Hongrie 1956/2011 : Le Mouvement Hongrois de Solidarité, mouvement unitaire et illimité pour la défense des libertés syndicales et contre l’austérité a appelé à une grande manifestation à Budapest le dimanche 23 Octobre 2011, sur la base des 9 points suivants :

dimanche 9 octobre 2011
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 43%

Le Mouvement Hongrois de Solidarité, mouvement unitaire et illimité pour la défense des libertés syndicales et contre l’austérité a appelé à une grande manifestation à Budapest le dimanche 23 Octobre 2011, sur la base des 9 points suivants :

 Nous demandons la participation égale aux charges publiques !

 Nous demandons de cesser la législation à effet rétroactif !

 Nous demandons de rétablir les institutions du tripartisme dans le monde du travail !

 Nous demandons que le Code du travail ne soit modifié qu’après être arrivé à un accord avec les partenaires sociaux !

 Nous demandons de rétablir l’assurance des retraites à avantage spécial par la Constitution !

 Nous demandons que les changements du système de retraite soient équitables, avec maintien des acquis pour les salariés actuels

 Nous demandons que les nouveaux modèles de carrières ne soient introduits qu’avec l’accord des syndicats !

 Nous demandons de rétablir le droit de grève !

 Nous demandons que les droits syndicaux ne soient pas limités !

Ce 23 Octobre 2011 sera, nous en sommes sur, une gigantesque démonstration de force populaire.

Mais aussi et sans doute le commencement d’une réappropriation de la révolte de 1956 (Oct. /Nov.) par le mouvement social de Hongrie, celui des ouvriers, de la jeunesse…et d’une partie de l’armée hongroise sur des bases de revendications ouvrières et nationales très proche de celles de la Commune de Paris.

Cette révolte appelée également la 2éme révolution d’Octobre, celle des conseils ouvriers a été écrasée dans le sang par « l’Union Soviétique » et par son gouvernement fantoche présidé par Janos Kadar.

Nous profitons de cette initiative du Mouvement Hongrois de Solidarité, pour publier :

• Un extrait d’un témoignage : celui de Balàzs Nagy, l’un des trois secrétaires du cercle Petöfi sur les circonstances de la manifestation du 23 octobre 1956.

• Les mots d’ordre du Cercle Petöfi pour la manifestation du 23 octobre 1956

• La résolution du parlement des conseils Ouvriers de Budapest.

Un extrait d’un témoignage : celui de Balàzs Nagy, l’un des trois secrétaires du cercle Petöfi sur les circonstances de la manifestation du 23 octobre 1956.

o « Depuis le 15 octobre, et même en réalité depuis le 6 octobre, jour des funérailles nationales de Rajk et de ses amis, une démonstration de masse était pour ainsi dire dans l’air.

Les dirigeants du parti le savaient tout aussi bien que quiconque s’intéressait alors un tant soit peu à la vie politique en Hongrie.

Avant même les funérailles de Rajk, une véritable hystérie s’était emparée des membres de la direction du parti, qui couraient à tout moment trouver les amis d’Imre Nagy, les suppliant d’intervenir pour tenter d’apaiser les esprits. Par la suite, il y eut une fermentation parmi la jeunesse estudiantine : les étudiants supprimèrent leurs organisations de la D.I.S.Z en créant d’autres organisations, ou bien ils élisaient, à la tête de leurs organisations D.I.S.Z, des dirigeants vraiment démocratiques et dont la personnalité leur convenait.

Les dirigeants de la D.I.S.Z imploraient les membres du bureau du Cercle Petöfi d’intervenir pour mettre fin à ce mouvement, au lieu de se demander comment ils pourraient donner satisfaction aux étudiants.

Les étudiants des facultés exigeaient qu’en Hongrie on tirât plus courageusement les conséquences du XX congrès, que la vie publique fût démocratisée, que les dirigeants ayant commis jadis des crimes eussent à en répondre et fussent remplacés à leur poste par de nouvelles personnalités élues en fonction de leur aptitude à appliquer les objectifs du XXe congrès.
Bref, les jeunes voulaient que fût suivi en Hongrie l’exemple polonais (1).
L’attitude des dirigeants du parti et du gouvernement qui se raidissaient depuis des mois dans leur hostilité à toute réforme, remplissait d’amertume les étudiants des facultés. Quand la nouvelle des événements de Pologne parvint dans la capitale hongroise, les étudiants lancèrent eux-mêmes le mot d’ordre de manifester le 23 Octobre. »…

o Les mots d’ordre du cercle Petöfi pour la manifestation du 23 octobre 1956.

