La révolution Arabe arrive en Espagne !?

samedi 21 mai 2011
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 45%

Lyon info :
Nous, citoyens français, espagnols et du monde entier, nous sommes réunis aujourd’hui, dimanche 22 mai, Place Bellecour à Lyon.
Inspirés et solidaires du mouvement espagnol « Democracia real Ya ! », nous avons décidé de prolonger ce mouvement pacifiste et non-violent par la création d’un espace de discussion, de débat et de lutte sur cette place.
...Cette initiative se développe actuellement partout dans le monde : en France (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux, Poitiers...), en Europe (Espagne, Portugal, Royaume Uni, Allemagne, Belgique...), en Amérique (Équateur, Pérou, Nicaragua, États-Unis, Mexique...) et ça continue de s’amplifier.

Nous avons décidé ensemble de créer un campement quotidien Place Bellecour. Le départ de cette initiative se fera par un repas partagé demain, lundi 23 mai à 19h sous la statue de la place Bellecour.

Venez nous rejoindre,

Des citoyens indignés !

Vidéo de MEDI TV1 (20 mai)

Nous mettons en ligne une traduction du « manifeste » publié par le site Rebellyon, un article du journal « Le Monde » avec des commentaires, plus un article de Libération. Bonne lecture.

Manifeste du collectif espagnol Democracia Real Ya

"Nous sommes des personnes courantes et ordinaires. Nous sommes comme toi : des gens qui se lèvent tous les matins pour étudier, pour travailler ou pour chercher un boulot, des gens qui ont famille et amis. Des gens qui travaillent dur tous les jours pour vivre et donner un futur meilleur à celles et ceux qui les entourent.

Parmi nous, certaines se considèrent plus progressistes, d’autres plus conservateurs. Quelques unes croyants, d’autres pas du tout. Quelques unes ont des idéologies très définies, d’autres se considèrent apolitiques. Mais nous sommes tous très préoccupées et indigné-es par la situation politique, économique et sociale autour de nous. Par la corruption des politiciens, entrepreneurs, banquiers, … . Par le manque de défense des hommes et femmes de la rue.

Cette situation nous fait du mal quotidiennement ; mais, tous ensemble, nous pouvons la renverser. Le moment est venu de nous mettre au travail, le moment de bâtir entre tous une société meilleure. Dans ce but, nous soutenons fermement les affirmations suivantes :

* L’égalité, le progrès, la solidarité, le libre accès à la culture, le développement écologique durable, le bien-être et le bonheur des personnes doivent être les priorités de chaque société avancée.

* des droits basiques doivent être garantis au sein de ces sociétés : le droit au logement, au travail, à la culture, à la santé, à l’éducation, à la participation, au libre développement personnel et le droit à la consommation des biens nécessaires pour une vie saine et heureuse.

* Le fonctionnement actuel de notre système politique et gouvernemental ne répond pas à ces priorités et il devient un obstacle pour le progrès de l’humanité.

* La démocratie part du peuple, par conséquent le gouvernement doit appartenir au peuple. Cependant, dans ce pays, la plupart de la classe politique ne nous écoute même pas. Ses fonctions devraient être de porter nos voix aux institutions, en facilitant la participation politique des citoyens grâce à des voies directes de démocratie et aussi, procurant le plus de bienfait possible à la majorité de la société, et pas celle de s’enrichir et de prospérer à nos dépens, en suivant les ordres des pouvoirs économiques et en s’accrochant au pouvoir grâce à une dictature partitocratique menée par les sigles inamovibles du PPSOE [1].

* La soif de pouvoir et son accumulation entre les mains de quelques-uns crée inégalités, crispations et injustices, ce qui mène à la violence, que nous refusons. Le modèle économique en vigueur, obsolète et antinaturel, coince le système social dans une spirale, qui se consomme par elle-même, enrichissant une minorité et le reste tombant dans la pauvreté. Jusqu’au malaise.

* La volonté et le but du système est l’accumulation d’argent, tout en la plaçant au-dessus de l’efficience et le bien-être de la société ; gaspillant nos ressources, détruisant la planète, générant du chômage et des consommateurs malheureux.

* Nous, citoyens, faisons parti de l’engrenage d’une machine destinée à enrichir cette minorité qui ne connait même pas nos besoins. Nous sommes anonymes, mais, sans nous, rien de cela n’existerait, car nous faisons bouger le monde.

