Tunisie : deuxième journée de violences à Siliana

jeudi 29 novembre 2012
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 43%

Source : El Watan.com

Tunisie : deuxième journée de violences à Siliana

Le 28.11.12

Plus de 200 personnes ont été blessées mercredi au deuxième jour de violences entre manifestants et policiers à Siliana, à 120 km au sud-ouest de Tunis, où la situation semblait s’être calmée dans la soirée à la veille d’un nouvel appel à manifester.

Le principale centrale syndicale de Tunisie, l’UGTT a appelé à de nouvelles manifestations jeudi pour réclamer la démission du gouverneur régional, un programme de développement économique dans cette région très pauvre et la libération de manifestants arrêtés en avril 2011.

Le Premier ministre, Hamadi Jebali, a prévenu les manifestants mercredi soir à la télévision que "ce gouverneur ne partira pas", sa seule réaction aux évènements.

"Si les manifestations (de jeudi) sont pacifiques, la police n’interviendra pas", a de son côté assuré à l’AFP le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Khaled Tarrouche, ajoutant qu’en cas d’intervention "le principe est toujours de ne pas faire de morts".

Selon lui, les manifestants ont attaqué la préfecture et plusieurs postes de police mercredi, forçant les policiers à réagir.

L’UGTT accuse pour sa part les forces de l’ordre d’un recours excessif à la force.

Ces affrontements ont fait, selon des sources hospitalières interrogées par l’AFP, 265 blessées qui souffraient d’impacts de chevrotine de petit calibre, de contusions, de fractures et de coupures.

Dix-neuf personnes ont été éborgnées ou aveuglées par les tirs et ont été transférées à Tunis à la clinique ophtalmologique. Deux journalistes de la chaîne d’information France 24 ont été aussi légèrement blessés.

Dans la soirée un calme précaire était revenu. L’ensemble des commerces étaient fermés et des barricades formées par des manifestants avec des pneus enflammés barraient de nombreuses rues.

Un groupe de jeunes bloquait par ailleurs la principale route menant à Siliana afin d’empêcher la venue de renforts policiers, alors que les syndicats appellent à de nouvelles manifestations jeudi.
Quelques échauffourées ont encore eu lieu vers 21H30 locale (20H30 GMT).

Les revendications des manifestants de cette ville ne sont pas sans rappeler celles de la révolution de janvier 2011, la misère, le chômage et la dénonciation de l’arbitraire de la police ayant été à l’époque au coeur du soulèvement.

La région de Siliana est très affectée par des difficultés économiques. Selon des statistiques officielles, les investissements y ont baissé de 44,5% et les création d’emplois de 66% sur la période janvier-octobre 2012 par rapport à la même époque de l’année précédente.

Des violences éclatent d’ailleurs régulièrement en Tunisie entre policiers et manifestants excédés par la pauvreté, en particulier dans les provinces de l’Intérieur du pays, très marginalisées.

"Les habitants de Siliana les plus touchés par la pauvreté ne se mettront jamais à genoux", a déclaré le secrétaire général du bureau régional de l’UGTT, Néjib Sebti, déclarant que les manifestants étaient prêt à "mourir pour leurs droits".

La direction du syndicat à Tunis a dénoncé dans un communiqué "la répression des manifestations pacifiques" et quelque 200 personnes ont également manifesté à Tunis en soutien aux habitants de Siliana à l’appel de la centrale.

Le porte-parole du ministère de l’Intérieur a lui assuré que le gouvernement était ouvert à la négociation.

"La porte du dialogue est ouverte, il faut arrêter la violence", a déclaré M. Tarrouche.

La Tunisie est minée par les conflits politiques et religieux ainsi que des des difficultés économiques à l’approche du deuxième anniversaire de sa révolution qui était à l’origine du printemps arabe.


Commentaires

Navigation

Articles de la rubrique

Agenda

Array

<<

2024

 

<<

Avril

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293012345
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois