Tour de France : Louison Bobet Résistant et Champion.

mercredi 16 juillet 2014
par  onvaulxmieuxqueca
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« Le meilleur coup de pédale de la Résistance appartenait au fils du boulanger de Saint-Méen-le Grand, en Ille-et-Vilaine. Agent de liaison évidemment, Louison Bobet, dix-huit ans à l’époque. »

extrait du "Dictionnaire amoureux de la résistance" de Gilles Perrault


Site : Le blog de Bernard Gensane

L’ancien journaliste de l’Humanité, Emile Besson, qui participait justement à son premier Tour en 1953, se souvient d’un homme qui l’intimidait – non par sa classe ou son palmarès, mais par son passé. Mimile, grand résistant, sait mieux que quiconque que son frère d’arme, né comme lui en 1925, avait transporté des messages pendant la guerre avant d’intégrer l’armée après le débarquement allié de 1944. Besson témoigne : « Un gaulliste, Bobet – je veux dire ‘’Monsieur Robert’’. Ce n’était pas un homme de droite, c’était un gaulliste. Il l’avait prouvé pendant la guerre en faisant de la Résistance active. Vous connaissez d’autres coureurs qui ont fait de la Résistance ? Sous l’Occupation, les coureurs ont presque tous fait du marché noir ! Ils sprintaient comme des chiffonniers pour des œufs, du jambon et du saucisson, qu’ils se dépêchaient de revendre. »


Source : Wikipédia
Louison Bobet, Louis Bobet à l’état civil, est un ancien cycliste français né le 12 mars 1925 à Saint-Méen-le-Grand (Ille-et-Vilaine) et décédé le 13 mars 1983 à Biarritz. Surnommé « Le Boulanger de Saint-Méen », il a remporté trois fois le Tour de France entre 1953 et 1955, égalant alors le record du Belge Philippe Thys lauréat en 1913, 1914 et 1920. Il a été aussi champion du monde sur route en 1954 et vainqueur de Paris-Roubaix en 1956.

sa naissance, ses parents le prénomment Louis, Pierre, Marie. On l’appelle rapidement Louison pour le distinguer de son père dans les échanges domestiques. Louison Bobet démarre dans la vie active comme mitron dans la boulangerie familiale, effectuant de fréquentes livraisons à vélo avec son frère Jean. Il pratique différents sports dans sa jeunesse, notamment le tennis de table où il est sacré champion de Bretagne. Mais c’est son oncle Raymond, président d’un club cycliste de Paris, qui repère l’aptitude particulière de Louison pour le cyclisme et le convainc de s’orienter vers lui.
Premières performances

Louison Bobet aborde la compétition en 1941 et remporte sa première victoire comme licencié en 1942.

Chez les juniors, il termine sixième au Premier pas Dunlop couru à Montluçon, dont le vainqueur est Raphaël Géminiani son futur coéquipier dans le Tour de France. Pendant la guerre, il transporte des messages pour la Résistance et intègre l’armée après le débarquement allié de 1944.

Démobilisé, il remporte en 1946 le titre de champion de France amateur à Vincennes et le Prix de Carnac. En 1947, il devient professionnel et marque de sa présence le Circuit des six provinces qu’il termine septième. Quelques semaines plus tard, au Circuit des Boucles de la Seine, il sème les uns après les autres tous ses compagnons et rallie le vélodrome Buffalo, à Montrouge, six minutes avant Lucien Teisseire.
La carrière du champion (1947-1962)

Il est cycliste professionnel de 1947 à 1962, enregistrant cent vingt-deux victoires durant cette période. Outre le maillot de l’équipe de France qu’il porte au Tour de France ou aux championnats du monde, il est membre de plusieurs équipes : Stella de 1948 à 1955, Mercier de 1955 à 1960 puis Ignis en 1961.

