Québec : Le manifeste pour une éducation gratuite. Gabriel Nadeau-Dubois et dix-sept intellectuels appellent à un débat majeur

mercredi 3 septembre 2014
par  onvaulxmieuxqueca
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Libres d’apprendre

Plaidoyers pour la gratuité scolaire

Sous la direction de Gabriel Nadeau-Dubois | Régulière | 200 pages
Noam Chomsky, Eric Martin, Anne-Marie Boucher, Normand Baillargeon, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour, Simon Tremblay-Pepin
Préface de Fred Pellerin

Objet d’un large consensus parmi les protagonistes de la Révolution tranquille, la gratuité scolaire est aujourd’hui généralement considérée comme une proposition politique marginale, voire utopique. Portée par des milliers de personnes au printemps 2012, cette revendication est souvent jugée irréaliste dans le contexte budgétaire actuel. Comment a pu s’opérer un tel glissement ?

Compte tenu de la marchandisation grandissante des universités, la gratuité des études supérieures n’a pourtant jamais été aussi pertinente.

C’est ce que cherchent à démontrer les auteur.e.s rassemblé.e.s dans cet ouvrage, chacun.e livrant son plaidoyer selon sa génération, son domaine et sa sensibilité. Unissant leurs voix, ils et elles rappellent qu’instaurer la gratuité scolaire, c’est permettre à tous et toutes d’être libres d’apprendre.

En guise d’épilogue, l’intellectuel étastunien Noam Chomsky décrit d’ailleurs ce qui attend le Québec s’il s’entête à reproduire les erreurs de ses voisins du Sud en matière d’éducation supérieure. Il rappelle du même souffle la nécessité de lutter pour une éducation libre et publique.

Ces vibrants plaidoyers pour la gratuité scolaire constituent un formidable antidote aux discours d’austérité ambiants. Un pavé dans la mare qui nous invite à aller à contre-courant du « chacun pour soi », en faisant le choix d’une éducation émancipatrice et démocratique.

Avec des textes de Normand Baillargeon, Anne-Marie Boucher, Noam Chomsky, Marie-Claude Goulet, Philippe Hurteau, Micheline Lanctôt, Widia Larivière, Eric Martin, Melissa Mollen Dupuis, Lise Payette, Francine Pelletier, Julia Posca, Yvon Rivard, Michel Seymour et Simon Tremblay-Pepin.


Le manifeste pour une éducation gratuite de Gabriel Nadeau-Dubois

Source : Metro (Québec)

2 septembre 2014

« Ce que le livre dit, c’est : attention, il y a d’autres possibilités que de faire juste de la gestion de coupes. » – Gabriel Nadeau-Dubois

Une des figures de proue du mouvement étudiant de 2012, où il réclamait envers et contre tous rien de moins que la gratuité scolaire, Gabriel Nadeau-Dubois n’a visiblement pas abandonné le combat. Métro s’est entretenu avec lui alors qu’il s’apprête à publier demain Libres d’apprendre, un recueil d’essais sur le sujet, avec la participation d’une quinzaine d’intervenants, dont l’écrivaine Lise Payette et l’intellectuel américain Noam Chomsky.

Il y a deux idées parallèles mais opposées dans votre livre : d’une part, on fait l’éloge de la Révolution tranquille et de ses acquis, notamment l’accès à l’éducation, mais d’autre part, on témoigne d’un certain malaise avec l’héritage des années 1960, dont la vision utilitaire de l’éducation qui en est ressortie. Comment réconcilier ces visions ?

C’est certain que les réformes de l’époque ont démocratisé l’éducation de manière importante.

Ça a permis aux filles d’ouvriers, aux jeunes des régions et aux francophones en général d’avoir accès aux études supérieures – tout ça, ce sont de grandes victoires. Cette portion-là, la démocratisation de l’éducation, il faut la sauvegarder et la défendre.

En même temps, il y avait aussi des problèmes avec les réformes de la Révolution tranquille. Un des objectifs du livre, c’est d’amener les gens à s’interroger.

Qu’est-ce qui est à renouveler ?

Qu’est-ce qu’on devrait laisser tomber ?

Qu’est-ce qu’on pourrait faire à la manière du XXIe siècle ?

Je ne pense pas que le livre donne toutes les réponses, mais je pense qu’il pose des questions importantes.

Plusieurs auteures qui figurent dans votre livre, dont Lise Payette, affirment qu’elles n’auraient pas pu accéder aux études, n’eût été la Révolution tranquille. De nos jours, 58% des étudiants à l’université sont des femmes. Le travail est-il accompli ?

Le chemin que le Québec a parcouru depuis les années 1960 est important en termes d’accessibilité pour les classes moyennes, les classes populaires et les femmes. Mais, premièrement, le travail n’est pas complété. Et deuxièmement, il y a des menaces. On risque de faire des pas en arrière. Augmenter les droits de scolarité de 75% comme le proposaient les libéraux en 2012, c’était une menace de retourner en arrière.

