« L’extrême droite c’est quoi ? ».

jeudi 19 avril 2012
par  onvaulxmieuxqueca
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« L’extrême droite c’est quoi ? ».

Si nous voulons en quelques lignes répondre à cette question, le constat est simple :

• L’extrême droite à travers son histoire, a toujours été du côté des nantis les plus réactionnaires et conservateurs. Ils ont toujours mis leurs forces « idéologiques » et armées au service des plus riches. Une partie d’entre eux le leur rend bien en fonction des périodes : financement par divers biais, « recyclage » de leurs militants dans les structures « syndicales » patronales, dans les partis de droite… et responsabilités gouvernementales.

• A chaque période, évènements, moments forts de l’histoire de notre pays, l’extrême droite a combattu pied à pied, sauf des petites minorités(1), les révolutions, les mouvements sociaux et démocratiques, les insurrections, les grèves. Que ce soit en 1789, les Canuts,…1848, la Commune de Paris…les grèves de 1936, la résistance(2), la Libération(le programme du CNR), la décolonisation, les grèves de 1968…les mouvements des étudiants et lycéens,…les mouvements anti-nucléaires, les revendications des femmes et le dernier mouvement de défense des retraites.

• De tout temps l’extrême droite s’est considérée comme la seule élite de la nation d’où son gout très prononcé pour la théorie du complot. Cette vision des choses lui permet de justifier toute réalité non conforme à leurs affirmations et à leurs défaites, Leurs explications en fonction des périodes, par le complot des juifs, des arabes, des Viets…des francs-maçons de la république et de la démocratie.

• La guerre des chefs et des sous-chefs est aussi une constante dans toute leur histoire. Mais cette guerre des chefs est toujours accompagnée d’un travail essentiel de réseau, de liens et d’entre-aides entre toute l’extrême droite. Actuellement ce travail de réseau semble être au summum, avec Jean-Marie et Marine Le Pen, chacun jouant sa partition pour des objectifs communs.

Mais ce réseau ne se limite pas à l’extrême-droite, il est bien plus large :Il consiste à placer dans de nombreux secteurs leurs filets afin d’harponner des personnes ou groupes « fragiles ». Cette stratégie permet de « limiter » leur division, d’élargir leur influence, d’ouvrir de nouvelles possibilités.

Mais cette stratégie leur permet aussi de brouiller les cartes en faisant croire qu’ils changent, en mettant en avant de nouvelles personnalités « tombées dans leurs filets »(3), c’est simplement de la com. pour les medias. Ce travail de réseau, de rencontres leur permet d’établir des ponts entre eux et les intégristes chrétiens, juifs, musulmans sur la base de points d’attaches idéologiques communs :la supériorité des hommes par rapport aux femmes, le non à l’avortement, l’anti homosexualité...et la défense de l’économie ultra libérale.

• Leur programme est aussi constant, la haine de l’autre est une politique primordiale : contrôler et soumettre la jeunesse et les femmes, être au service des intérêts des grands de ce monde, tout en faisant croire le contrainte.

L’extrême droite a été la seule à s’opposer ouvertement contre le programme du CNR en France dès la Libération. Le FN a été pendant de nombreuses années l’avant-garde en France du néo-libéralisme (Reggan et Tchatcher) lorsque le « syndicat » patronal, la droite et une partie de la « gauche » proche du FMI et de la banque européenne, ne se sentaient pas la force de défendre ouvertement cette orientation c’est le FN et leurs amis qui la défendaient avec détermination et ainsi ont ouvert la brèche.

C’est ainsi que le FN défendait les 45 heures hebdomadaires payées 40 heures, Le « travailler plus, pour gagner plus » de l’époque (une partie des cotisations sociales sont données aux patrons, tout en vidant les caisses de la Sécurité Sociale.).