Louison Bobet possède le plus beau palmarès du cyclisme français derrière Bernard Hinault et Jacques Anquetil. Avec Fausto Coppi, il domine son sport dans la première moitié des années 1950, période que beaucoup considèrent comme l’âge d’or de la petite reine1.

Son premier Tour de France en 1947, comme coéquipier de René Vietto, se termine par un abandon dans la vallée du Guil, après neuf étapes.

Dès l’édition suivante en 1948, il brille au meilleur niveau. Il endosse le premier maillot jaune de sa carrière après une échappée de 240 km lors de la troisième étape Dinard-Nantes remportée par Guy Lapébie. Il gagne ensuite à Biarritz — où il récupère la tunique de leader — et à Cannes et ne perd le maillot jaune au profit du futur vainqueur Gino Bartali, que lors de la 14e étape Briançon-Aix les Bains. Il finit quatrième au général. Alfredo Binda, le directeur technique italien dira : « Si je l’avais dirigé, c’est lui, Bobet, qui aurait gagné le Tour ». Tout s’est pourtant passé, en pratique, comme si l’équipe de France n’avait pas cru à sa possible victoire : elle n’a pas su, ou pas voulu, le reconnaître à temps comme son leader.

Au Tour de France 1949, après dix jours de course, il abandonne en compagnie de quatre coéquipiers entre Saint-Sébastien et Pau, souffrant d’un anthrax à la cuisse.

En 1950, maillot tricolore sur les épaules, il gagne l’étape de Briançon avec un premier passage en tête au sommet de l’Izoard, empoche le Prix du meilleur grimpeur et monte sur la troisième marche du podium derrière Ferdi Kübler et Stan Ockers. En 1951, il ne termine que vingtième, malgré un succès dans la 17e étape Montpellier-Avignon. Il déclare forfait en 1952, souffrant d’une induration.

Champion populaire et courageux dans l’effort, Louison Bobet arrive à ses fins en 1953, en remportant le Tour de France à sa sixième tentative, malgré l’absence de Fausto Coppi. Il bâtit son succès dans l’étape Gap-Briançon en lançant une offensive dans le col de Vars où il lâche Gilbert Bauvin, et termine son récital dans le col d’Izoard. En 1954, la même escalade lui permettra à nouveau de remporter l’étape de Briançon et de consolider définitivement sa première place au classement général devant le Suisse Ferdi Kübler.

Triple vainqueur du Tour de France de 1953 à 1955 (cette année-là, il gagne l’étape reine du Mont-Ventoux), champion du monde sur route à Solingen en Allemagne en 1954, il est également l’auteur du doublé Milan-San Remo-Tour de Lombardie en 1951 et lauréat du Tour des Flandres en 1955 et de Paris-Roubaix en 1956. Louison Bobet remporte aussi deux années de suite le titre national sur route à Montlhéry au sud de Paris, en 1950 et 1951. Dans l’exercice du chronomètre, il gagne le Grand Prix des Nations en 1952, mais échoue dans sa tentative de battre le record de l’heure détenu par Fausto Coppi. Enfin, outre le Giro, il brille dans d’autres courses par étapes comme Paris-Côte d’Azur en 1952 et le Critérium du Dauphiné libéré en 1955. Son dernier grand succès est Bordeaux-Paris en 1959.

Louison Bobet a participé à 4 Tour d’Italie. En 1951, il s’échappe avec Coppi lors de la première étape des Dolomites Trieste - Cortina d’Ampezzo et le bat au sprint, remporte le Grand Prix de la montagne et termine septième au général. En 1954, il abandonne. Mais c’est en 1957 que sa déception est la plus grande. Louison Bobet y échoue pour 19 secondes derrière Gastone Nencini, alors que, maillot rose 7 jours et vainqueur de la 15e étape (Saint-Vincent - Sion), il a souvent dominé le champion italien. Certes, à la différence de son rival, il n’a bénéficié dans les cols ni de poussettes des tifosi ni de la collaboration de l’ange de la montagne, le Luxembourgeois Charly Gaul. Enfin, il termine quatrième de l’édition 1958 du Giro.