* Si, en tant que société nous apprenons à ne pas confier notre avenir à une abstraite rentabilité économique qui ne tourne jamais à notre avantage, nous pourrons effacer les abus et les manques que nous endurons tous. Nous avons besoin d’une révolution éthique. On a placé l’argent au-dessus de l’Etre Humain, alors qu’il faut le mettre à notre service. Nous sommes des personnes, pas des produits du marché. Je ne suis pas que ce que j’achète, pourquoi je l’achète ou à qui je l’achète.

A la vue de cela, je suis indigné/e

Je crois que je peux le changer.

Je crois que je peux aider.

Je sais que, tous ensemble, on le peut.

Sors avec nous. C’est ton droit."

Nous mettons en ligne un article du journal « Le Monde » et des commentaires. http://www.lemonde.fr/europe/article/2011/05/21/en-espagne-le-mouvement-du-15-mai-est-une-contestation-de-fond-de-la-societe_1525623_3214.html

Les Espagnols votent, la contestation continue

Les Espagnols ont commencé dimanche 22 mai à voter pour les élections régionales et municipales, au moment où une vague de rébellion sociale inédite contre le chômage et la crise secoue le pays. Des dizaines de milliers de manifestants ont à nouveau envahi samedi soir et dans la nuit les rues et les places à travers l’Espagne.
A Madrid, une foule immense s’était rassemblée sur la Puerta del Sol, où le campement de bâches et de tentes des jeunes "indignés" est devenu le coeur de la contestation. Craignant de violents affrontements, le gouvernement socialiste n’a pas fait appliquer par la force l’interdiction de manifester, qui est entrée en vigueur vendredi à minuit et rend illégales les rassemblements politiques une veille d’élections.

Dans ce contexte troublé, à dix mois des élections législatives de mars 2012, toutes les communes d’Espagne élisent leurs conseils municipaux et 13 des 17 régions autonomes leurs Parlements. La Catalogne, le Pays Basque, la Galice et l’Andalousie votent à d’autres dates.

L’annonce le 2 avril par le chef du gouvernement José Luis Rodriguez Zapatero qu’il ne se présenterait pas pour un troisième mandat en 2012 semble être restée sans effet sur la chute de popularité des socialistes. A partir de lundi, ils pourraient ne plus contrôler qu’une seule des 17 régions espagnoles, l’Andalousie, et devraient perdre des fiefs historiques comme la région de Castille-la Manche et l’Estrémadure.

Des centaines de lecteurs du Monde.fr, pour la plupart des Espagnols ou des Français vivant en Espagne, ont témoigné de la situation dans le pays alors que le mouvement du 15-mai (le "15-M") prend de l’ampleur. Si les perspectives économiques maussades ont fédéré une partie de ces "indignés", leurs revendications sont plus larges. Ils fustigent le système électoral qui voit s’affronter le PP et le PSOE, sans que les partis de gouvernement ne les représentent. Ils déplorent également un système qui ne donne au citoyen qu’une "valeur de consommateur".

• Caractère altruiste, par Victoire P.

Ce qui frappe dans les revendications des manifestants c’est leur caractère altruiste. Le peuple espagnol a compris que la crise était trop profonde pour pouvoir y remédier à coup d’actes individualistes. (...) Les espagnols veulent s’en sortir, ensemble. Il me semble qu’on va même plus loin qu’une simple revendication économique d’accès au travail et d’augmentation du pouvoir d’achat. Non, ce qui est remis en question c’est la place même de l’être humain dans sa société.

Ce qui m’a aussi surpris fut l’incroyable pacifisme de la manifestation. Il n’y eu aucun incident avec la police. Extrêmement surprenant quand on sait qu’il était théoriquement interdit de manifester et que bien souvent, pour une simple victoire du FC Barcelone, la police sort l’artillerie lourde pour disciper les attroupements festifs sur les places de la ville.

• Un fossé entre la classe politique et la population par Clémente N.
Il est important de remarquer que le surnom des manifestants "los indignados" s’est directement inspiré du livre de Stéphane Hessel Indignez-vous, publié très récemment ici.

Depuis que ce mouvement a pris de l’ampleur, tous les journaux espagnols publient des interviews de l’homme politique où il affirme notamment être « très agréablement surpris par les mouvements de contestations et d’indignations pacifistes et respectueux en Espagne ». Etudiant actuellement à Madrid, j’ai pu voir l’expansion impressionnante de ce mouvement.

Les manifestants cherchent principalement à dénoncer l’énorme fossé entre toute la classe politique et la population – comme en France ? – et une de leurs principales revendications est de pouvoir tout simplement avoir des outils afin de montrer l’ampleur de ce fossé (en comptant les votes blancs lors des élections par exemple).

