Québec : L’ASSE, le boycott, pour se faire entendre haut et fort. « Nous défendrons l’option de la gratuité scolaire et nous tenterons de bloquer l’indexation dans la rue »

jeudi 14 février 2013
par  onvaulxmieuxqueca
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Nous assistons certainement à une relance du mouvement contestataire étudiant de grande ampleur en Hongrie, au Québec, à l’université de Zagreb …et en Algérie sur des axes indispensables pour une véritable éducation pour tous. Pour le mouvement du Québec la manifestation du 23 février sera déterminante. Ci-dessous une prise de position de l’ASSE, les principes ce syndicat étudiant et un article du site Le Devoir. Bonne lecture.

On vaulx mieux que ça


Source : L’ Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE) du Québec.

Le boycott, pour se faire entendre haut et fort

14 février 2013

L’ASSÉ boycottera le Sommet sur l’Enseignement Supérieur. Pourquoi ?

Ce Sommet a été présenté aux étudiants et étudiantes comme un grand exercice de réflexion ouverte qui répondrait aux grandes questions soulevées par le printemps étudiant.

Un an après le début de la GGI, nous constatons que rien n’est plus faux. Le Sommet cherche à confirmer des choix déjà pris derrière portes closes. Au lieu de laisser place à un vrai débat sur la mission de l’université québécoise, il cherche à dégager des consensus qui suivent la droite ligne de la marchandisation de l’éducation.

Des délégués et déléguées de l’ASSÉ ont rencontré la Première Ministre et le ministre Duchesne à la suite de notre ultimatum.

Le message : « cause toujours ». On pourra parler de gratuité scolaire, mais impossible de remettre en question le cadre économique du gouvernement, qui impose une fin de non-recevoir à toute mesure progressiste.

Une réduction des frais de scolarité ne sera même pas considérée sérieusement, au même titre qu’un retour de la taxe sur le capital des institutions financières pour la financer.

Au contraire, le gouvernement renie l’importance sociale de la gratuité et prépare différentes formes d’indexation : une avenue à 3 voies vers une nouvelle hausse. Ainsi, nous considérons que les revendications émanant du congrès de Saint-Félicien ne sont pas respectées par le gouvernement.

Pour Pauline Marois et Pierre Duchesne, le gel est une indexation. L’indexation est un compromis. Un compromis pour qui ?

Pour les grandes entreprises, qui continuerons de profiter de l’endettement étudiant, de la recherche à bon marché et d’un climat fiscal qui n’a jamais été aussi favorable ?

L’indexation des frais de scolarité vient enchâsser l’éducation postsecondaire comme un produit dont le prix augmente au même rythme que celui d’une pinte de lait.

C’est la mort de l’éducation libre, et une tentative de tuer définitivement le rêve de la gratuité scolaire, de mettre de côté la vision du printemps érable. Le gouvernement n’a rien compris : la gratuité n’est pas un débat de chiffre.

Oui, elle permettrait à jusqu’à 26 000 nouveaux étudiants et étudiantes d’accéder à l’université. Oui, elle coûterait 300 millions, ou 700 millions, ou 1,1 milliards. Mais la question va beaucoup plus loin : la gratuité scolaire est un projet politique, qui remet en question toute une conception du rôle de la collectivité au sein du financement des services publics.

Ce sommet suit un modèle éprouvé. Rassembler le plus d’organisations possibles autour d’une même table, écraser les voix dissidentes sous le marteau du consensus, et mettre en place leur plan d’action : réformes néolibérales et coupures sans distinction, au nom du déficit zéro.

En 1996, la société civile avait fait un pacte avec le diable et avait accepté de mettre en place des politiques d’austérité, après un sommet socioéconomique du Parti Québécois. La suite : 400 millions de coupures en éducation et une hypothèse de hausse des frais de scolarité.

Cette année, la même farce semble se répéter. Le gouvernement péquiste trahit une fois de plus la prémisse progressiste de son élection. Même les apparences d’ouverture s’écroulent comme un château de carte, au même rythme que la crédibilité de ce Sommet improvisé.

