Budapest : Un marathon des poèmes pour protester contre le « déplacement » du monument du poète Attila JÓZSEF.

dimanche 13 novembre 2011
par  onvaulxmieuxqueca
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Budapest : Un marathon des poèmes pour protester contre le « déplacement » du monument du poète Attila JÓZSEF.

Pour protester contre le « déplacement » du monument du poète Attila JÓZSEF (actuellement au pied du parlement de Budapest) par « les autorités », un marathon des poèmes aura lieu les 18 et 19 novembre avec des acteurs et actrices et de simples citoyens. Le Mouvement Hongrois Szolidaritás participera à cette initiative.

Qui était Attila JÓZSEF ?

Source : le site JÓZSEF ATTILA.
http://www.bibl.u-szeged.hu/exhib/ja/francia.html

Chronologie
1905 11 ávril Naissance d’Attila József dans un faubourg de Budapest, troisième enfant de l’ouvrier savonnier Áron József et de Borbála Pőcze, ancienne domestique.

1908 Le père quitte la famille pour s’expatrier en Roumanie.

1910 Réduite à la misère, la mère confie á des parents adoptifs, dans un village, les deux enfants cadets Etelka et Attila.

1912 Retour des deux enfants à Budapest. La mère subvient aux besoins de la famille en assumant des travaux occasionnels. Mais ils vivent dans l’indigence.

1916 Premier poème d’Attila József dont nous ayons connaissance.

l9l9 La mère meurt en décembre d’un cancer à l’utérus. - L’adolescent emménage chez sa soeur aînée Jolán qui a épousé un avocat. (C’est elle que, dans ses lettres, Attila appelle ŤLucieť.)

1920 Après avoir servi comme mousse à bord d’un chaland sur le Danube, il est, à partir de l’automne, élève du lycée de Makó, petite ville du Sud de la Hongrie.

1922 Décembre : Parution de son premier recueil de poèmes : le Mendiant de la beauté.

1923 Il passe le baccalauréat comme candidat libre.

1924 Janvier : il est inculpé de blasphème á cause de son poème le Christ révolté. (C’est son premier procès de presse.) Septembre : Attila József s’inscrit à la Faculté des Lettres de l’Université de Szeged, avec, comme spécialités, le hongrois, le français et la philosophie.

1925 Conflit avec un de ses professeurs à cause de son poème Coeur pur. Parution de son second recueil de poèmes : Ce n’est pas moi gui crie. En automne, il se rend à Vienne et s’inscrit à l’Université. Ses contacts avec Lajos Kassák et la revue MA (Aujourd’hui), que celui-ci dirige, influencent sa poésie, de même que la fréquentation des émigrés hongrois - dont Georges Lukács - établis à Vienne après la chute de la République des Conseils influent sur ses conceptions sociales.

1926 Retour, en été, à Budapest. En automne, il se rend à Paris et s’inscrit à la Sorbonne.

1927 Parution, dans le numéro de février de la revue l’Esprit nouveau, de son poème intitulé Ombrage pâlot sous la peau. Il est, pour une brève période, membre de l’Union Anarchiste Communiste. En été, il passe un mois à Cagnes-sur-Mer, puis retourne á Budapest, s’inscrit á nouveau à l’Université, mais est obligé, dès l’année suivante, d’interrompre ses études en raison de ses difficultés matérielles.

1928 Commence à traduire Villon. S’éprend de Márta Vágó ; fille d’une famille d’intellectuels aisés professant des opinions de gauche. En automne, Márta part pour Londres afin d’y poursuivre des études d’économie politique : leur amour ne résiste pas à l’épreuve de cette longue séparation.

l929 Il est, pour une brève période, employé dans une maison d’exportation. Atteint de dépression nerveuse (dont la cause essentielle est sa rupture avec Márta), il quitte son emploi pour vivre uniquement de sa plume. Parution de son troisième recueil : Je n’ai ni père, ni mère.

l930 Il adhère au Parti Communiste hongrois dans la clandestinité. Il fait la connaissance de Judit Szántó, militante communiste, qui sera sa compagne pendant cinq ans.

1931 Parution de son recueil Abats les chênes, dont les poèmes servent directement l’action politique. Le Parquet fait saisir le recueil peu après sa parution. Attila József est inculpé de tentative de subversion et d’atteinte à la pudeur (à cause de la traduction, publiée dans le recueil, de la Ballade de la grosse Margot de Villon). Début de son traitement psychanalytique.

