Manifestation à Moscou contre les violences policières en Russie
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Source : RFI
Manifestation à Moscou contre les violences policières en Russie
mardi 27 mars 2012
Par RFI
Le scandale n’est toujours pas éteint, plus de deux semaines après la mort d’un homme violé dans un commissariat de Kazan au Tatarstan. Depuis, les témoignages incriminant les policiers se sont multipliés. Des défenseurs des droits de l’homme ont commencé à recenser les cas de violences et de tortures commises dans les commissariats de Kazan. Ce mardi 27 mars, une manifestation était organisée devant le ministère de l’Intérieur à Moscou.
Avec notre correspondante à Moscou, Anastasia Becchio
Il y a des mères et des sœurs de victimes de violences policières en colère. Leurs proches ont été injustement condamnés, selon elles, poussés à des aveux sous la torture.
C’est le cas du frère de Svetlana Kolekanova, passé entre les mains de la police de Kazan : « On lui a envoyé des décharges électriques dans la colonne vertébrale, dans le rectum, sur la plante des pieds. On lui a ôté son pantalon et on l’a menacé de lui enfoncer une matraque dans le rectum. Evidemment, après de telles tortures, il a fait des aveux ».
Si Svetlana a peut-être une chance d’être entendue aujourd’hui, comme les femmes qui manifestent à ces côtés, c’est que la police de Kazan a été portée sur la devant de l’actualité après la mort d’un homme sodomisé à l’aide d’une bouteille, au début du mois.
Pourtant la torture est une méthode presqu’ordinaire dans les commissariats de la région qui se targuent de résoudre quasiment toutes les affaires, comme le souligne Edouard Ioussoupov. Il est avocat à Kazan : « La république du Tatarstan occupe depuis plusieurs années la première place en terme de nombre d’affaires criminelles résolues. Mais maintenant, nous savons comment ils parviennent à ce résultat : à l’aide de tortures, de violences et d’affaires fabriquées de toutes pièces ».
Le comité d’enquête russe annonce qu’il va étudier toutes les plaintes qui lui seront adressées. Quant au ministère de l’Intérieur, il propose d’introduire des cours d’humanité dans les écoles de police. Une idée jugée absurde par certains défenseurs des droits de l’homme.
tags : Dmitri Medvedev - Droits de l’homme - Russie
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