L’Inde au rythme de la grève générale

vendredi 22 février 2013
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : L’Humanité

L’Inde au rythme de la grève générale

Les commerces, les transports et le secteur bancaire étaient aujourd’hui encore paralysés. En plein ralentissement de la croissance, les travailleurs protestent contre la libéralisation de pans entiers de l’économie et les perspectives de rigueur.

La longue file des rickshaws vert et jaune à l’arrêt s’ajoute aux scènes de voies ferrées bloquées, de rideaux de fer invariablement baissés et d’une activité bancaire interrompue. En Inde, la grève générale de 48 heures poursuivait, aujoird’hui, son cours.

Des millions de travailleurs indiens ont répondu à l’appel des onze syndicats y compris les plus proches du Parti du Congrès au pouvoir malgré les exhortations du Premier ministre, Manmohan Singh, à renoncer à ce mouvement contre la vie chère au prétexte qu’il affecterait encore un peu plus l’économie.

Touchés par un sérieux ralentissement de la croissance à 5%, la plus mauvaise performance sur dix ans si les dernières prévisions venaient à se confirmer, les Indiens doivent également faire face à une augmentation du coût du carburant et s’opposent avec force à l’ouverture des secteurs de la grande distribution, de l’assurance et de l’aviation aux investisseurs étrangers après plus de deux décennies de libéralisation à marche forcée.

« De quelles réformes s’agit-il ?

Depuis 1991, le gouffre entre riches et pauvres n’a cessé de se creuser. Les pauvres sont devenus encore plus pauvres, l’inflation atteint des niveaux inédits (entre 7 et 10%, NDR) et l’homme de la rue se bat quotidiennement pour joindre les deux bouts. La libéralisation a seulement servi les multinationales, qui jouissent d’avantages fiscaux, de facilités pour les crédits et de la possibilité de ne pas rembourser leurs prêts.

Nous réclamons des politiques centrées sur l’humain », tonne le secrétaire général des employés de banque, Parmod Sharma. En 2010, un tiers de la population – soit 365 millions de personnes – survivaient toujours sous le seuil de pauvreté.

Cette grève intervient au moment où le Parlement ouvre le débat sur le Budget 2013 et où Manmohan Singh rêve d’une union sacrée autour d’une réduction de 10% des dépenses publiques afin de lever la menace d’une dégradation de la note du pays par les agences de notation.

Cette grève générale vise pourtant à mettre la pression à un gouvernement qui traverse déjà une grave crise politique et regarde avec inquiétude les élections générales du printemps 2014 se profiler. Alors que Manmohan Singh espérait un « big bang » économique, il risque sans doute de récolter un « big bang » social et politique.


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