Raymond Gurême, l’homme révolté ! "Etrangers de l’intérieur", interné, évadé, résistant, déporté, évadé, résistant…mais Ni compensation, ni reconnaissance !

jeudi 17 octobre 2013
par  onvaulxmieuxqueca
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Raymond Gurême, l’homme révolté

21 août 2013 | Par dzfestival - Mediapart.fr

Raymond Gurême sera présent au Festival, au débat du dimanche 25 août, intitulé « Gens du voyage : une histoire française. Du carnet anthropométrique aux réalités actuelles ».

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Une vie de cinéma

Son énergie et son humour vous saisissent au cœur dès le premier abord. A 88 ans, après des décennies de silence, Raymond Gurême raconte avec dignité les souffrances des siens - des forains,des voyageurs, des roulottiers, trop souvent traités comme des moins-que-rien, des voleurs de poule, des "étrangers de l’intérieur". Sous la gouaille, une révolte intacte, prête à se réveiller à la moindre
injustice.

Les politiques n’ayant jamais abandonné la technique séculaire du bouc-émissaire, les voyageurs restent les citoyens français les plus discriminés.

Quelque 400.000 Français voient leurs droits quotidiennement bafoués.

Raymond Gurême est l’un des rares survivants d’une page occultée de l’histoire de France : celle de lʼinternement sur le sol français de familles « nomades », de 1940 à1946. Son combat contre l’intolérance, le rejet et la bêtise reste malheureusement d’actualité.

Autant le dire d’emblée puisqu’il est l’invité du festival de cinéma de Douarnenez : la vie de Raymond Gurême, est du pain béni pour tout scénariste. Raymond a d’ailleurs dans la vraie vie un humour dévastateur, une rapidité d’esprit et un parler fleuri qui auraient fait pâlir Michel Audiard. Pour l’instant, son histoire a déjà été couchée sur les pages d’un livre mais elle serait digne du grand écran.

Tout commence en 1925 en Seine-et-Marne, par une naissance dans une roulotte, comme ses ancêtres - français et itinérants depuis des générations. Raymond prend le nom de sa mère Mélanie Gurême,issue d’une famille de vanniers.

"Il y a un chapeau de gendarme sur le e", aime-t’il préciser, "en venant au monde j’avais déjà des gendarmes sur la tête".Raymond parle d’une "enfance magique", malgré une mère "pas très commode" qui aura neuf gosses, Raymond étant le troisième. "Entre frères et soeurs parfois çà se chamaillait, mais pas méchamment, c’était juste des coups de gueule", se souvient-il.

"Les grands ne s’occupaient pas vraiment des petits, ça c’est une légende. Les petits devaient se démerder tout seuls !".

Le père, Hubert Leroux, forain au tempérament jovial, se déplace de villes en villages avec un petit cirque familial et un cinéma ambulant. Raymond hérite de la petite taille et de l’agilité de son père, voltigeur, de son humour et de son amour des chevaux.

Dès deux ans et demi, il entre en piste comme clown et acrobate dans un petit costume de soie, bleu, avec des étoiles et des paillettes.

La ménagerie du cirque comprend une jument, un poney, une chèvre, un chien et un singe.

Le petit garçon aide aussi son père pendant les séances de cinéma muet. "Le père de mon père était un des premiers à avoir un appareil de cinéma ambulant.

Il circulait en France, en Belgique et en Suisse. Après, mon père a continué, il avait un Pathé et un Gaumont à manivelle et un camion spécial avec un groupe qui faisait l’électricité lui-même et que nous avions importé d’Allemagne", raconte Raymond. "Il tournait la manivelle et les images défilaient. Comme c’était du cinéma muet, il y avait un petit carré avec des phrases.
A l’époque, beaucoup de gens ne savaient pas lire et écrire, alors mon père disait les dialogues ou les commentaires à voix haute pour l’assistance. A force, il les connaissait tous par coeur."

Le petit garçon rit aux éclats devant les films comiques tels que « Double patte et Patachon », « les deux vagabonds » crées par le Danois Lau Lauritzen qui inspireront Laurel et Hardy.

