeunes" en 1967, où elle a chanté toute une série de chansons écrites par János Bródy. Son album réalisé avec le groupe Illés sous le titre "Langue de signes" fut interdit en 1973 pour son contenu politique. En 1974 Zsuzsa et le groupe répondirent á la censure par deux albums dont "Je deviendrai jardinier" avec exclusivement des textes des plus grands poètes hongrois - mais toujours dans la même ligne ! Comme chaque auteur figurait dans le curriculum des écoles publiques, ces albums ne pouvaient pas être censurés...

Avec le dégel politique elle reçut le Prix Liszt (1977). En 2001, elle est devint Chevalière de la Légion d’honneur en France, et en 2008 a reçu la plus haute décoration hongroise en arts : le Prix Kossuth, et aussi le Prix Prima Primissima (un prix privé) fondé par les plus riches capitalistes hongrois.

Au-delà de ses 60ans, elle reste adulée par le public et chante encore.


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