PGE : Accord-pont à l’Eurogroup ,un premier pas pour mettre fin à l’austérité en Europe ?

jeudi 26 février 2015
par  onvaulxmieuxqueca
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Nous mettons en ligne trois articles qui reflètent deux prises de positions différentes, voir opposées sur l’accord-pont à l’Eurogroup. Mais comportant des informations permettant de comprendre les enjeux futurs…


Source : Syriza Paris

PGE : Accord-pont à l’Eurogroup ,un premier pas pour mettre fin à l’austérité en Europe

La liste des réformes du Gouvernement SYRIZA a été acceptée ce mardi par l’Eurogoupe. La bataille pour la démocratie et contre l’austérité en Europe est loin d’être finie, mais cet accord-pont est un premier pas très important. Le Gouvernement Grec a gagné du temps pour mettre en œuvre son programme, notamment humanitaire, de lutte contre la corruption et la fraude fiscale. Rien n’est immuable dans l’UE, ni la domination des marchés ou du gouvernement allemand, ni l’austérité.

L’ensemble de la gauche européenne est solidaire du peuple grec et de son gouvernement qui bénéficie d’un soutien massif de plus de 80%.

Nous soutenons les réformes progressistes du gouvernement Tsipras en Grèce et son combat pour une Europe solidaire et démocratique.

Nous poursuivons, avec nos amis, notre travail de rassemblement européen contre l’austérité et pour la refondation de l’Europe, en organisant notamment le premier Forum européen des alternatives qui se tiendra à Paris les 30 et 31 mai prochains.
Parti de la Gauche européenne,


Le problème en Europe, c’est l’Allemagne de Merkel ,par Jean-Luc Mélenchon

Posted By Jean-Luc Mélenchon On 25 février 2015

Maintenant nous entrons dans une bataille de propagande contre la Grèce de Tsipras.

Une troupe composite de droitiers écumant de rage, de gauchistes toujours prompts à excommunier qui ne se plie pas à leur mantras abstraites, et d’ancien gauchistes pour qui l’échec des autres doit justifier leur propre mutation libéralo-libertaire, se coalisent pour chanter sur tous les tons la « capitulation de Tsipras ».

Que dis-je : « la première capitulation » comme titre « Médiapart ».

Car bien-sûr, il y en aura d’autres ! C’est acquis d’avance !

Il est temps de se démoraliser promptement !

Il est juste de rentrer à la maison, de ranger les banderoles pour en faire des mouchoirs, d’éteindre les lampions et de se couvrir la tête de cendres froides.

Jean Michel Aphatie a immédiatement posé le diagnostic : Tsipras a promis n’importe quoi, et maintenant, comme tous les autres, il doit « s’incliner devant les réalités ».

Les réalités c’est la politique des intérêts allemands avec lesquels nous sommes appelés à collaborer dans notre propre intérêt !

Cette vision de la réalité n’est pas conforme aux faits.

Elle est seulement une pièce dans le jeu de nos ennemis. Le but de notre lutte est la victoire. La partie se joue dans un délai qui n’est pas de huit jours.

Deux rythmes sont à concilier.

D’abord celui de l’opinion grecque parce qu’il engage la survie du gouvernement de Syriza.

Ensuite celui des élections en Europe dans les pays où la brèche peut s’élargir : Espagne, Irlande et nous, aux régionales françaises de fin 2015. Imagine-t-on cette séquence ouverte par l’effondrement d’un pays qui est censé commencer notre cycle en Europe ?

L’Allemagne a joué un rôle hideux en créant une crise avec la Grèce.

L’atrabilaire Schäuble a été si odieux avec les Grecs que le ministre Varafoukis a été mis dans l’impossibilité de traiter directement avec ce fanatique dominateur et insultant.

La baudruche sociale-démocrate, Sigmar Gabriel, vice chancelier de Merkel, s’il vous plait, a confirmé que seule la capitulation serait acceptée par le gouvernement de droite et du PS d’Allemagne.

