Pendant 4 mois de grève, les salariés ont tenu en échec PSA et ont réussi à ne pas se faire écraser. Assemblée Générale des grévistes suspens la grève

vendredi 17 mai 2013
par  onvaulxmieuxqueca
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Interview de Jean-Pierre Mercier sur la suspension de la grève
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17/05/2013

Pendant 4 mois de grève, les salariés ont tenu en échec PSA et ont réussi à ne pas se faire écraser

Communiqué de presse de la CGT PSA Aulnay

17/05/2013

Ce vendredi 17 mai, les salariés de PSA Aulnay en grève depuis 4 mois (16 janvier) ont voté en Assemblée Générale la suspension de la grève et ont demandé à la CGT et à la CFDT de signer un protocole de fin de grève.

Pour l’ensemble des salariés, la fermeture de l’usine reste toujours inacceptable et injustifiée.

Cette fermeture est un véritable gâchis social qui aura des conséquences désastreuses au niveau de la région.

C’est pourquoi si les salariés ont décidé de suspendre la grève, ils n’ont pas renoncé à défendre leur droit.

Depuis 4 mois, des centaines de salariés ont réussi à tenir en échec la direction de PSA dont le principal actionnaire, la famille Peugeot, est une des familles les plus riches et les puissantes de France.

Contre eux, les grévistes ont eu aussi le gouvernement qui a pris fait et cause pour la famille Peugeot et ses actionnaires et a mobilisé les moyens de l’État contre la grève.

Depuis 4 mois, les salariés ont montré qu’il est possible de relever la tête et de se battre collectivement de ne pas se faire écraser, même s’ils n’ont pas réussi à faire reculer PSA sur la fermeture de l’usine ou à obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite dès 55 ans. Il aurait fallu pour cela une lutte qui se généralise.

Cette longue grève, est une véritable fierté pour les centaines de salariés qui y ont participé. C’est la fierté d’avoir mené un combat juste et légitime. C’est le combat pour l’emploi et pour protéger les conditions d’existence face à une direction qui licencie dans le seul but d’augmenter les profits.

Le soutien extraordinaire de dizaines de milliers de travailleurs est la preuve la plus éclatante que cette grève était juste et que nombre de militants et de travailleurs s’y reconnaissaient.

Tous les grévistes tiennent à remercier tous les travailleurs qui les ont soutenus et leur ont permis de tenir.

Grâce à la grève, PSA a dû céder un certain nombre mesures.

Concernant l’ensemble des salariés concernés par le PSE :

  La prime de licenciement supra-légale est passée de 6 mois à 12 mois.

 Pour les travailleurs âgés, le départ anticipé est passé de 30 à 36 mois.

 Les critères restrictifs pour toucher les primes de déménagement ont été quasiment annulées.

 La prime de mutation est passée de 5000 € brut imposable à 5000 € net non imposable

Concernant les grévistes de PSA Aulnay :

 La réintégration des 4 salariés honteusement licenciés. Ils pourront bénéficier des mesures du PSE ou de la possibilité de reclassement à la RATP, SNCF ou ADP.

 L’annulation des procédures de licenciements contre les délégués.

 L’annulation de toutes les poursuites pénales et disciplinaires.

 Des garanties écrites concernant les mutations.

 Une indemnité forfaitaire supplémentaire pour ceux qui choisiraient de quitter l’entreprise avant le 31 mai.

 Les journées de grève sont neutralisées pour le paiement des journées de chômage, du calcul de la prime de 13éme mois, des jours de congés payés, des jours fériés ce qui atténue fortement les pertes financières de la grève.

La grève reste la meilleure arme des travailleurs !

Jean-Pierre MERCIER
DS CGT PSA Aulnay


A lire et a voir les vidéos du conflit
Depuis mercredi 16 janvier, la grève a démarré à l’usine d’Aulnay. Plus aucune C3 ne sort des chaines de production. L’usine est complètement paralysée. La grève en Vidéos

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2915

Source : Libération

A PSA Aulnay, « on termine debout, la tête haute »

17 mai 2013
Interview Pour Jean-Pierre Mercier, délégué syndical CGT, la grève prend fin après quatre mois de lutte, mais le combat continue. La caisse de solidarité a récolté 900 000 euros, signe d’un « énorme soutien populaire ».
Par CHRISTIAN LOSSON

Jean-Pierre Mercier est le délégué syndical CGT du site PSA Aulnay. Il revient, pour Libération, sur la « suspension » de la grève, après quatre mois de lutte, décidée ce mardi.

