La lutte pour l’autogestion des ouvriers de Vio.Me en Grèce. Une usine de matériaux de construction à Thessalonique, abandonnée par ses propriétaires

jeudi 6 juin 2013
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 48%

GRECE : VOUS NE POUVEZ PAS ? NOUS POUVONS !

Message de solidarité
De la part des ouvriers de Kouta Steel Factory en Egypte four les travailleurs de l’usine Vio.Me en Grèce !

La lutte pour l’autogestion des ouvriers de Vio.Me.


Vidéo traduite en français
http://www.viome.org/p/francais.html

Les travailleurs de Vio.Me., une usine de matériaux de construction à Thessalonique, en Grèce, abandonnée par ses propriétaires, ne sont pas payés depuis mai 2011. Par décision de son assemblée générale, ils ont décidé d’occuper l’usine et la faire fonctionner sous le contrôle des travailleurs en démocratie directe. Après la lutte durant d’ici un an, qui a attirée l’attention et la solidarité en Grèce et dans le monde entier, ils ont redémarré la production le 12 Février 2013, suite a 3 jours de manifestations intenses.

Comment aider ?

 Faites passer le message ! Transmettez cette information à vos amis, contacts et organisations. Notre protection contre la répression est notre lien avec la société ! Le secret de notre réussite est le lien solide avec la communauté !

 Contribuer économiquement ! Les coûts de production sont élevés et les premiers mois seront décisifs. Les travailleurs ont un plan solide et sont très optimistes quant au succès de l’entreprise, mais il faudra un certain temps avant qu’ils ne soient consolidés dans le marché. Contribuons tous ! Utilisez le bouton "Donate", n’importe versement est utile !

- Organisez- vous, dans votre lieu de travail, votre quartier, votre ville ! Favorisez l’autogestion sociale et réelle, sans la nécessité des intermédiaires, des politiciens professionnels ou des bureaucrates ! Formuler de coopératives et des assemblées de quartier, protéger les biens communs, promouvoir une nouvelle civilisation basée sur la proximité, la reconnaissance mutuelle et la solidarité.

 Contactez-nous a protbiometal@gmail.com. Les travailleurs seront heureux de sentir la chaleur de la solidarité venante de l’étranger !


Les machines auto-gérées sont en marche !

Après 3 jours d’intense mobilisation, l’usine de Vio.Me. a commencé aujourd’hui (12.02) la production sous contrôle ouvrier ! Il s’agit de la première expérience dans l’industrie auto-gérée dans la Grèce en crise, et les travailleurs de Vio.Me. sont convaincus que ce sera que le premier de toute une série.

La mobilisation a débuté par une grande assemblée des travailleurs, des organisations solidaires et des individus dans un théâtre du centre-ville dimanche soir. C’est là que déroulement de l’action du mouvement de solidarité a été discuté, tout le monde a eu la chance de prendre le micro et d’exprimer son opinion sur la lutte des travailleurs.

Le lundi soir, il y avait une manifestation dans le centre de la ville suivie d’un énorme concert-bénéfice avec plusieurs groupes folkloriques bien connus et de chanteurs.

Parmi eux, Thanassis Papakonstantinou, l’un des plus importants compositeurs contemporains grecs qui fait en quelque sorte « partie du mouvement », car il donne toujours son soutient avec des paroles et en actes aux efforts de la société pour l’autodétermination. La participation a dépassé les attentes de tout le monde.

Malheureusement, environ un millier de personnes n’ont pas réussi à entrer, car le stade était déjà plein. Le moment stellaire de la nuit, c’est quand les travailleurs ont pris le micro et ont expliqué leur vision d’une autre société, basée sur la justice sociale, la solidarité et l’autogestion. Cinq mille personnes ont applaudi, criant et chantant des chants de soutien. C’est alors que tout le monde s’est rendu compte que cet effort était voué au succès !

Tôt le lendemain matin la mobilisation a continué avec une manifestation dynamique vers l’usine. Les travailleurs étaient déjà à leur poste et le coup d’envoi triomphal de la production s’est fait devant les caméras des médias nationaux, locaux et alternatifs. Les travailleurs ont organisé une visite guidée de l’usine et expliqué tous les détails du processus de production pour les journalistes et les participants au mouvement de solidarité.

Il ya encore un long chemin à parcourir : Les coûts de production sont élevés, l’accès au crédit est impossible et d’obtenir une part du marché en période de récession est plus qu’incertain.

Les travailleurs sont toutefois optimistes : le produit du concert de soutien et les dons de particuliers et des groupes de soutien recueillies via viome.org devraient être suffisants pour maintenir l’entreprise à flot dans les premiers mois.