Il suit les aventures de Fred Thomson, star du western muet des années 1920, et de son cheval blanc Silver King ou de Tom Mix, incarnation du héros solitaire de l’Ouest américain, dont la carrière ne survivra pas à l’arrivée du parlant.

Il verse une larme sur les « Deux Orphelines » de D.W Griffith adapté en France par Maurice Tourneur et tremble pendant « Le Miracle des Loups », superproduction française de Raymond Bernard. La scène pendant laquelle Jeanne Hachette est protégée par les loups et celle du siège de Beauvais marquent à jamais le jeune garçon.

La longueur du rembobinage laissé aux enfants Gurême aussi puisque le film comprend 11 bobines et doit souvent être diffusé en deux fois.

"Le soir il fallait redérouler les bobines pour recommencer.

C’est souvent moi qui faisait çà ou mes frères et sœurs. On avait une enrouleuse, et hop hop hop, mais c’était long, il fallait enrouler à l’envers pour recommencer à l’endroit. Il fallait le faire tout de suite, mon père ne voulait pas qu’on remette çà à plus tard mais du coup parfois on finissait à deux heures du matin", raconte-t-il.

Le roi de l’évasion

Raymond se souvient avec nostalgie d’une époque où sa famille était bien accueillie à chaque étape de la route. "Quand on arrivait dans un village, tous les gosses couraient vers nous en criant joyeusement +vlà le cirque, vlà le cinéma !", dit-il.

"Mon père s’habillait et allait demander la permission au maire et on s’installait généralement en plein milieu du pays. Pas un ne refusait, ils étaient contents de voir arriver des divertissements pour leurs administrés.

A cette époque, nous apportions la civilisation dans les petites villes et les villages. On échangeait sans façon avec les gens, en ville comme à la campagne. Ils venaient aux caravanes pour parler avec nous.

Ils ne nous considéraient pas comme des voleurs de poules à l’époque. Dans chaque pays, même le plus petit, il y avait un bistrot et on se retrouvait avant ou après le spectacle. On buvait le coup, on discutait. Il n’y avait pas de barrières entre les sédentaires et les itinérants comme maintenant".

C’est une enfance sans école avec pour seules contraintes celles de l’entraînement à l’acrobatie et les soins aux animaux qui enchantent Raymond. Une enfance passée dans les piaffements des chevaux, les cercles de roulottes, les feux de camp, les festins de hérissons grillés à la chair si délicate, dans les champs, sur le bord des rivières, à apprendre la géographie au rythme de la roulotte aux horizons toujours changeants.

Pourtant dès l’adolescence, Raymond va devoir dire adieu à ce monde enchanté et tracer sa route comme les héros solitaires qu’il a tant admirés sur grand écran. C’est d’abord la maison de correction qui le rattrape lorsque sa famille a de plus en plus de mal à vivre du cirque et du cinéma à l’approche de la Seconde guerre mondiale et qu’il vend des aiguilles en faisant du porte à porte à Neuilly.

Dès le plus jeune âge, le jeune tsigane est déterminé à ne pas se laisser enfermer.

Il entame sa carrière de roi de l’évasion à la maison de redressement de Montesson dont il se "nachave" (s’évader en romani) avec l’aide de son père. Il se fera la belle une dizaine d’autres fois dans des conditions plus dramatiques encore.

Ses talents d’acrobate et son humour de clown l’aideront à ne jamais perdre espoir.

Prisonniers sur le sol français

Le 4 octobre 1940, au lendemain d’une séance tardive de "La Troïka sur la piste blanche" de Jean Dréville, tout l’univers du jeune adolescent de 15 ans s’écroule brutalement : à 6H00 du matin, deux gendarmes français réveillent la famille en frappant sur la porte de bois de la verdine : "ils ont dit : +remballez votre matériel et suivez nous+ et voilà, la misère a commencé". Raymond, ses parents et
ses huit frères et soeurs seront tout dʼabord enfermés avec d’autres familles dans la cour d’une usine désaffectée à Darnétal, près de Rouen, où ils vivent encore dans leur roulotte.