Les Espagnols en ont assez des mensonges, du manque d’initiatives concrètes face à la crise et de l’immobilisme face à la montée du chômage. Et les réactions des politiques, qui cherchent par tous les moyens à stopper ce mouvement, sont tout simplement suicidaires et ne font qu’attiser le mouvement. Je pense sincèrement que la police ne délogera pas les manifestants car le risque de débordement violent serait trop important. Est-ce-que ce mouvement continuera après les élections régionales et municipales de dimanche ? C’est une question que tous les Espagnols se posent

• On a trop tiré de la corde, elle a fini par casser, par Jenni

Je suis Espagnole et j’habite a València. (...) Ce n’est pas seulement une révolution de jeunes qui n’ont pas de travail... Dans les manifestations, on peut voir des gens de tous âges trahis par nos politiciens, qui n’hésitent pas à présenter dans leurs listes des politiques accusés de voler l’argent du peuple. Des gens qui voient ses salaires descendre sans explication, des gens qui s’indignent quand de voir les aides sociales diminuer alors que les banques perçoivent de grosses sommes. On a trop tiré de la corde, elle a fini par casser. Vive le 15-M !

• Le réveil de la jeunesse espagnole, par Hugo A.
Etant étudiant à Madrid, j’ai pu voir à l’université les affiches invitant la jeunesse "sin futuro" à se mobiliser le 15 mai. C’est cette courte manifestation d’un kilomètre seulement, qui s’est finalement transformée en un sit-in dont la durée reste la grande inconnue. Bien que le message officiel est de tenir jusqu’aux élections, certains envisagent de prolonger le mouvement en espérant qu’il se propage en Europe, et que l’Espagne serve de pont entre le l’Afrique du nord et le vieux continent. Des drapeaux grecs et islandais flottent d’ailleurs aux cotés de la banderole égyptienne.

Etonnamment pacifiste pour un Français habitué à voir des fins de manifestations dégénérer, la mobilisation peut paraître numériquement faible, mais elle s’organise, dure, et prend de l’ampleur. Tandis que sur la toile l’évènement a engendré le plus grand nombre de tweets à l’échelle mondiale, la Plaza del Sol commence à être trop petite pour accueillir les "indignés" qui débordaient vendredi sur les rues adjacentes.

Contrairement à la France, où l’on entend certains médire sur l’excès de contestations, ici, l’immobilisme règne et par temps de crise, exaspère. Pour preuve, cette pancarte sur laquelle on pouvait lire : "les Français et les Grecs luttent pendant que les espagnols gagnent au foot". Si les conséquences de ce mouvement ne s’avèrent pas à la hauteur des espoirs suscités, il aura au moins le mérite de réveiller une jeunesse espagnole qui subit un chômage de près de 50%.

• Manque de respect de la classe politique, par Eugenia Q.

Je suis Espagnole. J’habite à Gérone. J’ai 52 ans et je suis professeur. Je suis tout à fait pour ce mouvement de protestation en Espagne. Le motif de mon indignation est le manque de respect de la classe politique espagnole envers les citoyens. Ces hommes politiques ne voient que leur petit monde, sans écouter, même pendant ces jours-ci, le cri des milliers de personnes qui protestent contre la perte de notre pouvoir d’achat, des droits sociaux, contre le chômage de près de 5 millions de personnes, contre la corruption des hommes politiques. (...)
Les Espagnols réclament un vrai système démocratique qui donne voix réelle aux citoyens. Ni les partis politiques, ni les syndicats ne nous représentent. On est déçus d’un système pour lequel nous ne sommes qu’une marchandise. Nous avons une valeur qu’en tant que consommateurs.
J’espère que ce mouvement ne s’arrêtera pas après les élections. On a besoin d’un changement de modèle social et politique, et cela ne sera pas possible dans le cadre du système actuel qui donne de plus en plus de privilèges aux privilégiés et fait augmenter les inégalités sociales.
• Une leçon pour la France, par François R.

Même si beaucoup de jeunes participent aux manifestations, c’est plus un mouvement intergénérationnel, mélange des catégories sociales. (...) On est très loin d’une révolte étudiante à proprement parler, mais bien dans une contestation de fond de la société espagnole dans son ensemble et dans sa diversité.