Oui, il y a 58% de femmes à l’université en ce moment, mais quand on regarde la situation à la maîtrise ou au doctorat, et encore plus chez les professeurs, la parité n’est pas encore atteinte.

Chez certains groupes, et dans certains arrondissements montréalais, le taux de décrochage au secondaire atteint 40%. Comment la gratuité des études universitaires aiderait-elle les décrocheurs ?

Il ne faut pas penser que la gratuité est un remède miracle, et il ne faut surtout pas penser qu’il suffirait de la réaliser pour que l’accessibilité aux études devienne une réalité. Il faut aussi lutter de manière déterminée et il faut mettre d’immenses ressources pour arrêter l’hémorragie dans nos écoles secondaires.

Dans le contexte d’austérité qui existe au Québec, quel accueil sera réservé à votre livre, selon vous ?

C’est un livre qui est à contre-courant, c’est clair. Il tranche vraiment avec le discours politique actuel. Que ce soit au sein du Parti libéral [du Québec], du Parti québécois ou de la Coalition avenir Québec, on nous dit à peu près la même chose : il n’y a pas d’argent, on n’a pas le choix, on ne peut rien faire, on est menottés, c’est épouvantable, il n’y a qu’une chose qu’on puisse faire, et c’est couper. Puis, on fait un débat pour décider où on va couper. C’est l’essentiel du débat politique au Québec actuellement.

On peut décider d’aller chercher des revenus supplémentaires, parce que dans notre société, il y en a, de l’argent. Certaines personnes sont en train de s’enrichir beaucoup au Québec. Ces personnes, pour la plupart des entreprises en fait, ont le devoir de participer au bien commun à la hauteur de leurs capacités. Malheureusement, les gouvernements, depuis 15 ou 20 ans, leur en demandent de moins en moins, et en demandent de plus en plus à la classe moyenne, aux gens qui travaillent pour de vrai.

Plusieurs auteurs dans votre livre déplorent que l’idéologie néolibérale ait inculqué aux gens l’idée que l’éducation est un investissement personnel. Quel rapport les jeunes devraient-ils avoir avec leur éducation ?

Ce que ce livre met de l’avant, c’est une conception de l’éducation beaucoup plus large et généreuse, selon laquelle l’éducation est aussi une manière de transmettre la culture, de transmettre des valeurs, de former des citoyens et citoyennes. Ça a l’air d’être un lieu commun de dire ça, mais dans les faits, c’est ce qui est en train de disparaître, du primaire à l’université. On l’a vu il n’y a pas plus longtemps que cet été, quand les jeunes libéraux ont fait une sortie pour aller dire « on va éliminer la formation générale, on veut remplacer les cégeps par des écoles de formation technique ». Ce livre, c’est grosso modo un manifeste contre cette vision de l’éducation.


Gabriel Nadeau-Dubois a été l’un des porte-parole de la Coalition large de l’Association pour une solidarité syndicale étudiante (CLASSE) pendant la grève étudiante de 2012. Auteur de Tenir tête (Lux, 2013), il est actuellement candidat à la maîtrise en sociologie et collaborateur à la radio de Radio-Canada.


Source : Le Devoir

3 septembre 2014

De nouvelles munitions pour les associations étudiantes
Les trois principales associations étudiantes, la FEUQ, la FECQ et l’ASSÉ, se réjouissent des résultats de recherche du groupe de chercheurs dirigés par Pierre Doray et divulgués mardi dans Le Devoir.

Cette nouvelle étude, qui conclut que des droits de scolarité élevés réduisent l’accès à l’université, leur donne de nouvelles munitions. Même si le gouvernement Couillard maintient que les droits de scolarité seront indexés chaque année pendant son mandat, la FEUQ et la FECQ soutiennent qu’il serait préférable de geler les droits pour s’assurer que l’éducation demeure accessible à tous.

Elles craignent qu’à plus ou moins long terme, les étudiants de milieu modeste n’aient plus accès aux études supérieures alors que les droits augmentent d’année en année. L’ASSÉ y voit aussi une importante barrière et défend encore l’idée de la gratuité scolaire. L’attachée de presse du ministre de l’Éducation Yves Bolduc a indiqué qu’il prendra le temps d’analyser l’étude avant de faire des commentaires.
Mélanie Loisel


Extrait d’une chanson de Loco Locass

Libérez-nous des libéraux !

Les cols bleus, les cols blancs, toutes les écoles confondues

Faut se ruer dans la rue, au printemps comme une crue

Faire éclater notre ras-le-bol, une débâcle de casseroles Trêve de paroles, faites du bruit !

Un charivari pour chavirer ce parti, comme en Argentine, en Bolivie

D’un pôle à l’autre, c’est un constat continental :

À bas le bulldozer libéral !

Libérez nous des Libéraux aux Francofolies 2012 avec les leaders étudiants !


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