"Ca le mettait en colère mon père de se voir prisonnier sur le sol français, arrêté et gardé par des Français, lui qui avait fait la guerre de 1914 et avait même été gazé", dit Raymond.

"Quand il disait aux gardiens qu’il était Français et ancien combattant, ils ne savaient pas quoi dire et ils se débinaient".

En réalité, d’un strict point de vue administratif, la famille Gurême-Leroux n’aurait jamais dû se retrouver là car elle appartenait à la catégorie des forains et non des "nomades".

Depuis 1912, les populations itinérantes étaient fichées en France et réparties en trois catégories : les commerçants ambulants, les forains et les "nomades", ces derniers étant les moins bien considérés et devant détenir un carnet anthropométrique.

Le 6 avril 1940, le président français Albert Lebrun signe un décret interdisant la circulation des nomades pour toute la durée de la guerre et les assignant à résidence, puis en octobre une ordonnance allemande décrète l’internement des Tsiganes en zone occupée dans des camps placés sous la responsabilité de policiers et gendarmes français. Les autorités de Vichy traduisent le terme Zigeuner (Tsiganes en Allemand) par "nomades".

Le fichage de 1912 devait permettre d’aller arrêter les seuls "nomades" et l’internement n’aurait donc pas dû concerner des titulaires du carnet forain.

Mais sur le terrain, c’est une autre histoire : "certains gendarmes ramassent tout ceux qui se déplacent en caravane". Comme le révèlent les archives, les autorités françaises et allemandes se renverront ensuite la balle à propos des Gurême-Leroux et s’entendront finalement pour prolonger arbitrairement l’internement de la famille sur la base d’une pseudo-enquête de moralité…

Le 27 novembre 1940, à 6H00 du matin, parents et enfants sont à nouveau réveillés en sursaut à 6H00 du matin par des coups portés sur la verdine : "debout, là-dedans, vous avez une heure pour prendre des affaires, ne vous chargez pas trop". Des camions, puis trois wagons à bestiaux évacuent les 200 prisonniers tsiganes de Darnétal vers la gare de Brétigny-sur-Orge (actuelle Essonne).

Ni eau ni nourriture n’ont été prévu. La famille Gurême-Leroux laisse toute sa vie derrière elle à Darnétal, les roulottes, les appareils de cinéma, le chapiteau et les gradins du cirque, les photos, le linge et la vaisselle…Après une marche forcée de plusieurs kms sous les coups de matraque d’une cinquantaine de policiers français, les 200 Tsiganes, hommes, femmes et enfants, parviennent épuisés au sommet d’une colline glaciale où se trouve l’autodrome de Linas-Montlhéry, transformé en camp d’internement pour "nomades".

Là, les prisonniers - des nomades et forains français, des maquignons belges, des Roms kaldérash d’Europe de l’Est - sont coupés du monde, laissés sans nourriture et sans vêtement, livrés à la vermine, à la maladie, à l’arbitraire.


Seul pour affronter la guerre

Lors de sa première évasion, en juillet 1941, lorsqu’il se faufile avec son frère aîné en dehors du camp par un trou dans les barbelés, Raymond a 15 ans et il a perdu 15 kg depuis son arrivée au camp. Réfugiés chez un cousin sédentaire, les deux adolescents sont bientôt repris sur dénonciation du maire de la commune de naissance de Raymond à qui il avait demandé de l’aide.

Le 5 octobre, alors qu’il est menotté "au mitard" pour avoir décoché une gauche à un gardien qui avait frappé un enfant affamé, il parvient à décamper grâce à sa souplesse d’acrobate : après s’être salement amoché les poignets et les mains en arrachant ses menottes, il défonce la porte et se cache dans un arbre jusqu’au petit matin alors que les gardiens le cherchent au sol.

Le jeune homme rejoint la Bretagne à pied et trouve du travail dans les fermes. Il ose revenir plusieurs fois dans le camp pour faire passer de la nourriture à sa famille.