Du coup « El País », le quotidien espagnol proche du PSOE titre fièrement « l’Allemagne impose sa loi ».

Célébrer l’Allemagne avec ces mots, c’est politiquement correct ! Sans oublier la presse allemande qui adresse à la une des « danke ! Herr Schäuble », « merci, monsieur Schäuble » avec des trémolos dans la voix comme seuls les larbins « éthiques et indépendants » savent le faire quand il s’agit d’argent.

Que tout cela soit la démonstration de ce que j’affirme sur l’arrogance du parti allemand en Europe est évidemment indifférent aux rédacteurs enthousiastes de ces coups de mentons.

Le parti Merkel n’a pas besoin de se soucier des formes.

Leurs petits amis français regardent ailleurs. Il veille, le parti bisounours pro-n’importe quoi du moment, que cela porte le tampon « Europe » et « économie de marché » !

Critiquer l’Allemagne est considéré ici comme du racisme selon Cohn-Bendit et ses répétiteurs de la meute des libéralo-libertaires.

Qu’un Allemand défende l’Allemagne est toujours sympathique, n’est-ce pas, Jean-Patou ?

Qu’un Français défende son pays et les peuples qui souffrent, à commencer par les douze millions d’Allemands pauvres c’est du chauvinisme, n’est-ce pas Marie-Syphilde ? On connaît.

Parce qu’on a déjà connu.

Donc, pour l’essentiel il s’agit d’une bataille de communication et de propagande dont l’enjeu est la capacité de contagion de la rupture grecque ! Une bataille.

Le but des eurocrates politiques et médiatiques, une fois passé le temps de la rage et de l’injure, passé leur déception de ne pas avoir vu l’extrême droite être au niveau qui permet le chantage au vote utile de tous les moutons affolés, c’est d’isoler la Grèce de Tsipras.

L’isoler diplomatiquement et l’isoler dans le peuple en déconsidérant l’alternative Tsipras pour dissuader les autres pions du domino.

Dans ces conditions, il n’est pas étonnant que le numéro du gros quotidien espagnol « El País » qui encense la « victoire » de l’Allemagne sur la Grèce soit également largement consacré à une série de calomnies et d’insinuations fielleuses contre Podemos, sur la même une.

Avec reprise sur deux pages entières à l’intérieur, dont un ténébreux titre sur « la face occulte de Pablo Iglésias ».

Quoique beaucoup plus vendu que « Le Monde », qui se confidentialise, « el Pais » est bien son homologue en Espagne. Evidemment, Podemos étant un danger électoral plus élevé que nous et « El Pais » n’ayant pas d’extrême droite à valoriser comme son homologue français, le « bashing » de Podemos occupe une place beaucoup plus large que le dénigrement du Front de Gauche dans le journal de Plantu et des publi-reportages lepénistes.

Voyons plutôt à présent où nous en sommes réellement.

Une assemblée d’organisateurs de la fraude fiscale en Europe, hier encore présidée par un homme qui en avait fait une spécialité dans son pays, Monsieur Junker, se réjouit du plan grec et se sent « notamment encouragée par l’engagement fort à combattre l’évasion fiscale et la corruption ».

Ha ! Ha !

À ces mots, on devine la comédie qui se joue.

Ce qu’ils ont dû céder, ils veulent donner l’impression de l’organiser.

L’idée est d’humilier la Grèce et de présenter son gouvernement comme traître à son peuple.

Que le traité d’armistice ne soit pas à notre goût, cela va de soi. Pour autant, faut-il aboyer avec la meute et nous transformer en procureurs ?

Faut-il ne tenir pour rien qu’en pleine Europe de l’austérité et dans un pays martyr une liste de « réformes progressistes » soit maintenue ?

Car outre la lutte contre l’évasion fiscale et contre la corruption, la liste de réformes comprend, selon un aperçu fourni par le gouvernement grec, une série de mesures en faveur des plus démunis, conformément au programme électoral de Syriza.