Nous ne légitimerons pas cette mascarade. Les étudiants et les étudiantes ne feront pas partie de ce consensus imposé. En 2010, l’ASSÉ avait boycotté la rencontre des partenaires en éducation, qui avait pour but de discuter des détails de la hausse des frais de scolarité.

Aujourd’hui, nous sommes plus forts et fortes que jamais. Et nous ne serons pas dupes. Si nous voulons avoir notre voix au chapitre, il faudra faire ce qui a toujours fonctionné pour le mouvement étudiant : continuer à se mobiliser. Ce ne sont pas quelques délégués et déléguées qui vont faire une différence. C’est nous tous et toutes.

Parce qu’on a pas fait 6 mois de grève pour ça, faisons grève et manifestons le 26 février à 14h, au Square-Victoria. Au sommet du PQ, revendiquons une éducation libre, accessible et gratuite, et bloquons l’indexation des frais de scolarité !


Principes

Les principes de base de l’ASSÉ reposent sur les fondements du syndicalisme étudiant établis dans l’article 1 de la Charte de Grenoble, en 1946.

Celui-ci stipule que l’étudiant est un jeune travailleur intellectuel et que l’étudiante est une jeune travailleuse intellectuelle.

C’est donc en vertu de ce constat que l’étudiant et l’étudiante se doivent de se regrouper sur des bases syndicales.

L’ASSÉ croit en la nécessité de lutter pour conserver les acquis des mouvements étudiants du passé, ainsi que pour assurer de nouveaux gains et ce, par le biais de la contestation permanente. L’ASSÉ est basée sur les principes suivants :

1. pour une éducation publique, gratuite, laïque, de qualité, accessible et non-discriminatoire ;

2. pour un régime d’aide financière adéquat ayant pour but d’éliminer l’endettement étudiant et d’assurer la satisfaction des besoins fondamentaux ;

3. pour un réseau d’éducation public libre de toute ingérence de l’entreprise privée, y compris la sous-traitance ;

4. pour la démocratisation des institutions d’enseignement dans une perspective d’autogestion ;

5. pour une solidarité syndicale avec toute lutte internationale progressiste visant le mieux-être de la société ;

6. contre toute forme de mondialisation qui entérine la prédominance du profit sur le bien-être de la population.


Québec : manifestons le 26 février, pour une éducation libre, accessible et gratuite ! Six mois de grève « nous devons défendre les acquis de la grève »
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2957


Source : Le Devoir Libre de penser

L’ASSE choisit de boycotter le Sommet

« Nous défendrons l’option de la gratuité scolaire et nous tenterons de bloquer l’indexation dans la rue »
14 février 2013 | Alexandre Shields

L’ Association pour une solidarité syndicale étudiante boycottera le Sommet sur l’enseignement supérieur convoqué par le gouvernement péquiste, a appris Le Devoir. Le regroupement critique d’ailleurs sévèrement le refus de la première ministre Pauline Marois d’envisager la gratuité scolaire et juge que le Parti québécois a tourné le dos à la jeunesse qui s’est mobilisée au printemps dernier.

« Nous ne souhaitons pas légitimer une énième hausse des frais de scolarité, un énième faux consensus sur la question du financement des universités. Nous défendrons l’option de la gratuité scolaire et nous tenterons de bloquer l’indexation dans la rue », a fait valoir mercredi le porte-parole de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (ASSE), Jérémie Bédard-Wien. Selon lui, la rencontre prévue depuis des mois ne servira en fait qu’à « légitimer des décisions qui ont déjà été prises derrière des portes closes par le gouvernement ».

La rencontre de la dernière chance survenue lundi entre le regroupement étudiant, Pauline Marois et son ministre de l’Enseignement supérieur, Pierre Duchesne, n’aura donc pas permis de trouver un terrain d’entente. M. Bédard-Wien estime que le gouvernement n’a pas convaincu l’association que la gratuité fera partie des options débattues au Sommet.

Le ministre Duchesne a déjà dit que cette option n’était tout simplement pas réaliste en raison de l’état des finances publiques. Une position qu’a réfutée au Devoir l’ex-premier ministre Jacques Parizeau.