Mais le 21 avril 1942, les internés de Linas-Montlhéry sont transférés vers Mulsanne, dans la Sarthe, puis le 3 août 1942 vers le grand camp pour "nomades" de Montreuil-Bellay (Maine-et-Loire), où Raymond se rendra aussi pour ravitailler les siens. Bientôt les tourments de la guerre lui font perdre les traces de ses parents et de ses frères et soeurs.

Engagé dans la résistance, Raymond est emprisonné au sinistre Pré-pigeon d’Angers pour le vol d’un camion de vivres allemand. Condamné et transféré à la prison miliaire de Troyes, le Haut-Clos, il est ensuite "travailleur volontaire" en Allemagne, où il est enfermé dans le camp disciplinaire de Heddernheim, puis à la prison de Francfort et au camp de haute discipline d’Oberürsel.

A chaque fois, il parvient à s’échapper et à sauver sa vie. Revenu en France le crâne défoncé et le nez cassé par un SS et un oeil perdu dans un bombardement allié, il entre à nouveau dans la résistance et participe à la Libération de Paris.
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Ni compensation, ni reconnaissance

L’Après-guerre est amer. L’indifférence voire l’hostilité visant les familles tsiganes internées se poursuit après l’installation du gouvernement provisoire.

Les derniers internés ne seront libérés qu’en juin 1946.

Ces familles manquent de tout et sont traumatisés par les persécutions qu’elles ont subies. Personne ne s’en préoccupe. Raymond a perdu les moyens de subsistance et la trace de sa famille et n’a droit à aucune compensation ou reconnaissance. Revenu à proximité de Linas-Montlhéry, il ne supporte pas de constater que d’anciens gardiens du camp sont toujours dans la police. Il se tait, comme la plupart des internés tsiganes, mais il bouillonne de rage.

Méfiant à l’égard d’une administration et d’une police française dont sa famille a été la victime, Raymond avoue que "la guerre l’a aigri". "Dès que je voyais un flic, je sentais le sang monter dans mes veines". D’où une série de condamnations pour "outrage et rébellions" et de nombreux démêlées avec la justice.

En 1950, apprenant par un voyageur que ses parents et frères et soeurs sont vivants et vivent en Belgique, Raymond saute sur un vélo qu’il fusille en pédalant à toute allure pour les rejoindre.

Passé la joie des retrouvailles, Raymond réalise "la dégringolade" sociale que la guerre a engendrée pour les siens
 : libéré en septembre 1943, son père a réclamé à Darnétal la restitution de son matériel de cinéma et de cirque. Mais tout s’est envolé.

Aucune indemnisation n’est prévue. Il ne reste à Hubert Leroux que ses yeux pour pleurer. Son frère et sa soeur, forains en Belgique, se cotisent pour lui acheter un petit jeu de quille avec lequel il "vivote".

Raymond parvient à convaincre ses parents de revenir en France avec lui et de travailler comme ouvriers agricoles, comme il l’a fait dans les années d’après-guerre.

Les plus jeunes frères et sœurs suivent, les trois soeurs aînées Henriette, Carmen et Marie-Rose restent en Belgique, à jamais blessées par une patrie qui les a si violemment persécutées.

Le père de Raymond meurt en 1955, le coeur brisé de n’avoir jamais pu remonter un cinéma et un cirque ambulant.

Mélanie lui survit jusqu’en 1992, menant son monde à la baguette. Raymond, lui fonde une famille avec la belle Pauline, fille de vanniers, rencontrée dans un champs de petits pois. Elle aussi a été internée, au camp de Jargeau (Loiret).

Ils auront 15 enfants et environ 200 descendants aujourd’hui. Revenu dès 1945 dans la région de Linas-Montlhéry, Raymond ancre cette famille hors norme sur un terrain faisant face à la colline du camp qui symbolise pour lui toute la souffrance des siens. Il y bâtit une longue maison en dur, ressemblant étrangement à un baraquement de camp d’internement.

Contre l’oubli

Pendant de longues décennies, Raymond n’a rien dit de cette histoire que certains de ses enfants et petits-enfants n’ont apprise qu’en 2011 à la sortie de son témoignage en librairie. Mais il a continué à fixer chaque matin cette colline en sortant de sa caravane, livrant un duel solitaire contre le passé et contre l’oubli.