Et le soutien des mouvements sociaux signifie que bon nombre des produits seront distribués par le biais des structures existantes de l’économie sociale et solidaire. Les travailleurs de Vio.Me. sont déjà à la recherches de nouveaux produits de nettoyage, sur la base des ingrédients non toxiques écologiques, aptes à un usage domestique.

L’usine fabrique des matériaux de construction de qualité (mortiers, plâtres, pâte colle à carrelage et matériaux de jointoiement, coulis imperméable à l’eau, etc) et les travailleurs savent très bien comment améliorer la qualité tout en réduisant encore plus les coûts de production et donc le prix. Le défi consiste maintenant à trouver un marché pour ces matériaux, que ce soit en Grèce ou dans les pays des Balkans environnantes. Certains produits peuvent être expédiés encore plus loin, afin qu’ils puissent être distribués par le mouvement de solidarité international.

Les 40 travailleurs de Vio.Me. et des centaines de participants au mouvement de solidarité ont vécu pendant trois jours une expérience inoubliable, qui n’est cependant que le début d’un chemin long et difficile. Maintenant plus que jamais, nous devons être unis et forts, déterminés à construire un monde nouveau fondé sur la solidarité, la justice et l’autogestion !


De la part des ouvriers de Kouta Steel Factory en Egypte four les travailleurs de l’usine Vio.Me en Grèce !

Message de solidarité

Nous, les travailleurs de Kouta Steel Factory, dixième de Ramadan City, en Egypte, avont suivi les événements qui se déroulent à l’usine Vio.Me, à Thessalonique, en Grèce. Nous avons appris que les propriétaires de l’usine avaient fui, et que l’assemblée générale des travailleurs avait décidé de mettre l’usine en autogestion. Et que de ce fait l’usine a rouvert ses portes le 12 Février 2013, en tant que coopérative sous gestion ouvrière.

Nous aimerions partager avec vous notre expérience et notre lutte qui a commencé il y a environ un an et demi, et au cours de laquelle le syndicat indépendant à mené la lutte. Il s’agissait de sit-in et de batailles juridiques avec le bureau du Procureur général et le Μinistère du Travail. La lutte a abouti à une décision importante du Procureur général en août dernier : l’approbation du droit de placer l’usine sous l’auto-gestion des travailleurs et l’autorisation à l’ingénieur Mohsen Saleh de gérer l’usine. Il faut noter que le propriétaire avait fui sans avoir à payer les travailleurs depuis le mois de mars.

Le processus ne s’est pas déroulé sans obstacles et nous avons eu des difficultés depuis lors, à commencer par des négociations ardues avec les compagnies d’électricité et de gaz pour fixer la date des dettes de l’usine qui s’élèvent à 2,6 millions de dollars et 0,9 million $ respectivement pour les deux sociétés.

Les travailleurs ont donné une leçon de sacrifice de soi, ils ont décidé de déduire la moitié de leurs salaires afin de l’utiliser pour l’achat de matières premières (palettes).

Nous sommes actuellement dans les dernières étapes qui nous mèneront à reprendre le processus de production de gaz et d’électricité. Les travailleurs de l’usine Kouta Steel sommes tous unis dans le cœur et dans l’esprit, déterminés à améliorer l’usine et amener notre expérience à la réussite.

Bien qu’à plus d’un millier de miles de la Grèce, nous envoyons nos plus forts sentiments de solidarité et de soutien aux travailleurs de Vio.Me et à leurs débuts dans l’expérience de l’autogestion. Nous déclarons également notre rejet absolu des mesures d’austérité qui affectent en premier lieu la classe ouvrière, que ce soit en Grèce ou ici en Egypte.

Nous invitons les travailleurs Vio.Me à échanger leurs expériences dans la lutte avec les nôtres, afin que nous puissions bénéficier des enseignements tirés de ces deux expériences d’autogestion. Des millions de travailleurs nous voient comme une réalité concrète et un rêve tant attendu.

Vive la lutte des travailleurs ! Vive la lutte des travailleurs de Vio.Me et de Kouta !

