Le mouvement sur le salaire minimum loin de s’essouffler aux Etats-Unis

samedi 4 janvier 2014
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : RFI

Le mouvement sur le salaire minimum loin de s’essouffler aux Etats-Unis

Reportage international -

Article publié le : vendredi 03 janvier 2014
Par RFI

L’année 2013 a été difficile pour Barack Obama : réforme sur l’immigration enterrée par les républicains, ratés de la loi sur la couverture sociale qui, finalement, vient d’entrer en vigeur ce 1er janvier 2014 aux Etats-Unis...

Tout comme les hausses du salaire minimum, désormais appliquées dans 13 États mais qui ne satisfont pas les meneurs du mouvement, qui prévoient de reprendre les manifestations dès le début de cette année… Reportage.

Avec notre correspondante à Washington, Anne-Marie Capomaccio
L’année nouvelle est cruciale en terme social avec les élections de mi-mandat prévues à l’automne prochain aux Etats-Unis. Treize États américains ont d’ailleurs augmenté le salaire minimum horaire au 1er janvier.

C’est une première réponse aux employés de la restauration rapide qui se battent depuis un an pour obtenir une augmentation de ces petits salaires. Le salaire fédéral minimum est de 7,25 dollars, alors que les leaders du mouvement veulent 15 dollars. Seule la ville de SeaTac, dans l’État de Washington, a accepté ce taux horaire. Dans le reste de l’État, le salaire minimum est passé à 9,30 dollars : c’est le plus élevé aux États-Unis.

« Sur 15 dollars, il va m’en rester 10 avec les taxes »

La persistance du mouvement sur le salaire minimum a fini par engendrer un débat national. Même Barak Obama a pris parti pour l’augmentation des bas salaires, mais la proposition de loi qui est en préparation au Congrès ne répondra pas aux attentes du mouvement qui se bat depuis un an, de grève en grève, pour obtenir une augmentation. Les militants demandent 15 dollars de l’heure alors que les élus en proposent 10.

Shemetia, jeune mère de famille de Washington, n’en démord pas. Dans la capitale, il faut bien 15 dollars de l’heure pour survivre. Et de calculer : « Sur 15 dollars, il va m’en rester 10 avec les taxes. C’est juste pour survivre, payer mes factures et un tout petit peu d’extras…

Aujourd’hui, tout mon argent va dans les factures. Et c’est juste pour nourrir mes enfants ! »

Le salaire minimum fédéral est de 7,25 dollars avant les taxes, mais les dérogations sont nombreuses. En Géorgie et dans le Minnesota, par exemple, le salaire horaire atteint à peine 5 dollars. Et c’est légal pour les entreprises dont le chiffre d’affaires annuel est inférieur à 500 000 dollars.

Dans ces conditions, survivre devient compliqué. Alexis, qui vit en Alabama, cumule deux emplois, et cela ne suffit pas : « J’ai du prendre un 2ème travail, et maintenant, je cherche un 3ème travail parce que je ne gagne pas assez ».

« 40 % de la richesse nationale revient à moins de 3 % de la population »
Le mouvement a fait appel à Barack Obama. Le président ne peut pas changer la loi sans passer par le Congrès, mais d’après Jaime, l’administration pourrait commencer par donner l’exemple, et payer ses salariés un peu mieux.

« Les ouvriers qui font les uniformes pour l’armée, ils gagnent 7,25 dollars… dans le Kentucky ! »

Le mouvement qui milite pour une augmentation des bas salaires est loin de s’essouffler. Il prend de l’ampleur, soutenu par de plus en plus d’élus comme Raul Gavalda, représentant de l’Assemblée d’Arizona. « Vous savez, quand 40 % de la richesse nationale revient à moins de 3 % de la population, c’est que fondamentalement quelque chose ne fonctionne pas. Je pense que ce mouvement est le symbole de cette nation.

C’est la démocratie en marche…

Quelquefois, quand les élus ne peuvent pas prendre une décision, l’opinion publique le fait à leur place ! »

Loin d’être satisfaits par les hausses de salaire minimum, qui viennent d’être annoncées dans 13 États, les meneurs du mouvement ont prévu de reprendre les manifestations dès le début de cette année. Le but est de pousser les législateurs à prendre des mesures au niveau fédéral.

La loi sur la couverture sociale est entrée en application aux Etats-Unis

La loi sur la couverture sociale, que les adversaires du président ont baptisé Obamacare, est entrée ce 1er janvier 2014 en application aux Etats-Unis.

Elle devrait permettre aux 50 millions d’Américains qui ne bénéficient pas de couverture sociale d’avoir enfin une assurance.

Après une mise en place catastrophique à l’automne, pour cause de soucis sur le site d’inscription, le processus s’est accéléré et on comptait ce 1er janvier un peu plus de 2 millions d’adhésions. La loi sur la couverture sociale est donc sur les rails, et les Américains ont jusqu’à la fin du mois de mars pour souscrire une assurance, faute de quoi ils devront payer une amende.

Sur les 50 millions de personnes qui doivent s’assurer, 2 millions ont accompli les démarches nécessaires. Et 6 millions, parmi les plus pauvres, vont bénéficier de soins gratuits. Un bilan global est attendu au printemps.

Mais toutes les difficultés n’ont pas été gommées : il va falloir, par exemple, persuader les personnes en bonne santé, les plus jeunes, de s’assurer. L’équilibre financier en dépend comme pour toutes les caisses de sécurité sociale au monde. L’administration devra également se battre contre divers recours en justice.

Certains mouvements religieux ont obtenu un répit de la Cour suprême. Ils estiment que le remboursement de la contraception ou de la pilule du lendemain viole leurs convictions. Il faut dire que l’obligation de s’assurer est un réel changement culturel aux Etats-Unis, et la Maison-Blanche sait bien qu’il faudra des années pour voir se réaliser l’objectif de Barak Obama : 100% d’américains couverts par la loi sur la santé.
 
Source : RFI
vendredi 03 janvier 2014

Augmentation du salaire minimum horaire dans 13 Etats américains


Session d’informations internationales du 03/01/2014 à 12h33 TU

(27:01)


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