"Pendant des dizaines d’années, même entre nous les voyageurs, on n’a pas parlé de l’internement parce que d’abord on ne voulait pas remuer la souffrance mais surtout parce qu’il n’y avait pas grand monde pour nous écouter", souligne-t-il. Rares sont ceux qui savent qu’ils ont droit à une carte "d’internés politiques" et à une maigre pension. Raymond n’obtiendra la première qu’en 2009 et passe encore des examens médicaux pour décrocher la seconde "avant d’être centenaire",raille-t-il.

Mais vers 2004, le besoin de parler et de transmettre se fait sentir. L’opportunité se présente via l’Association départementale gens du voyage de l’Essonne (ADGVE).

En 2010, a lieu une année nationale de commémoration de l’internement pendant laquelle Raymond multiplie les interventions publiques au côté d’historiens, de responsables d’associations et d’autres voyageurs. Cette année-là, le 27novembre, Raymond mène une marche de commémoration de la gare de Brétigny jusqu’à l’entrée du camp.

Cette année-là aussi, à l’aide d’une clef de 13, il démonte un panneau "Interdit aux nomades", trouvé sur les lieux mêmes de l’arrestation de sa famille, près de Rouen, et le fait trôner à l’entrée de son terrain, histoire de surprendre les visiteurs.

En avril 2011, son témoignage, intitulé précisément "Interdit aux nomades", parait chez Calmann-Lévy. Et ce, peu avant que les incomparables yeux bleus de Pauline ne s’éteignent à jamais.

Dans les établissements scolaires, les festivals, les forums associatifs, les arènes politiques, Raymond continue inlassablement jusqu’à ce jour les prises de paroles autour de son histoire, cherchant systématiquement à faire le lien entre les persécutions passées et les discriminations actuelles.

Certains de ses enfants et petits-enfants l’accompagnent et l’appuient dans cette démarche, assurant
que cela les a aidés à "relever la tête" alors que la famille était mal considérée dans la région. D’autres pensent qu’il est trop tard ou qu’ils ont d’autres chats à fouetter.

"Parler du passé me coûte, parfois l’émotion ou la rage m’étrangle, mais j’ai maintenant le désir de témoigner pour mes gosses, pour que tout cela ne revienne jamais", dit Raymond. "Je me demande souvent quel monde je vais
leur laisser. Le mien a disparu. Le voyage devient de plus en plus dur, beaucoup de mes descendants ont été obligés de se sédentariser.

C’est plus possible de circuler, quand on arrive dans un pays, on a même pas le temps de décrocher les caravanes, les flics sont déjà là pour nous faire déguerpir. On va au village d’après et re-belotte."
Raymond aimerait désormais "continuer la route" pour lutter contre cette "perte de liberté".

A 88 ans, une gâpette sur la tête, un foulard de soie de couleur vive noué autour du cou, il est de tous les combats, de toutes les manifs pour la défense des droits des voyageurs et milite notamment pour l’abolition du statut discriminatoire des gens du voyage. Il vit entouré de ses descendants et de ses chevaux, face au camp.

L’octogénaire, qui carbure au café et au tabac brun, est encore capable de bondir sur un cheval et possède une agilité et une énergie déconcertantes.

Lorsqu’il ferme la porte de sa caravane, il s’enfonce dans un siège de cuir rouge, roule une cigarette et passe des heures en compagnies de ses chers disparus dont les photos peuplent l’espace. Et chaque nuit, Raymond refait le film de sa vie, espérant une Happy end pour les petites têtes blondes qui viennent souvent taper à la porte de sa caravane pour le seul plaisir de voir leur "petit père".

Isabelle Ligner, des Dépêches Tsiganes

Isabelle ligner a écrit le livre « Interdit aux nomades », avec Raymond Gurême, Calmann-Lévy, 2011

URL source : http://blogs.mediapart.fr/blog/dzfestival/210813/raymond-gureme-lhomme-revolte


Raymond Gurême est l’un des rares survivants d’une page occultée de l’histoire de France : celle de l’internement sur son sol de familles nomades, de 1940 à 1946.
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2753


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