Il s’agit notamment de la fourniture d’électricité gratuite à des familles dans le besoin, d’accès gratuit aux services de soins, de distribution de coupons d’aide alimentaire et de transport pour les plus dépouillés.

Sans oublier les quatre mois de gagnés pour préparer le round suivant !

Aucun des aboyeurs contre Tsipras n’ayant dénoncé la manœuvre de la Banque centrale européenne pour étrangler la Grèce en la privant de liquidités, aucun ne pouvait donc rendre compte du fait que toute la négociation s’est faite sous la contrainte.
Avec un délai.
Le gouvernement grec ne pouvait « tenir » que jusqu’à ce mardi, compte tenu du niveau des retraits de fonds opérés par les Grecs à l’annonce de la manœuvre de la banque centrale pour les spolier de leurs avoirs.

Mon précédent post explique comment fonctionne cette mécanique [2]. Gagner du temps sans renoncer à rien, c’était l’objectif. Il a mobilisé tous les amis du gouvernement grec actuel par tous les moyens dont chacun disposait. C’était aussi le sens du rapport de force qu’essaient de construire nos manifestations de soutien dans les rues.

Désigner le gouvernement allemand comme responsable de l’étranglement de la Grèce est non seulement conforme à la réalité mais nécessaire pour la préparation idéologique des étapes suivantes de notre lutte. Voyons lesquelles.

Commençons par la Grèce. Tsipras ne doit pas perdre le soutien populaire.

Il doit l’élargir.

Syriza a gagné avec 36 % des voix. Une large majorité continue à croire aux « bienfaits de l’Europe » ou aux menaces de la propagande libérale sur le sujet.

Il est impossible d’infliger un effondrement du système bancaire moins d’un mois après avoir gagné une élection.

Nous, Français, nous le savons, qui avons subi quatre dévaluations, un contrôle des changes et un emprunt forcé dans les premiers mois du gouvernement du Programme Commun à partir de 1981.

Il faut que le peuple grec comprenne dans sa profondeur la responsabilité de l’Allemagne, la responsabilité du gouvernement Merkel pour expulser la Grèce de la zone euro pour que, dans le cas ou tout ceci finirait par avoir lieu, l’actuelle majorité ne se voie pas imputer la responsabilité des aspects désagréables qui en résulteraient.

Le bras de fer, les négociations à rebondissements, sont un élément de la pédagogie de masse d’un pouvoir populaire.

Il doit devenir clair pour tous que le problème de l’Europe, c’est l’Allemagne qui le concentre. Evidemment, le jeu de l’adversaire est de proclamer une défaite quand les mesures de violences n’ont pas eu raison du courage des Grecs.

Voyons la ligne de brèche en Europe.

Imagine-t-on ce que seraient des élections en Espagne, Irlande, chez nous et ailleurs si le bilan du changement en Grèce était l’effondrement en un mois ! Je n’en dis pas davantage.

Mon intention est seulement de faire comprendre qu’une partie comme celle-là ne se joue pas sur le mode gentillet d’une alternance à la papa.

Le continent européen entre en ébullition !

La guerre gronde à la frontière de l’est en Ukraine, dans les mains d’irresponsables provocateurs néo-nazis et d’agents Nord-Américains. Les pays récemment annexés par l’union européenne ou ceux qui entrent dans la catégorie des candidats à l’entrée dans l’Union connaissent tous de violentes secousses sociales qui remettent en cause tous les équilibres et petits calculs.

Plus de 50 000 personnes du micro prétendu État croupion du Kosovo quittent leur pays pour aller essayer de travailler en Allemagne, sur la base d’une simple rumeur de visa facile. On voit que rien ne tient par soi-même des constructions absurdes de cette « Europe » qui protège. Quand plus de la moitié des immigrations en Europe viennent des pays européens eux-mêmes, le chaos s’avance.

