Budapest lundi 2 janvier 2012 : Enfin ! C’est vraiment une grosse manifestation et les fascistes ne pouvaient rien faire.
par
popularité : 49%
Enfin ! C’est vraiment une grosse manifestation et les fascistes ne pouvaient rien faire.
Je suis très heureux que mon estimation de 25000 soit très en deçà : 100000 manifestants étaient là !!!
Je n’ai pu ni trouver mes amis, ni arriver jusqu’à l’Opéra. Vous pouvez voir sur la première photo la foule et la distance qui les sépare de l’Opéra.
Et cette fois ce n’était plus des visages connus, mais les gens du quotidien, ceux qu’on rencontre dans la rue, dans le tram, dans les magasins, n’importe où.
Jeunes et vieux, avec des enfants ou avec une canne - hommes et femmes qui m’étaient étrangers hier, mais aujourd’hui je trouve un lien qui nous rassemble : l’idée et la volonté de la République.
Les deuxième et troisième photos montrent les signes des différents groupes qui ont participé à la manifestation : Solidarité, 4K**, et je n’ai pas réussi à photographier tout, le MSZP, le LMP, on a vu des drapeaux (européens, rouge, tricolores, Résistance nouvelle, et plusieurs inconnus).
Les fascistes n’ont pas eu l’opportunité de déranger la manifestation.
La dernière photo montre leur groupe au croisement des rues avec deux drapeaux rouge et blanc (couleurs historiques de la maison d’Árpád, chef des sept tribus hongroises arrivées au bassin des Carpates au 9e siècle - reprise par les brigands de Szálasi en 1944 avec le signe de croix fléché). Une chaîne de policiers les sépare de la manifestation.
Excusez-moi pour ce reportage plutôt impressionniste, mais vous connaissez déjà tout ce que les orateurs pouvaient dire, la situation est claire. *
Ce qu’on ne savait pas encore c’est que la République est vraiment soutenue massivement par la population qui a déjà quitté le Fidesz, mais refuse tous les autres partis aussi. Voila l’importance de cette soirée : les gens sont prêts à agir en dépit de leur scepticisme envers les partis politiques. Le seul point faible mais compréhensible : les classes d’âge moyennes étaient moins représentées. La raison en est double : la cause triviale est ce que ce sont eux qui travaillent ; et une cause plus importante c’est la peur existentielle de perdre leur travail.
De toute façon, cette manif est un grand succès. Un signe révélateur : le journal de la télé royale n’a mentionné qu’un groupe de canailles qui s’est rassemblé devant l’Opéra - sans aucune image. (Les manifestants ont tout de suite reçu cette information par haut-parleur.)
Votre correspondant à Budapest
* a lire
Hongrie : sans « trêve » et avec détermination les protestations sociales et démocratiques continuent. Il est grand temps d’être solidaires avant que toute l’Europe ressemble à la Hongrie de Viktor Orbán.
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2083,:
**4k, quatrième république nouveau parti de gauche (à la gauche des socialistes)
Extrait d’un article de Radio Canada 03/01/12
« …
Un peuple en colère
Pour Sandor Szekely, coprésident du mouvement Solidarité à l’origine de cette manifestation, l’intransigeance du gouvernement tend à unifier une opposition jusqu’à présent dispersée et à renforcer la coopération entre les partis politiques et des organisations issues de la société civile.
« On dirait qu’une véritable coalition est en train de se mettre en place », a-t-il dit à l’agence Reuters. « La loi fondamentale remet profondément en cause l’équilibre des pouvoirs élaboré en 1989 », a-t-il ajouté, faisant allusion à l’instauration de la démocratie après le renversement du régime communiste.
« Si [les élus au pouvoir] n’avaient pas ruiné l’économie en même temps que les valeurs démocratiques, la colère serait probablement moins grande, mais ils ont systématiquement ruiné tout le monde, donc le peuple est furieux. »… »
Hongrie : controversée, la nouvelle Constitution... par euronews-fr
Portfolio
Commentaires