La direction de PSA et la CGT ont en effet signé vendredi un accord mettant un terme au conflit, émaillé d’incidents, qui avait démarré mi-janvier. Le travail doit reprendre dès mardi matin.

« On était 600 grévistes au début du combat, on a quand terminé à plus de 200, avec un fort soutien des non-grévistes », dit-il. « Ce conflit ne concernait plus que 130 grévistes sur 2 500 salariés », assure de son côté la direction.

Avez-vous le sentiment d’abdiquer la mort dans l’âme ou d’en sortir vainqueur, par le haut ?

Ni l’un ni l’autre. On a la conviction d’être fiers d’avoir mené quatre mois de lutte face une direction dont l’actionnaire principal, la famille Peugeot, est l’une des familles les plus puissantes et les plus riches de France. On n’a pas eu la force nécessaire pour mettre Peugeot à genoux, mais on l’a mis en échec pendant quatre mois et on termine debout, la tête haute. Les seuls combats que l’on ne gagne pas sont ceux que l’on ne mène pas.

Quelles concessions avez-vous obtenu de la direction ?

Pas mal de choses. Pour les salariés concernés par le plan social, on a obtenu un rallongement de la prime de licenciement supra-légale de 6 à 12 mois, une prime de mutation de 5 000 euros non imposables, un départ anticipé pour les travailleurs âgés passé de 30 à 36 mois.

Pour les grévistes, on s’est battu et on arraché la réintégration de 4 salariés scandaleusement licenciés ; l’annulation des procédures de licenciement et des poursuites pénales et disciplinaires. On a obtenu des garanties écrites pour les mutations et une indemnité forfaitaire pour ceux qui souhaiteraient quitter l’entreprise avant le 31 mai.

Qu’est ce qui vous a manqué comme soutien interne ou externe ?

Que la grève ne s’élargisse pas à l’ensemble du groupe et de la filière automobile. Faire reculer Peugeot sur une fermeture d’usine était très difficile, même si vital. Cette fermeture reste injustifiable et le combat ne s’arrête pas ; on reste encore plus regonflés après avoir appris à se battre pendant 4 mois, ce qui est rare et énorme. On a eu un soutien populaire large auprès du monde du travail. La caisse de grève a récolté près de 900 000 euros ! Ce qui a permis que la grève tienne et d’amortir les pertes financières. On a gagné le paiement des journées de chômage, des congés payés, la prime de 13e mois.
Vous avez pourtant multiplié les actions au delà du site pour tenter de polléniser la lutte...

On a saisi toute les occasions : on a été accueilli chaleureusement par les Renault Flins, les sous-traitants Geodis ou Faurecia.

On a sensibilisé les automobilistes dans des barrières de péages. On a fait plusieurs actions en direction du pouvoir politique, notamment au PS, pour dénoncer sa complicité active : depuis le début de la grève, le gouvernement a tenté de mettre des batons dans les roues de notre mobilisation. Il a tenté de casser la dynamique en convoquant des militants dans des commissariats. On a été traités comme des délinquants alors que notre combat est le combat contre le chômage et pour l’emploi...

C’est la fin d’un chapitre ou de l’histoire dans la lutte à Aulnay ?

La fin d’une étape. On est allé au plus loin pour arracher le maximum à la direction, même si on n’a pas pu faire reculer PSA sur la fermeture de l’usine ou obtenir un CDI pour tous et une pré-retraite à 55 ans. Le protocole de fin de grève signé avec la direction ne règle aucun problème sur l’emploi et les indemnités financières. Le combat continue et la direction le sait bien : en 4 mois, elle a perdu 40 000 véhicules et elle sait qu’on restera mobilisés.


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