Président du Syndicat indépendant Président du conseil d’administration
Ahmad Mohsen Saleh Shaarawy


« L’usine Vio.Me. commence sa production sous contrôle ouvrier ! »

« Nous sommes ceux qui pétrissent
et nous n’avons pourtant pas de pain,
nous sommes ceux qui extraient le charbon
et nous avons pourtant froid.
Nous sommes ceux qui ne possèdent rien
et nous arrivons pour prendre le monde »
Tassos Livaditis (poète grec, 1922-1988)

Au cœur de la crise, les travailleurs de Vio.Me. [1] visent le cœur de l’exploitation et de la propriété. Alors que le taux de chômage atteint 30% en Grèce, alors que le revenu des travailleurs est nul, fatigués et irrités par des phrases pompeuses, des promesses et de nouveaux impôts, sans salaire depuis mai 2011 et sans travail du fait de l’abandon de l’usine par leurs employeurs, les travailleurs de Vio.Me, à la suite d’une décision prise lors de leur assemblée générale, ont fait part de leur détermination à ne pas devenir les proies d’un chômage permanent mais plutôt de lutter afin de s’approprier l’usine et de la faire fonctionner eux-mêmes.

En octobre 2011, par le biais d’une proposition officielle, ils ont revendiqué la constitution d’une coopérative ouvrière, demandant une reconnaissance légale pour leur propre coopérative ainsi que pour celles qui suivront. Ils ont revendiqué, en parallèle, l’argent nécessaire pour faire fonctionner l’usine. Cet argent leur appartient quoi qu’il en soit puisque se sont eux qui produisent la richesse de la société. Le plan qu’ils ont établi n’a rencontré qu’indifférence de la part de l’Etat et des bureaucraties syndicales.

Il a toutefois rencontré l’enthousiasme au sein des mouvements sociaux, lesquels ont lutté au cours des derniers six mois pour répandre le message de Vio.Me. à l’ensemble de la société, cela par la création de l’Open Initiative of Solidarity à Thessalonique, puis par la mise sur pied d’initiatives identiques dans beaucoup d’autres villes.

Le temps du contrôle ouvrier de Vio.Me. est venu !

Les travailleurs ne peuvent attendre plus longtemps que l’Etat en banqueroute réalise ses promesses creuses de soutien (même l’aide d’urgence de 1000 euros promise par le ministre du Travail – actuellement Yannis Vroutsis – n’a jamais été approuvée par le ministre des Finances – actuellement Yannis Stournaras). Il est temps que Vio.Me. reprenne son activité, non pas par ses anciens patrons ou même par de nouveaux, mais par les travailleurs eux-mêmes. Cela devrait aussi bien être le cas d’autres usines qui sont en train d’être fermées, qui se déclarent en faillite ou qui licencient des travailleurs. La lutte ne peut se limiter à Vio.Me.

Pour qu’elle puisse être victorieuse, elle doit être généralisée et s’étendre à toutes les usines et à tous les commerces qui sont en train d’être fermés. C’est seulement par la constitution d’un réseau d’entreprises autogérées que Vio.Me. sera capable de prospérer et d’éclairer le chemin d’une organisation différente de la production et de l’économie, sans exploitation, sans inégalité et sans hiérarchie.

Alors que les usines ferment les unes après les autres, alors que le nombre de chômeurs et chômeuses en Grèce approche les 2 millions et que l’immense majorité de la population est condamnée à la pauvreté et à la misère par le gouvernement de coalition du PASOK, de la Nouvelle Démocratie et des Démocrates de gauche – lequel poursuit les politiques des gouvernements précédents – la revendication de fairefonctionner les usines sous contrôle ouvrier est la seule réponse sensée au désastre auquel nous faisons face chaque jour. C’est la seule réponse au chômage. Pour cette raison, la lutte de Vio.Me. est la lutte de tout le monde.

Nous sollicitons toutes les travailleuses et tous les travailleurs, les chômeuses et les chômeurs, ainsi que toutes celles et ceux qui sont touchés par la crise de faire front avec les travailleurs de Vio.Me. et de les soutenir dans leur volonté de mettre en pratique leur conviction que les travailleurs peuvent produire sans patrons ! Nous appelons à la participation à une caravane de lutte et de solidarité à travers tout le pays, culminant par trois jours de lutte à Thessalonique.

Nous les appelons à s’associer à ce combat et à organiser leurs propres luttes sur leurs lieux de travail, avec un fonctionnement de démocratie directe, sans bureaucrates. Nous les appelons enfin à participer à une grève politique générale afin de dégager ceux qui détruisent nos vies !

Tout cela contribuera à l’établissement d’un contrôle ouvrier sur les usines et sur l’ensemble de la production ainsi que d’organiser l’économie et la société que nous voulons, une société sans patrons !

C’est le temps de Vio.Me. Mettons-nous au travail !
Pavons la voie à une autogestion générale des travailleuses et des travailleurs !
Pavons la voie d’une société sans patrons !

(Traduction : www.alencontre.org)

Ceux et celles souhaitant soutenir cette initiative peuvent se rendre sur le site http://www.viome.org/ où il est possible d’effectuer un versement via PayPal.


Commentaires