• La haine raciale est leur bras de fer, elle varie en fonction des périodes ; actuellement en France, la cible principale sont les arabes, mais aussi les Roms et les juifs. Certains courants d’extrême droite en France inversent cette priorité et placent les juifs en tête, pour mieux s’occuper des arabes et des mauvais français après.

• Leurs financements sont toujours occultes et parfois « déboussolants » dictateurs africains, ’Iran… Syrie.

Les historiens devront nous éclairer si l’enrichissement personnel de Jean-Marie Le Pen, la transformation du FN en PME familiale est une constante dans l’extrême droite française, européenne et mondiale.

Un rappel :

Le FN est une création d’« Ordre Nouveau » (1973) conçu comme une structure large pour les élections mais aussi une protection pour « les bras armés » d’« Ordre Nouveau ».

Très rapidement Jean-Marie Le Pen va prendre le contrôle du FN et pousser hors du FN les responsables d’« Ordre Nouveau » comme Alain Madelin, Gérard Longuet , Hervé Novelli… qui vont faire de l’entrisme à l’ UDF et se mettre au service de Giscard d’Estaing aidés par des officines du CNPF (ex MEDEF). Patrick Devedjian, lui, fera le même chemin mais avec les gaullistes.

Le journal d’« Ordre Nouveau », « Pour un Ordre Nouveau » n°20 juin 1973, « Nous considérons que l’unité n’est pas la confusion. O.N se réaffirme comme le parti nationaliste révolutionnaire et est conscient de ne représenter qu’une partie, forte certes, mais non exclusive de la « droite nationale ».

"C’est avec cet esprit et cette détermination qu’O.N considère que l’unité est favorable en tenant compte des caractéristiques propres à chacun. » « Le Front national a pour raison première d’être un rassembleur, point de convergence de tous les courants d’opinion nationaux et nationalistes dont O.N n’est qu’une composante »… « le Front national doit être et rester la structure d’accueil où se retrouve l’ensemble de l’opposition nationale au sens large. » Alain Robert dans le journal Le Monde du 31 mai 1973 précise « Le Front national doit être la réunion de toutes les familles : maurrassiens, nationaux, intégristes, pour instaurer un nouvel ordre. »

(1) Ce qui ne les rend pas plus sympathiques car comme le SA ils prônent deux « révolutions » l’une nationaliste (nazie) et la deuxième « sociale » mais ces courants de l’extrême droite ce sont toujours fait massacrer par leurs propres amis (nuit des longs couteaux)

(2)La Résistance a été une période un peu particulière pour l’extrême droite ; si la période de Vichy a été avec ces nuances l’application de leurs « idées », une petite minorité d’entre eux n’a pas suivi cette voie. Cette minorité a rejoint rapidement la résistance, une partie non négligeable a évolué réellement pendant cette période, ils défendront avec conviction le programme du CNR et même certains deviendront des compagnons de route du PCF. L’autre partie de ces courants de l’extrême droite tout en étant dans la résistance cultive un réseau d’amitié et d’entre-aide avec l’extrême droite collabo. Leur haine de l’occupant, leur haine de la république, leur crainte d’une révolution ouvrière à la libération, va se traduire par une haine contre Jean Moulin, même après sa mort, des liens avec la future CIA, la protection des anciens de Vichy et leur recyclage politique.

(3) le réseau Voltaire, Riposte laïque…


la verité du President Le Pen : interview par centre-zahra-france

Au moins trois livres à lire

• Les extremes droites en France. De la traverssée du dessert à l’ascension du Front National (1945-2008) de Jean-Paul Gautier. Ed Syllepse

• Marune Le Pen. Biographie de Caroline Fourest et Fiammetta Venner. ED Grasset

• La galaxie, Dieudonné. Pour en finir avec les impostures, de Michel Briganti, André Déchot et Jean-Paul Gautier. Ed Syllepse

Marine Le Pen et son milliardaire de père ne vivent pas dans nos quartiers.
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2365


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