Brèves de Hongrie : l’occupation de l’Université ELTE à Budapest par les étudiants. 32 profs menacés de licenciement.

lundi 25 février 2013
par  onvaulxmieuxqueca
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Brèves de Hongrie : l’occupation d l’Université ELTE à Budapest par les étudiants.

Mardi 19 février

Les agents du Service d’intelligence national sont entrés à l’Université ELTE pour se livrer à des interrogatoires à propos de l’occupation des locaux par les étudiantEs.

La mesure suit une lettre ouverte du président du HÖK (= Auto-gouvernement des étudiantEs !!!) dénonçant les militantEs du HAHA pour avoir organisé des actions illégales.

Quand la HÖOK (les éluEs nationaux/les des HÖKs universitaires) quitte la table de négociation dénonçant la supercherie du gouvernement, la HÖK de ELTE , elle, est prête à trahir ses électeurs en collaborant avec la police.

Les enseignantEs (OHA) protestent contre ces pratiques et se déclarent solidaires avec les étudiantEs en lutte.

La visite d’une délégation du Réseau des enseignantEs chez le secrétaire de l’université (responsable du fonctionnement organisationnel de l’université) est prévu pour vendredi 22 février.

Le nouveau secrétaire d’état, responsable de l’enseignement supérieur, M. Klinghammer, ancien recteur de ELTE, a été interviewé á la télé atv (la seule chaine un peu libre). Formellement il n’a répondu qu’ à une seule question.

Il s’est montré, en revanche, souple comme une anguille, il accepte tous les slogans revendicatifs des jeunes et des enseignantEs en affirmant qu’ils sont déjà accomplis ou promis au moins par le gouvernement, en même temps il tient fermement la même ligne que son prédécesseur Mme Rózsa Hoffmann.

La situation en Hongrie devient de plus en plus tendue - comme on s’y attendait déjà avant Noël.

István Hiller, député socialiste, ex-ministre de l’éducation, a eu un débat fort avec le nouveau secrétaire d’état responsable de la culture au sujet de la loi sur l’obligation de travailler en Hongrie pour les diplômés.

Le gouvernement dépense des milliards pour des affiches géantes qui montrent ensemble Gyurcsány et Bajnai (ministre de l’économie dans le gouvernement de Gyurcsány), et cette tactique paye encore :
Bajnai a dit dans une interview que le temps n’est pas encore venu pour se rapprocher du parti DK (Coalition Démocratique) de Gyurcsány.

Le gouvernement martelle que ces minitres sont tous milliardaires - ce qui est vrai, mais il oublie que la bande de Orbán l’est aussi.
Dimanche passé, Gyurcsány a donné une analyse claire de la situation, en soulignant que l’opposition ne peut vaincre qu’unie.

Et il faut s’unir contre ce régime le plus tôt possible pour qu’il ne soit pas trop tard. Avec la nouvelle loi sur les élections, la seule voie vers la victoire est de nominer un seul candidat commun de l’opposition dans chaque circonscription, et pour y arriver, cela demande du temps. Gyurcsány a raison sur ce point.

Mercredi 20 février

Concernant la lettre dénonciatrice du président du HÖK de la Fac des lettres d’ELTE - qui demandait des mesures contre les étudiantEs qui occupent les locaux de la Fac et aussi les enseignantEs, qui les soutiennent - le rectorat a dit que le recteur reçoit 30-40 lettres et messages électroniques par jour concernant l’occupation des locaux et les démonstrations des étudiantEs, et celle du HÖK n’a pas assez d’importance pour susciter une réponse.

Bien que les enseignantEs prennent ce geste pour un refus de cette lettre, il faut voir que le pouvoir local a trouvé une formule qui ne dit rien sur le fond.

Le recteur reste libre de prendre ou ne pas prendre des mesures contre le mouvement revendicatif selon la nécessité.

C’est normalement la limite de la liberté des fonctionnaires en Hongrie (depuis des années 60s) éviter la responsabilité personnelle, ne prendre de mesure que sur ordre explicite.

Parallèlement, une rumeur se répand selon laquelle le HÖK de la Fac des lettres a régulièrement établit des listes sur la préférence politique, la religion, l’origine ethnique des étudiantEs qui entrent à la Fac.

En répondant à nombreuses lettres, l’Autorité nationale de la défense des données et de la liberté d’information, a déclaré que de telles listes - si elles existent - heurteraient la bonne réputation et la dignité humaine, et pourraient être jugées aussi pour diffamation et calomnie par un tribunal.

Le HÖK de la fac de lettres a affirmé qu’ils ont établi des listes, mais non sur les qualités critiquées.

Le mouvement Együtt 2014 a publié une déclaration contre les listes illégales du HÖK de la Fac de Lettres.

Le doyen de la Fac a condamné cette activité et a suspendu l’activité du HÖK de la Fac.

