Hongrie : L’opposition de gauche n’était pas capable de mobiliser la population, de plus elle n’avait aucune chance (mathématiquement) de gagner cette élection

dimanche 13 avril 2014
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 38%

Source : notre correspondant à Budapest
7 avril 2014

Orbán a gagné.

Plus encore : avec 133 sièges il a gardé les deux tiers du parlement.

• Les Forces de Changement de gouvernement* (comme le rassemblement de la gauche qui se sont rebaptisés au dernier moment), n’ont que 38 élus,

• Le Jobbik (les néonazis) 23 députés,

• Le LMP se maintient avec 5 sièges (le LMP reconnu par les verts Européens flirte avec la droite, et même avec l’extrême droite)

Pour un nombre de 199 députés que constitue cette nouvelle Assemblée Nationale.

(Les résultats officiels ne seront publiés que vendredi 11 avril, après le décompte des votes hors du pays. Mais on en connait déjà 99%.)
La participation a été très basse moins de 60%.

L’opposition n’était pas capable de mobiliser la population, de plus elle n’avait aucune chance (mathématiquement) de gagner cette élection, car avec le système électoral mis en place par Orbán faisait que l’opposition devait atteindre plus de 65% des voix pour gagner.

Fidesz a déjoué l’importance de ces élections : ses politiciens n’ont pas fait de campagne, pas de meeting, ni débat public et peu d’affiches.

Seul le gouvernement collait des affiches avec le slogan "La Hongrie produit mieux".

Orbán a été mainte fois appelé à participer à des débats télévisés, il préférait plutôt être désigné comme lâche, et être caricaturé comme un lapin que de participer à un débat télévisé.

Toute une série des petits partis nouveaux ont été créé pour diviser les voix de l’opposition. (Il est vrai que cela n’avait pas d’importance finalement, tout comme les votes hors du pays.)

Seule la réforme du système électoral comptait.

Actuellement, on vote avec deux fiches : d’abord nous choisissons un candidat sur la première liste, puis on exprime sa préférence pour un parti sur la deuxième liste. Le candidat qui reçoit le plus de votes, gagne.

Les votes aux autres candidats sont cumulés avec l’autre liste selon les partis. Les votes du gagnant iront à la deuxième liste, et ainsi renforcent le parti du gagnant.

La loi électorale règle le nombre de sièges qui sont distribués selon la liste des partis.

Orbán, victorieux, a donné une conférence de presse dans la nuit, et cette fois il a décliné son programme électoral.

Son discours de campagne arrivait un peu tard, tout comme en 2010, quand il n’a publié aucun programme, mais où il a interprété le fait que les électeurs lui avait donné les 2/3 des sièges pour s’autoriser de faire comme bon lui semblait.

Un soleil fade brille et j’ai mis une photo grise á ma page facebook.

Un optimiste écrit sur un page de Solidarité : nous avons 4 ans pour mieux faire.


Voici une perle brillante de la campagne électorale en Hongrie, un tract distribué aux fidèles à l’entrée d’une église catholique sur l’agenda hebdomadaire. Je traduis le point 9. :

"9. Dimanche prochain veuillez tous participer aux élections, et veillé le plus possible à la participation des membres âgés de votre famille. Ne faites-pas de la politique, décidez selon votre conscience chrétienne ! Nous avons un gouvernement chrétien, nous devons le renforcer. On peut l’aimer ou non, mais ce qu’on trouve en dehors de lui, c’est l’horreur simplement.”

Notre correspondant à Budapest


Dimanche 13 avril 2014

L’union électorale de la gauche est finie. Chaque parti cherche le bouc émissaire. Bajnai est le plus réservé dans cela, et le Mouvement Solidarité est content des résultats de ses militantEs parce que dans les districts où ils/elles ont mené campagne, les candidats de la gauche ont obtenu plus de voix que la moyenne de la gauche.

On cherche les explications. Voici un élément dans ce graphique :

Je n’arrive pas à traduire et changer le texte ce tableau important qui montre l’injustice totale du système électoral introduit par Orbán.
Les colonnes en ordre montrent : le Fidesz (orange), les partis de la gauche (rouge), le Jobbik (bleu) et LMP (vert). L’auteur des colonnes exprime combien de sièges vaut une voix.

La même quantité de voix donne trois sièges au Fidesz, 1,5 á la gauche, moins que 1,2 au Jobbik et 1 à LMP. Le moyen national est montré par la ligne horizontale.

Sans cela, le Fidesz n’aurait pu arriver avec les 2/3 des sièges.
En disant ceci, il faut pourtant admettre, qu’il aurait tout de même une grande majorité sans ce système ¨inoui.

Ce qui donne à réfléchir aux politiciens de la gauche, c’est que leurs partis ont moins de soutien au moment de l’élection qu’au début de la campagne, tandis que le Fidesz a gagné des voix par « sa campagne ».

Et encore : comment expliquer que la victoire du Fidesz est plus accentuée dans les districts dans lesquels les Rroms sont majoritaires ! Leurs conditions de vie aggravées, personnes humiliées, menacées physiquement, les Rroms ont voté Fidesz massivement.

Je joins l’opinion selon laquelle la gauche - et surtout les intellectuels – doivent constater que la société hongroise a changé, les idées et les notions qu’on en garde ne l’expriment plus. Il faut les réexaminer et renouveler notre connaissance de la société dans laquelle nous vivons.

Notre correspondant à Budapest
*-MSZP (PS ex PC), EGYÜTT (…Solidarité et les verts de gauche,…), DK, PM, MLP-



Rappel :

Les relations ambiguës du FN et du Jobbik hongrois

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2517

Mardi 23 octobre à Budapest : Bruno Gollnisch, « Un invité surprise chez Jobbik »
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article27

La Hongrie : un laboratoire politique ?
http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2100


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