1932 En collaboration avec d’autres écrivains hongrois, il publie une brochure pour protester contre l’exécution d’Imre Sallai et de Sándor Fürst, deux dirigeants du Parti Communiste. - Cette action lui vaut une nouvelle inculpation. Publication du premier et unique numéro de la revue Valóság (Réalité), dirigée par Attila József. Septembre : Gömbös Gyula devient président du Conseil des Ministres. Son gouvernement s’efforce d’instaurer un régime fasciste en Hongrie. Deux ans plus tard, Gömbös conclut avec Hitler une alliance secrète qui lie le destin du pays à celui de l’hitlérisme. Octobre : Publication du cinquième recueil d’Attila József : la Nuit des faubourgs, prélude à sa période de maturité poétique.

1933 Au début de l’année, relâchement de ses liens avec le Parti Communiste, en raison, notamment, de manque de compréhension avec lequel ses camarades ont accueilli le recueil la Nuit des faubourgs.

En été, il écrit Ode, poème d’amour, dédié à une jeune femme dont il a fait la connaissance au cours d’un colloque d’écrivains.

1934 Il passe la première partie de l’année en province, dans la famille de sa soeur cadette, où il achève son grand poème Éveil. Il cesse de militer dans le Parti Communiste de Hongrie. Publie, sous le titre de Danse de l’ours, un recueil de poèmes choisis.

1936 Mars : Création de la revue littéraire de gauche Szép Szó (Belle parole) dont Attila József est un des rédacteurs. Parution en mai, dans cette même revue, de son poème en hommage è Freud qui fêtait ses quatre-vingts ans.
En été, il se sépare de sa compagne, Judit. En tant que rédacteur de la revue, il fait la connaissance de Béla Bartók. Parution, en décembre, de son dernier recueil de poèmes : Cela fait mal. Sa maladie s’aggravant, il entre en clinique à la fin de l’année.

1937 Janvier : La rédaction de Szép Szó invite Thomas Mann, alors en exil, à faire une conférence à Budapest. Attila József écrit un poème en son honneur, mais quelques heures avant la séance, la police en interdit la lecture.

Au début de l’année, le poète fait un bref séjour en sanatorium. Au début de l’été, il écrit Ma Patrie, poème composé de plusieurs sonnets. Nouveau séjour en sanatorium, à partir de la fin de l’été.

4 novembre. Ses soeurs le prennent avec elles à Balatonszárszó, espérant qu’il se rétablira plus facilement à la campagne.

3 décembre. Dans la soirée, il se jette sous un train et meurt.

(Redacté aprčs le volume : Attila József, Éditions Corvina, Budapest, 1978.)


Thomas Mann écrivain membre de la Résistance anti-nazi allemande.


Source : Une sélection de 12 poèmes d’Attila Jozsef pour l’Oeil de la Réalité
http://morne.free.fr/celluledessites/OeilZinE/Attila_Jozsef.htm

..

Mon cerveau bourdonnant est usine et cité,

Et sa voix et l’écho d’une caverne immense ;

L’orgue grave y résonne et, dos courbé, s’avance

La troupe des pensers, toute docilité,

Tel un saule pleureur qui pourrit, attristé,

Près d’un fleuve givré que la glace ensemence.

Les bâtisseurs posent leur briques en silence.

Le moulin meut sa roue avec célérité,

Tous triment. Nul ne sait pourquoi tant d’âpreté…

Un jour de ce travail ils n’auront plus envie,

Alors de leur sueur surgira la folie :

Tous ensemble, ils s’évaderont, l’air hébété,

De l’atelier-prison vers la fauve anarchie.

Ils se disperseront dans la félicité.

5.

Ils se disperseront dans la félicité,

Renversant le Souci, monarque tyrannique.

Emergeant des pensers, frondaison poétique,

Leurs âmes, d’un seul bond, vers l’éternel été

Voleront comme, ouvrant les yeux dans la gaîté,

Au soleil, l’enfant rit d’une joie euphorique

Et sa mère sourit du réveil angélique.

Pour l’instant, le travail est la nécessité.

Ce n’est qu’à la nuit douce, après minuit, semblable

A l’amante veillant l’amoureux endormi,

Qu’en leur cœur lourd viendra le sommeil secourable.

De même l’aloès ne s’ouvre qu’à la nuit,

Quand viennent se poser tout autour de sa tête

Les rayons de la lune aux bleus vergers en fête.

....

Ma foi sombre, fleuve sacré de liberté,

Soulève, dans son fond vaseux, la boue impure,

Mais à l’âme ulcérée, en un grave murmure,

Sa vague, flot glacé, rend la virginité.

Sa paternelle voix dit d’un ton attristé :

" Venez, venez en moi baigner votre blessure,

Ames, venez en moi laver votre souillure ",

Puis il fuit, comme un chien du logis écarté.

Quand vient l’été, il rend sa vigueur à la terre,

Il roule des glaçons quand vient le sombre hiver

Et déborde quand vient s’abattre la misère.

Reflétant dans ses flots son beau visage clair,

Le soleil des Hongrois erre de place en place,

Et la planète tourne aussi, cervelle lasse.
9.


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