Education Nationale : Mobilisation au Brésil, au Pérou, à Chicago…

mercredi 12 septembre 2012
par  onvaulxmieuxqueca
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Education Nationale : Mobilisation au Brésil, au Pérou, à Chicago…

Source : Education International

Brésil : manifestation pour l’éducation publique

(12 septembre 2012)

Le 5 septembre dernier, plus de dix mille manifestant(e)s ont défilé dans les rues de Brasilia et d’autres Etats brésiliens sous le slogan L’indépendance commence par une éducation de qualité et un travail décent.
Ils/elles ont appelé au renforcement de l’enseignement public par l’entremise de l’adoption, en 2012, du Plan national pour l’éducation.

La Confederación Nacional de Trabajadores de la Educación (CNTE) du Brésil, un affilié de l’IE, a organisé une manifestation massive afin de soutenir le Plan national pour l’éducation qui, après avoir résisté à une tentative de paralysie, est actuellement examiné par le Sénat brésilien.

Le Plan couvre deux revendications essentielles pour l’enseignement brésilien : l’investissement de 10% du produit intérieur brut (PIB) dans le budget de l’éducation et la fixation d’un salaire minimum (barème salarial national) pour les employé(e)s du secteur.

Barème salarial national

L’application d’un salaire minimum au niveau national pour les enseignant(e)s a fait l’objet d’un accord conclu en 2008 par le gouvernement de Lula da Silva et a été entérinée par une loi fédérale (Lei Nacional do Piso do Magistério). Toutefois, cette loi n’a jamais été appliquée au niveau national ou municipal. Selon la CNTE, les enseignant(e)s de 17 Etats brésiliens ne sont pas rémunéré(e)s correctement et ne perçoivent parfois que les deux tiers du salaire minimum légal.

10% du PIB pour l’éducation

Le Plan national pour l’éducation prévoit également que 10% du PIB sera alloué au budget de l’éducation d’ici 2020. Pour atteindre cet objectif, la Présidente du Brésil, Dilma Rousseff, prône que la totalité des revenus pétroliers soient injectés dans le secteur de l’éducation.
D’autres revendications émises par la communauté enseignante via la CNTE concernent la valorisation de la carrière enseignante et la normalisation de la journée de travail, comme le prévoit la Loi fédérale

– Lei Nacional do Piso do Magistério.

Solidarité latino-américaine

Des délégations du Chili et d’Argentine, ainsi que des représentant(e)s du Comité régional de l’IE pour l’Amérique latine, dont Combertty Rodríguez, ont participé à la manifestation. Stella Maldonado, Secrétaire générale de la CTERA et membre du Bureau exécutif mondial de l’IE, a également participé aux activités de solidarité vis-à-vis des enseignant(e)s brésilien(ne)s.

Le Président de la CNTE, Roberto Leão, a célébré ce que lui-même qualifie de « victoire pour l’ensemble de la communauté enseignante du Brésil », suite au rejet par la Chambre des député(e)s du recours d’inconstitutionnalité visant à paralyser le Plan national pour l’éducation.

Au cours de la manifestation, la Vice-présidente mondiale de l’IE, Juçara Dutra Vieira, s’est exprimée au nom des plus de 33 millions de membres de l’IE :

« Nous estimons que le Brésil mérite d’avoir une éducation publique de qualité, inclusive et offrant la possibilité à toute personne qualifiée d’accéder au marché du travail », a-t-elle déclaré. Elle a, en outre, souligné que le Plan national pour l’éducation était une initiative essentielle pour le renforcement de l’éducation publique au Brésil.


Source : Education International

6 septembre 2012

Pérou : les enseignant(e)s revendiquent un traitement juste et le respect de leurs droits

(06 septembre 2012)

L’affilié de l’IE, le Sindicato Unitario de Trabajadores de la Educación del Perú (SUTEP), a appelé à une grève nationale illimitée pour le 5 septembre.

Le SUTEP a lancé un appel à la mobilisation après des mois de vaines tentatives de négociation en faveur du respect des droits fondamentaux du travail.

Concrètement, il demande une augmentation immédiate des salaires, sans approbation préalable par le Congrès du projet de loi de réforme de l’enseignement.