Après une septième place dans le Tour de France en 1958, il participe l’année suivante à sa dernière Grande Boucle. Il craque une première fois sur la route d’Aurillac dans la côte de Montsalvy puis abandonne quelques jours plus tard lors de la 18e étape, au sommet du col de l’Iseran.

Comme beaucoup d’autres champions cyclistes, il dira ne pas souhaiter que son fils Philippe tente de le devenir à son tour, « trop dur » disait-il.
La reconversion dans la thalassothérapie

Le 15 décembre 1961, de retour de Bruxelles avec son frère Jean, Louison Bobet est victime d’un grave accident de la route. Pendant sa rééducation, il est soigné durant deux semaines à l’institut de thalassothérapie de Roscoff. À l’issue de sa convalescence, il tentera de retrouver son niveau sportif d’avant l’accident, période au cours de laquelle il sera suivi par les reporters de l’émission Les Coulisses de l’exploit pour un sujet réalisé par Robert Chapatte.

Il est contraint de mettre un terme à sa carrière professionnelle le 10 août 1962. Surpris par les résultats de l’eau de mer sur son organisme après sa cure, Il accepte une proposition de partenariat avec le Docteur Raymond Denniel - pionnier des médecines naturelles qui avait conçu et était en train de faire construire le premier centre moderne de thalassothérapie à Quiberon, à la pointe de Goulvars ; il devient le premier directeur de ce Centre et, par son travail remarquable à ce poste, il assurera rapidement la renommée de l’Institut. L’institut ouvre ses portes le 15 avril 1964 et est inauguré officiellement le 11 mai 1964. Le monde de la politique, des arts, du spectacle et des lettres se précipite alors à Quiberon. Suite à ce succès, deux autres centres vont être construits : l’un à Biarritz puis un second à Marbella en Espagne qui ouvrira ses portes peu de temps après le décès du champion.

Par ailleurs, Louison Bobet reste un suiveur assidu de son sport, s’enthousiasmant notamment de la victoire de Bernard Thévenet sur Eddy Merckx au Tour 1975 ou du succès de Bernard Hinault dans Paris-Roubaix en 1981. Mais la maladie le rattrape. Il meurt d’un cancer au lendemain de son 58e anniversaire, le 13 mars 1983 à Biarritz. Il est inhumé à Saint-Méen.
La postérité de Louison Bobet

Une stèle à sa mémoire, à côté de celle de Fausto Coppi, se trouve au lieu-dit la Casse Déserte dans le col d’Izoard, ascension où il a tant brillé dans les Tours 1950, 1953 et 1954.

Un musée le concernant a été créé en 1994 dans sa commune natale de Saint-Méen-le-Grand, rue de Gaël. Celui-ci a été entièrement rénové en 2013 et porte désormais le nom Espace Tous à Vélo avec Louison Bobet - Site Officiel. « L’ancien musée montrait la vie de Louison Bobet, le nouveau la raconte », déclarait Jean Bobet, son frère, lors de l’inauguration le 6 juillet 2013, en présence de Maryse et Philippe (les enfants de Louison) et de Mado (Madeleine, sa sœur).

Le nouvel espace scénographique retrace la carrière du cycliste breton au travers de différentes photos. Tous les maillots que Louison Bobet a porté sont exposés ainsi que différents accessoires utilisés par le champion. Des écrans permettent de refaire les courses auxquelles Louison a participé. Lorsqu’il avait pris sa retraite sportive, Louison Bobet avait alors déclaré « Je ne serai plus dans les pelotons mais nous communiquerons par la pensée, j’en suis certain ». Grâce à ce musée, c’est chose faite.

Son frère Jean Bobet, de cinq ans son cadet, remporta Paris-Nice en 1955, Gênes-Nice en 1956, le Circuit du Morbihan en 1953, et fut troisième de Milan-San Remo en 1953. Il a été également journaliste à L’Équipe.


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