« On nous dit qu’on va pouvoir parler de gratuité scolaire dans le cadre du Sommet, mais que ce n’est pas envisageable. On nous dit toujours qu’on ne peut pas se payer la gratuité scolaire. C’est une mini ouverture suivie d’une fermeture totale ensuite. On dit “vous allez pouvoir en parler, mais on ne va pas la considérer” », a insisté mercredi Blandine Parchemal, également porte-parole de l’ASSE.

Au cours de l’entretien de lundi, la première ministre se serait plutôt contentée de présenter trois scénarios possibles aux représentants étudiants. D’abord, sa nouvelle formule de « gel », qui consiste en fait à indexer les droits de scolarité. C’est d’ailleurs l’option privilégiée par Québec. Elle aurait aussi mentionné une possible modulation, ou alors des hausses, une avenue privilégiée par le lobby patronal.

« On se retrouve donc avec trois scénarios de hausse à deux semaines du Sommet, alors que le gouvernement devait répondre à ce printemps érable historique, qui débutait il y a de cela un an, a laissé tomber M. Bédard-Wien. Et la revendication minimale du printemps érable, c’était un gel des frais de scolarité. C’est une option pour laquelle des centaines de milliers de personnes se sont mobilisées. »

Faux progressistes

L’ASSE estime d’ailleurs que le Parti québécois est parvenu au pouvoir en partie en raison de son appui aux étudiants grévistes, pour ensuite leur tourner le dos.

« Ils ont surfé sur la vague du printemps érable. Ils ont surfé sur des promesses comme l’annulation de la hausse des frais de scolarité, l’annulation de la taxe santé et la promesse de réformes environnementales majeures, mais ils ont reculé sur chacun de ces dossiers, a expliqué Jérémie Bédard-Wien.

Le Parti québécois n’est pas un parti progressiste.

Il prétend être un parti progressiste, mais finalement, il écoute surtout les grandes entreprises, mais aussi ceux qui profitent de l’endettement étudiant et qui profitent de la marchandisation de l’éducation contre laquelle nous nous sommes battus le printemps dernier. »

Le gouvernement Marois semble aussi vouloir écarter la réflexion sur le rôle et l’avenir des universités québécoises, selon le regroupement, qui compte quelque 70 000 membres.

Un point de vue que partage son ancien porte-parole, Gabriel Nadeau-Dubois, dans un texte publié aujourd’hui en page A 9 du Devoir.

Jacques Parizeau estime lui aussi que ce grand rendez-vous devrait être l’occasion de réfléchir à la mission des universités : « C’est de ça qu’il faudrait discuter d’abord. On se fixe un objectif, et ensuite, on cherche de l’argent, pas le contraire. À l’heure actuelle, on fait toujours le contraire. »

L’association déplore par ailleurs que le débat sur la gratuité se limite à un simple calcul comptable.

« On a produit un mémoire dans lequel on explique les bienfaits de la gratuité scolaire au niveau de l’accessibilité, du rapport au savoir et de l’importance d’universités qui ne sont pas seulement dans un rapport utilitaire. Mais tout ça est évacué », a expliqué Blandine Parchemal. L’ASSE entend donc faire valoir sa position dans le cadre d’une manifestation prévue en marge du Sommet.

Selon les chiffres disponibles mercredi, 15 000 étudiants auraient voté pour une journée de grève le 25 février. D’autres votes de débrayage sont prévus au cours des prochains jours. Mais pas question de commenter la décision des fédérations étudiantes de participer au Sommet.

Reste qu’un an après le début de ce qui allait devenir le printemps érable, la mobilisation étudiante pourrait difficilement atteindre un tel niveau à nouveau.
« Nous ne verrons pas un deuxième printemps érable demain matin, c’est certain », a reconnu Jérémie Bédard-Wien. « Il y a beaucoup de mécontentement, a ajouté Mme Parchemal. Les étudiants ont manifesté pendant six mois contre la hausse, pour des idéaux, et ils voient ce que ça donnera au Sommet. »

Avec la collaboration de Lisa-Marie Gervais.


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