Le SUTEP a formé un Comité national de lutte, qui a émis et présenté au ministère du Travail un décret sur la grève, reprenant ses 11 revendications, dont la défense de l’éducation publique universelle, gratuite et de qualité, avec des journées d’école complètes et un budget ne passant pas en dessous de la barre des 6% du PBI ainsi que l’octroi d’une rémunération équivalente à 30% du salaire pour la préparation des cours.

Continuité néolibérale

Le SUTEP exige la reconnaissance et le respect des droits acquis par le corps enseignant. Au terme de sa première année de mandat, le Président Ollanta Humala n’a toujours pas tenu ses engagements envers le corps enseignant, malgré sa promesse, durant sa campagne électorale, d’entendre les demandes des enseignant(e)s, et d’opérer « une révolution dans le domaine de l’enseignement ».

Une nouvelle loi sur le corps enseignant

En parallèle, le corps enseignant exhorte le gouvernement à débattre de l’avant-projet de la nouvelle loi sur le corps enseignant, élaboré par le SUTEP et présenté en juin pour approbation au Congrès de la République, via la Colegio de Profesores del Perú.

Le SUTEP revendique la nécessité d’une nouvelle loi sur le corps enseignant dans la mesure où il existe actuellement deux régimes de travail parallèles en vigueur, « fruit du gouvernement de l’ancien président, Alan García, désireux de soumettre les éducatrices et éducateurs à une dure politique d’austérité ».

Selon l’avant-projet, le précédent gouvernement n’a pas augmenté le salaire des enseignant(e)s d’un centime durant les 5 années de son mandat. Il précise en outre qu’il a « privé les enseignantes et enseignants de leur carrière publique, en abrogeant la loi 24029-2521 et en fragilisant l’unité du corps enseignant, si précieuse aux yeux des organisations de travailleuses et travailleurs. »

Le Comité national de lutte estime que les nouvelles mesures du gouvernement actuel sont « l’expression de la continuité néolibérale avec la division, la discrimination, l’humiliation et le retard des éducateurs professionnels qui en découlent ».

C’est pourquoi le SUTEP déplore la volonté du gouvernement d’imposer la loi de réforme de l’enseignement, une loi « qui ne résout pas les problèmes de l’éducation publique au Pérou », sans s’être auparavant réuni autour de la table de négociation prévue spécialement pour établir le dialogue.

« Loin d’apporter des solutions, la loi porte atteinte aux droits acquis par les enseignantes et enseignants, démontrant par là même que les objectifs de cette proposition de loi ne visent précisément pas à unifier, rendre digne ou développer le corps enseignant mais uniquement à réaliser des économies fiscales, à l’instar des politiques menées par la Banque mondiale et le Fonds monétaire international », souligne le décret sur la grève.

Le Comité national de lutte du SUTEP réaffirme sa volonté de dialogue, et demande tant au pouvoir exécutif que législatif « d’entamer des négociations avec le Comité national de lutte, pour répondre aux demandes formulées et chercher une solution rapide au conflit ».

Solidarité internationale

L’IE soutient les travailleurs/euses du secteur de l’éducation au Pérou. « Nous sommes unis par notre lutte commune en faveur du respect de nos droit et de l’obtention de politiques d’éducation, résultant d’un consensus, qui respectent la dignité du corps enseignant et garantissent une éducation publique universelle, gratuite et de qualité pour toutes et pour tous  », a déclaré Susan Hopgood, la Présidente de l’IE.


Etats-Unis : Les enseignant(e)s de Chicago en grève contre les changements au niveau des salaires et évaluations

(11 septembre 2012)

Près de 6.000 enseignant(e)s américain(e)s risquent de perdre leur emploi à la suite des récentes réformes adoptées à Chicago, une ville qui recense la troisième plus grande circonscription scolaire du pays.

Désormais, le travail des enseignant(e)s de Chicago sera évalué sur la base des notes obtenues par leurs étudiant(e)s lors des tests standardisés.

Le dimanche 9 septembre dernier, c’est cette décision, couplée à d’autres problèmes relatifs notamment aux avantages des enseignant(e)s et au gel des salaires, qui a poussé le Chicago Teachers Union (CTU), représentant près de 30 000 enseignant(e)s dans tout l’Etat, à lancer la plus grande grève du secteur de l’éducation de ces 25 dernières années.