1. Amitié hungaro soviétique sur la base léniniste de l’égalité !

2. Nouveau plan quinquennal au service de l’augmentation du bien-être du peuple !

3. Imre Nagy à la direction !

4. Procès public de Mihàly Farkas !

5. Mise à l’écart des temporisateurs !

6. A bas la politique économique stalinienne !

7. Vive la Pologne fraternelle ! (1)

8. Gestion ouvrière aux usines !

9. Rénovation de l’agriculture, collectivisation volontaire !

10. Un programme national constructif !

11. Vive la jeunesse de Petöfi !

12. En avant pour la démocratie socialiste !

o Résolution du Parlement des Conseils Ouvriers, consacrée à l’autonomie des conseils dans l’usine. Ce Parlement se réunit le 31 octobre (2) 1956, en présence des délégués de 24 grosses usines de Budapest.
« Les délégués des usines représentées à la réunion, dans l’intérêt de la réalisation de la démocratie socialiste, décident et revendiquent les points suivants :

1. L’usine appartient aux ouvriers. Ceux-ci payent à l’Etat l’impôt calculé sur la base de la production et le dividende fixé selon les bénéfices.

2. L’organe suprême dirigeant de l’entreprise est le Conseil Ouvrier démocratiquement élu par les travailleurs.

3. Le conseil Ouvrier élit en son sein un comité de direction de trois à neuf membres qui est l’organe exécutif du Conseil Ouvrier et qui assumera également des tâches à fixer ultérieurement.

4. Le directeur est l’employé de l’usine. C’est le Conseil Ouvrier qui élit le directeur et les employés supérieurs. Cette élection est précédée d’un concours public annoncé par le comité de direction.

5. Le directeur, gérant des affaires de l’entreprise, est responsable devant le Conseil Ouvrier.

6. Le conseil Ouvrier se réserve à lui-même les droits suivants :

• Approbation de tous les plans de l’entreprise ;

• Décision de la fixation et de l’emploi de fonds de salaire ;

• Décision de tout contrat avec l’étranger ;

• Décision de l’opération de toute affaire de crédit.

7. De même, le Conseil Ouvrier tranche, en cas de conflit, d’embauche et de licenciement de tout travailleur.

8. Il approuve les balances financières et décide de l’utilisation des bénéfices.

9. Le Conseil Ouvrier prend en main les affaires sociales de l’entreprise. »

« Les Conseils Révolutionnaires des usines, entreprises, institutions et universités de Budapest, 90% de leurs Comités Révolutionnaires, ainsi que l’Alliance Paysanne en formation représentant cinq départements, ont déjà accepté la proposition ci-dessus et ont pris les mesures nécessaires à sa réalisation. »

(1)19 Octobre 1956 menace d’intervention militaire de l’URSS en Pologne, où la même effervescence à lieu, conseils ouvriers, comité révolutionnaire … fortement influencé par la « gauche d’Octobre » (à l’intérieur et extérieur du « PC » polonais) Cette gauche « revendique le développement systématique de l’autogestion ouvrière dans tout le pays, demande que l’on tire hardiment toutes les conséquences institutionnelles qui en découlent. Ces conséquences doivent aboutir au dépérissement des fonctions sociales et économiques des organes de l’Etat et à leur remplacement par les organes de l’autogestion ouvrière, organes des producteurs directs »

(2) la 1er intervention des chars « soviétiques » a lieu le 24 octobre, la langue Russe étant obligatoire, les étudiants avec les ouvriers expliquent leur révolution, une partie des soldats et des officiers se solidarisent avec la 2eme révolution d’octobre ; une autre partie refuse de tirer sur les manifestants. Les chars de cette 1ère intervention se retirent le 31 octobre.
Le 4 novembre 1956 une deuxième intervention arrive avec une armée sure.

Le collectif "On Vaulx mieux que ça"

Petite bibliographie :
« Pologne-Hongrie 1956 » textes choisis et traduits sous la direction J.J Marie, B . Nagy présentation P Broué ED EDI.

« La Foi et la Faute » « A la rencontre et hors du communisme » de Jacek Kuron ED Fayard,

« La vie en Rouge » « 1944-1968 » de C. Duplan et V. Giret ED Seuil-Mémoire,

« Victoire d’une défaite ; Budapest 1956 de Miklos Molnàr ED Fayard,

« Histoire des démocraties populaires » « après Staline de François Fejtö ED Points politiques

« 1956 Varsovie- Budapest,. La deuxième révolution d’Octobre » Textes réunis par Pierre Kende et Krzysztof Pomian ED Esprit / Seuil .
…..et plus


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