Plusieurs étudiantEs listéEs feront un procès contre ces élus. Le journal hvg.hu publie la photocopie d’une partie des listes qui montre que les "responsables" ont fait des notes courtes, souvent utilisant des qualifications vulgaires.

En regardant les accents et le langage tenu, il n’est pas du tout exclu que non seulement le HÖK de la Fac, mais un certain parti politique (actuellement au gouvernement) a aussi utilisé ces notes.

26 février 2013

32 profs menacés de licenciement « Sans eux, l’Université ne sera plus la même »

Les Réseaux des enseignantEs et des étudiantEs protestent contre les licenciements qui ont commencé á l’Université Loránd Eötvös (ELTE), Budapest.

Le doyen de la Fac de lettres dit qu’il licencie 22 enseignantEs qui dépassaient l’âge de 62 à 65 ans.

Selon le HAHA (Réseau des étudiantEs) 32 enseignantEs sont mis sur la liste. Les étudiantEs défendent leurs professeurs : mardi, le 26 février, ils encerclent le campus par une « chaîne vivante », aussi ils organisent des forums d’information et de mobilisation.

Leur déclaration souligne :
« As-tu cru que la réduction des sources ne te concernerait pas ?

Cette semaine on accomplira une baisse des effectifs sans pareil á la Fac des lettres.

L’estime des étudiantEs ne compte plus, les résultats scientifiques ne compte plus !

On veut écarter de l’enseignement des professeurs excellents, qui forgent la qualité et le prestige de l’Université. 32 profs sont sur la liste, sans eux l’université ne sera plus la même. Ne les laissons pas les jeter dehors !  »

Le OHA (Réseau des enseignantEs) ajoute que ELTE n’est pas la seule université en lutte.

Le recteur de l’Université Corvinus de Budapest (ancien Université Karl Marx de l’économie) a aussi pris des mesures, seules les lettres de licenciement ne sont pas encore expédiées.

OHA attire l’attention sur le fait que tout cela était prévu depuis que le parlement a voté le budget 2013, mais ni le grand public, ni le public concerné des enseignantEs ne voulaient le croire.

La déclaration avertit les enseignantEs que les tactiques locales pour arriver á un compromis á part, serait de fait le succès de la politique du gouvernement qui veut diviser les enseignantEs. « En décembre, nos étudiantEs nous ont donné une leçon que dans l’unité nous pouvons arracher des résultats, divisés nous perdrons. » - souligne la déclaration du Réseau des enseignantEs.

(hvg.hu suit des événements de près)
http://hvg.hu/

26 février
Et la plus grande nouvelle : la Cour constitutionnelle a annulé plusieurs parties de la loi sur les églises et surtout, la décision qui avait permis de révoquer du statut d’église de 66 d’entre elles. Elles sont aujourd’hui remises dans leurs droits !

Et parmi elles, l’église de Gábor Iványi, militant des droits de l’homme, défendeur des Roms, des pauvres, des nécessiteux, résistant à tout acte autoritaire.

A lire sur Gábor Iványi :
Manifestation à Budapest : Contre la renaissance du culte de Miklós Horthy. Incident avec des néo nazis
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2526
Le froid en Hongrie et les conséquences de la politique réactionnaire du gouvernement de Viktor Orbán sur la population la plus pauvre.
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2173

Notre Correspondant de Budapest

Note d’On vaulx mieux que ça : Gábor Iványi considère que celles et ceux qui résistent et luttent s’harmonisent absolument avec les Évangiles.



Extrait d’un article de Vincent Baumgartner sur le site HULALA

« La liste établie en 2009 comprend les noms de 600 étudiants aux côtés desquels est notée l’orientation politique, évaluée par une lettre (a,b,c,d...), et des commentaires, dont la plupart sont sexistes » « et parfois à caractère raciste : « bon catholique, conservateur », « grosse salope », « probablement tzigane », « sale juif »…

Le vice-président du HÖK de l’époque, Silhavy Máté, a reconnu être l’auteur de ces listes, tout en niant énergiquement avoir écrit ces commentaires.

Pour sa défense, Silhavy affirme que de nombreux étudiants ont eu accès au fichier Excel et que quelqu’un s’est probablement amusé à passer plusieurs heures à rajouter des commentaires à d’anciennes listes.

Notons que Silhavy est depuis devenu un membre très actif du parti Jobbik. »


La Vidéo

Il s’agit d’une action du HAHA lors de l’exposé de Mme la secrétaire d’état qu’elle a fait devant un public sélectionné d’enseignantEs. Vous pouvez voir comment ce public attaque les jeunes a travers des injures et des "conseils" comme par exemple : "Donne un gifle à ton père qui ne t’a pas appris à ne pas te mêler dans les affaires des adultes !" , c’est d’ailleurs le titre de l’extrait.
http://hvg.hu/video/20130118_haha_hoffmann


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