Donbass : les mineurs en grève

dimanche 27 avril 2014
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : Le Courrier de Russie

Donbass : les mineurs en grève

Thomas GRAS publié Vendredi 25 avril 2014

Entre 500 et 1000 mineurs étaient toujours réunis, le 24 avril au matin, devant les bureaux de Krasnodonougol à Lougansk, dont ils bloquent l’accès depuis la veille au soir, selon la chaîne de télévision ukrainienne TSN. « Les grévistes bloquent également le passage des bus transportant les mineurs vers les sites d’exploitations », précise le journaliste.

Dès le mardi 22 avril, plusieurs dizaines d’individus avaient fait irruption, vers 20h, dans le bâtiment, brisant les vitres de l’entrée, alors que des négociations avaient déjà lieu entre la direction, les mineurs et les syndicats, rapporte le site ukrainien Korrespondent.

Les discussions concernaient une liste de 16 réclamations. L’augmentation des salaires est une des principales exigences à l’origine du mouvement, qui a démarré dans l’après-midi du 22 avril sur la place centrale de la ville de Krasnodon.

« Nous recevons la première partie de notre salaire le 22 du mois [en Ukraine, les salaires sont calculés sur des périodes de quinze jours, ndlr]. Mais ce mois-ci, elle n’était que de 1000 hryvnias », a expliqué Mikhaïl, un des grévistes, au site d’information ukrainien Podrobnosti, précisant que le salaire d’un mineur de Krasnodon s’élève à 6 mille hryvnias mensuels (environ 377 euros – 18 500 roubles), contre entre 8 et 10 mille hryvnias en moyenne dans la région du Donbass.

« Alors que nous débutons la journée avant et finissons après les autres…, regrette le mineur. Un des gars a alors lancé : Exigeons une augmentation ! Et nous l’avons soutenu. »

Viatcheslav, un autre mineur, poursuit : « 80 % des mineurs s’étaient ainsi déjà mis en grève mardi 22 avril. » Cités par plusieurs médias ukrainiens, les grévistes tiennent à préciser que le mouvement ne revêt aucun but politique.
Selon le président du syndicat indépendant des mineurs de Russie, Aleksandr Sergueev, interviewé par le site d’information russe Vzgliad, ce manquement dans le versement des salaires est dû au fait que les subventions qui supportent le secteur minier elles-mêmes n’ont pas été allouées.

« Le gouvernement ukrainien n’a pas versé les subventions dédiées à l’industrie minière, sachant que 80 % des mines ukrainiennes reçoivent des subsides de l’État. Ces aides sont indispensables afin de soutenir le prix du charbon, qui est vendu moins cher que ce qu’il coûte à la production », explique Aleksandr. À l’en croire, l’Ukraine est l’unique pays au monde où le secteur du charbon est toujours sous perfusion étatique.

Aleksandr Anguelovsky, le directeur général de Krasnodonougol, propriété du groupe System Capital Management de l’homme d’affaires Rinat Akhmetov [personnalité la plus riche d’Ukraine, ndlr], a d’abord rejeté la demande des mineurs – puis, face à la montée de la tension, il a rejoint la table des négociations, toujours en cours entre la direction de la compagnie, des mineurs et des représentants syndicaux. Selon le syndicat des mineurs, chaque journée de grève coûte à Krasnodonougol 5,5 millions de hryvnias (environ 349 000 euros).


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