Je confirme l’aspect particulièrement sérieux de ce mouvement. En effet la "village" de la Puerta del sol est un espace organisé et on n’assiste pas à des scènes d’alcoolisation comme on pourrait en voir en France dans un contexte similaire. Je pense donc que la France, si fière de sa culture de la manifestation, a des leçons à prendre pour ne pas que ses contestations soient classées par catégories socio-culturelles et pour que les manifestants gagnent en sérieux, tout cela pourra redonner un peu d’impact à ces manifestations.

• Un souffle d’air frais dans un quotidien étouffant, par
Jean-François A.

Les campements qui se multiplient aujourd’hui à la vitesse du Web sont un souffle d’air frais dans l’ambiance sociale et économique étouffante qui règne en Espagne. Ils sont la réponse logique à une crise structurelle dont ni le PP, ni le PSOE n’ont su apporter ne serait-ce qu’une idée pour améliorer la situation, bien trop occupés à se jouer la guéguerre ou a gérer leur petites magouilles et corruptions qui enfoncent encore plus ce pays. Ce mouvement va vite... et je crois qu’il a déjà plusieurs longueurs d’avance.

• Democracia real, par Baptiste R.

A Bilbao, le mouvement du 15-M évolue à une vitesse surprenante. Ils n’étaient que 20 le 15 mai à protester devant l’ayuntamiento (la mairie) par solidarité avec les Madrilènes de la puerta. Ils sont aujourd’hui plus de 1 000 à avoir passé cette nuit du vendredi 20 mai devant le théâtre de l’Arriaga. Une cantine est installée, un écran de cinéma aussi. Sur la façade du majestueux théâtre surplombant le Nervion (le fleuve local) sont diffusés les tweets venus de toute l’Espagne pour appeler au cri muet de demain soir.

Partout les mêmes revendications et la même indignation, celle de jeunes sans emplois mais aussi de retraités, de chômeurs, de ces "indignés" qui refusent le bipartisme et en appellent à un système plus transparent, à davantage de démocratie participative à travers les associations de voisinage, l’extension du référendum ou encore au vote des immigrés : "Ils partagent nos douleurs, ils partagent nos devoirs, mais ils n’ont pas nos droits", scandait ainsi un manifestant par le biais du micro et des enceintes, prêtées pour l’occasion.

• Valeurs humaines, par Anaïs A.

Il ne s’agit pas uniquement d’une réaction contre la crise économique. C’est surtout une réaction à la crise éthique, au manque d’honnêteté, à la manipulation des valeurs humaines, à leur négation face aux valeurs économiques. (...)

• Je suis ému, par Joan A.
Une affichette collée hier Place de la Catalogne a Barcelone peut résumer l’ambiance : "J’etais à Paris en mai 68 et je suis ému. J’ai 72 ans".


LIBERATION
Dimanche 22 mai
Les manifestants prolongent l’occupation de la Puerta del Sol
A Madrid, des centaines de manifestants restaient mobilisés contre le chômage et les partis politiques, ce dimanche, jour des élections régionales et municipales en Espagne

Les manifestants, qui occupent la place de la Puerta del Sol à Madrid pour protester contre le chômage et les partis politiques, ont décidé, ce dimanche, de prolonger ce mouvement au moins une semaine, au cours d’un vote à main levée.

« Nous avons décidé de rester au moins une semaine, jusqu’à dimanche prochain à 12 heures », a annoncé l’un des organisateurs du mouvement devant l’assemblée générale, alors qu’une partie des manifestants réclamaient une occupation de la place pour une durée indéterminée.

Le mouvement de contestation, né le 15 mai via les réseaux sociaux, qui rassemble essentiellement des jeunes mais aussi des citoyens de tous horizons, avait initialement prévu d’occuper la Puerta del Sol jusqu’à ce dimanche, jour des élections régionales et municipales en Espagne.

Le mouvement, qui se veut apolitique, s’est rapidement étendu à toutes les villes d’Espagne où des dizaines de milliers de personnes sont descendues dans la rue. Les manifestations se sont pourvuivies samedi et dimanche en dépit de la trêve électorale qui, selon la loi, interdit tout rassemblement politique.

A Madrid, des centaines de manifestants restaient mobilisés dimanche à la Puerta del Sol, où le village de bâches bleues et de tentes des jeunes « indignés » est devenu le foyer de la contestation.

(Source AFP)

Suite

Espagne le mouvement du 15 mai, la Plaza del Sol :Un événement majeur, une révolution commence ou le verbe RESISTER se conjugue au présent autour d’axes comme, la Dignité, la Démocratie, la justice sociale…

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article1573


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