mort de Gerhard Léo, un Résistant Allemand contre le nazisme.

mardi 6 octobre 2009
par  onvaulxmieuxqueca
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Nous venons d’apprendre la mort de Gerhard Léo, un Résistant Allemand contre le nazisme .Hommage à lui et à tous celles et ceux, allemands et autrichiens qui s’opposèrent à "LA BÊTE", un clin d’œil particulier aux quarante à cinquante de ces résistantEs qui agirent sur la région lyonnaise.

• L’engagement de Gerhard Léo dans la Résistance

En deuxième partie de sa conférence Gerhard Leo a expliqué et a décrit son engagement dans la Résistance.
Pour lui, tout a commencé la nuit du 27 au 28 février 1933, date à laquelle son père fut arrêté par les S.A. Son père qui était avocat, avait mené victorieusement un procès contre Goebbels. Il avait prouvé que le pied-bot de Goebbels était de naissance, contrairement aux affirmations de ce dernier, imputant son infirmité à des tortures perpétuées par les troupes d’occupation française. Par vengeance, son père fut donc interné à Oranienburg. Cette nuit le marqua profondément : " C’est cette nuit là que je suis devenu antinazi, à dix ans, car le visage que j’avais vu du nazisme [...] était son visage véritable ".Grâce à des amis influents, son père fut libéré. Ils en profitèrent pour quitter l’Allemagne et ouvrir une librairie à Paris, rue Meslay. Ce fut un lieu de rencontre pour les immigrés politiques allemands, lieu de conférence, de vente ou de prêt des premiers livres antinazis. Monsieur Leo a été bercé dans cette atmosphère, puis a milité dans une organisation de jeunes du parti socialiste. Ceci l’a mené tout droit vers la Résistance.

Gerhard Leo a eu sa première mission en mai 1943 à Toulouse (Haute Garonne). Il devait infiltrer la Transportkommandantur de Toulouse avec pour tâche de renseigner et de " former un mouvement, un groupement d’antinazis au sein de la Kommandantur ". Repéré et averti, il eut une nouvelle mission à Castres (Tarn) où il essaya d’approcher les soldats de la garnison et où il distribua activement des tracts.
Selon monsieur Leo, les soldats redoutaient d’aller sur le front de l’est, " Ils considéraient, en général, leur séjour en France comme des espèces de vacances du Front de l’Est . Les soldats étaient très préoccupés par les bombardements en Allemagne, mais surtout par la "connaissance des crimes de guerre, des crimes contre l’humanité surtout en Pologne et en Russie ". Il certifie que les allemands, avec qui il a parlé " en 1943 là-bas, en été, en automne, en hiver, [...] connaissaient, [...] savaient ce qui se passait en Russie et en Pologne. Ils avaient vu eux-mêmes les massacres de civils par centaine, par milliers, d’autres leur en avaient parlé et ça les hantaient ". Il les entendait dire " après tout ce que nous avons fait en Pologne et en Russie, si nous perdons la guerre et si les alliés faisaient la même chose avec nous, il n’y aura plus de peuple allemand donc on ne peut plus perdre la guerre ".

Après dix mois d’activité résistante, Monsieur Leo est arrêté par l’Abwehr (le service secret de la Wehrmacht) fin février 1944 à Castres. Il fut accusé par le tribunal militaire de Toulouse (le Kriegswehrmachtgericht) : de refus de servir dans l’armée allemande, au regard de sa nationalité, de désagrégation systématique du moral de l’armée allemande et de haute trahison.
Il est traduit devant le conseil de guerre le 03 mai 1944, mais son procès est reporté au 1er juin afin d’être jugé par le tribunal suprême de la Wehrmacht à Fresnes. Le 31 mai 1944, Monsieur Leo prend donc le train Toulouse/ Paris. Le train est arrêté en gare d’Alassac, une petite gare de Corrèze. C’est là qu’un groupe de Francs-Tireurs et Partisans le libère. Il est alors intégré de leur " unité la 305ème Compagnie des Francs-Tireurs et Partisans de la Corrèze, 3ème Région Militaire ". Puis il prend part aux combats contre la Division SS " das Reich ". Il combat jusqu’à la fin de la guerre dans les Forces Françaises de l’Intérieur avant de regagner l’Allemagne.

Ce résumé de la résistance de Gerhard Léo se trouve sur ce site
http://www.crrl.com.fr/archives/gerhardleo/synthese.htm

Gerhard Léo était invité à Vaulx-en-Velin pour animer le 15 mars 2010 une conférence avec Stéphane Hessel...sur le double thème :

1. Le programme du Conseil National de la Résistance.

2. Résistance Française et Allemande contre le nazisme.

Cette conférence fait partie d’un « vaste » projet « sur les allemands antinazis, la résistance française, les étrangers dans la résistance française, les déportations… »*de l’AFMD**avec des enseignants, parents d’élèves ***, associations, théâtre(les acteurs de SILENCE...RIEN NE BOUGE..), …avec de nombreux soutiens.

*« Voyage d’étude pour l’Histoire et la Mémoire à Berlin et Ravensbrück »

** les Amis de la Fondation pour la Mémoire de la Déportation.

***Le collège Maurice Scève, les écoles, Anatole France, Pierre et Marie Curie deVaulx-en-Velin, Château Gaillard de Villeurbanne, Jean de la Fontaine Lyon 4...et une école de Vénissieux.

****Avec le soutien du Conseil Général du Rhône, des Conseillers Généraux de Lyon 4, de Vaulx-en-Velin, de Vénissieux, des mairie de Lyon4, de Vaulx-en-Velin, de Vénissieux,de Villeurbanne…et du sénateur Guy Fischer.


Un Allemand dans la Résistance
Le train pour Toulouse
Gerhard Leo

Préfaces de Bernard Thibault et de Gilles Perrault



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