Echec des négociations

Cette grève, qui a empêché 350.000 étudiant(e)s de suivre leurs cours, a été considérée comme une décision prise à contrecœur par la Présidente du CTU Karen Lewis, mais nécessaire, après l’échec de plusieurs tentatives de négociation sur une période de huit mois entre le syndicat et les dirigeants d’écoles. « Il est impossible de mesurer l’efficacité d’un éducateur », a déclaré Mme Lewis.

« De trop nombreux facteurs échappant à notre contrôle influent sur les notes obtenues par certain(e)s étudiant(e)s lors des tests standardisés, notamment la pauvreté, l’exposition à la violence le fait d’être sans logement, ou encore la faim », a-t-elle ajouté.

Au lendemain de la grève lancée dimanche, le syndicat a entamé des négociations avec les parlementaires de Chicago et le maire Rahm Emanuel. Cependant, un accord collectif n’a toujours pas été trouvé.
Les syndicats américains apportent leur soutien

L’affilié de l’IE, l’American Federation of Teachers (AFT), a publié une lettre de soutien à son propre affilié, le CTU.

Dans cette lettre, Randi Weingarten, Présidente de l’AFT, a déclaré : « L’American Federation of Teachers et ses membres de l’ensemble du pays se tiennent résolument aux côtés du CTU. Nous soutiendrons ses membres dans leurs efforts visant à garantir un accord équitable leur permettant d’offrir les meilleures opportunités possibles à leurs étudiantes et étudiants. »

« Les membres du CTU – ces femmes et ces hommes qui passent chaque journée aux côtés des enfants de Chicago – souhaitent que leur opinion et que leur expérience soient respectées et valorisées. Ils veulent être considérés comme des partenaires égaux pour garantir la réussite de chaque étudiant(e) de Chicago. C’est sur cette volonté qu’a reposé la philosophie du CTU tout au long des négociations.

Aujourd’hui encore, elle constitue la pierre angulaire de cette grève.

Les étudiants, les enseignant, le personnel de soutien à l’éducation, tout comme la ville de Chicago, méritent un système scolaire qui convienne à tous. En fin de compte, voilà l’essence-même de cette grève. »

La National Education Association (NEA), un affilié de l’IE, a elle aussi publié une lettre de solidarité envers le CTU. « Au nom des plus de trois millions de membres que compte la National Education Association dans l’ensemble du pays, je souhaite, par cette lettre, vous témoigner toute ma solidarité à votre égard, ainsi qu’envers vos collègues du Chicago Teachers Union », écrivait Dennis Van Roekel, Président de la NEA.

« Plus de 90 % de vos membres ont participé au vote d’autorisation de la grève. Quel chiffre incroyable ! Ce taux de participation illustre à quel point vos membres ont le souci d’offrir le meilleur environnement qui soit pour l’apprentissage et le développement des étudiants, et nous tenons à vous en féliciter. Vous êtes en première ligne pour donner aux étudiants les outils nécessaires à leur réussite sur les bancs de l’école comme dans la vie. Je souhaite de tout cœur que ce problème se résolve rapidement afin que vous puissiez retourner à ce qui vous est cher : offrir des écoles publiques de qualité aux étudiant(e)s de Chicago. »

L’IE témoigne sa solidarité
L’IE tient à exprimer toute sa solidarité envers le CTU et nos affiliés, l’AFT et la NEA. Fred van Leeuwen, le Secrétaire général de l’IE, a déclaré :

« L’IE représente les enseignantes et enseignants du monde entier. Ceux de Chicago doivent être entendus : la sécurité de l’emploi des enseignantes et enseignants ne doit pas souffrir de mauvaises réformes de l’éducation. Il est impossible de parvenir à une éducation de qualité sans enseignants de qualité et efficaces. Leurs droits doivent être respectés. La qualité de l’enseignement ne peut être évaluée sur la base des résultats des étudiantes et étudiants aux tests standardisés. Les enseignantes et enseignants de Chicago méritent un système d’évaluation juste, ainsi que des salaires et des avantages adéquats. »


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