Quand, dans une vision étroitement marchande de type post-colonial, le gouvernement allemand pense compenser le vieillissement accéléré de la population par des vagues géantes de migration, il joue avec le feu qui est déjà allumé dans un pays dont les remugles ethnicistes sont en pleine résurrection.

Dans ce contexte européen, le gouvernement de Tsipras obtient une victoire.

Cela parce que le rapport de force lui était totalement défavorable. Alexis Tsipras est Premier ministre depuis moins d’un mois. Il a dû mener cette négociation en même temps que l’installation de son nouveau gouvernement et avec un pays au bord de l’asphyxie financière.

Il était seul à la table de négociations, sans alliés, avec seulement quelques États jouant un rôle de médiateurs. Il dirige un pays d’à peine 11 millions d’habitants sur les 334 millions d’habitants de la zone euro. La Grèce représente à peine 2% de la production annuelle européenne. Que tous les docteurs en sciences révolutionnaires méditent ce que veut dire un rapport de force national !

Le gouvernement grec a négocié avec le pistolet sur la tempe.

L’accord est intervenu 8 jours avant la fin du plan de « sauvetage » actuel, alors que l’Union européenne et le FMI doivent verser 7,2 milliards d’euros.

Surtout, la Grèce avait sous la gorge le couteau de la BCE.

On sait que depuis le 4 février, la BCE a coupé le canal essentiel de refinancement des banques grecques. Elle ne renouvelle l’autre canal de refinancement que par périodes de 15 jours selon la méthode d’un chantage permanent. Dans ce contexte, les retraits aux guichets des banques grecques s’envolaient ces derniers jours. Certaines sources indiquent que le gouvernement grec aurait été obligé de limiter les montants retirés dès ce mardi, voire que certaines banques n’auraient pas pu ouvrir. Dans ce contexte, combien de gouvernements auraient passés par-dessus bord tous leurs engagements ? Pas Tsipras.

L’accord prévoit le prolongement du financement européen pour 4 mois, jusqu’à fin juin.

Cela inclut le versement de 7,2 milliards d’euros : 1,6 milliard d’euros de la part du Fonds européen de stabilité financière, 1,6 milliards d’euros de la BCE qui reversera les intérêts perçus sur la dette grecque, et 3,6 milliards d’euros du FMI.

Le gouvernement grec a aussi obtenu une prolongation du fonds destinés à la stabilisation du système bancaire.

Certes, il n’a pas obtenu de pouvoir récupérer les 11 milliards d’euros concernés pour le budget grec. Mais l’Allemand Schäuble n’a pas obtenu non plus que ce fonds soit dissout et que les 18 autres pays récupèrent cet argent comme il le réclamait.

Le gouvernement grec a obtenu plusieurs choses.

Tout d’abord, donc, un financement pour 4 mois qui lui permettra de rembourser 1,4 milliards d’euros au FMI en mars et de faire face aux rentrées fiscales jusqu’ici moins importantes que prévues par le précédent gouvernement.

Ce versement ainsi que le temps gagné vont permettre au gouvernement de commencer à appliquer son programme.

Ce prolongement n’est pas une fin en soi comme l’exigeait l’Allemagne puisque le communiqué de l’Eurogroupe indique clairement que « cette extension comblera également le temps nécessaire pour les discussions sur un éventuel accord de suivi entre l’Eurogroupe, les institutions et la Grèce ».

À mes yeux, la perspective d’une période de transition est une nette victoire des Grecs.
Tsipras a obtenu plus que cela. Il a obtenu de ne pas augmenter la TVA, ni durcir les conditions de départ à la retraite, ni baisser les pensions de retraites comme l’exigeait la Troïka et comme le prévoyait l’ancien gouvernement de droite.
Il a également obtenu une levée partielle de la tutelle sur son pays.
L’accord prévoit en effet que c’est le gouvernement grec qui proposera désormais des réformes et que « les institutions », c’est-à-dire la BCE, le FMI, la Commission européenne et les autres États de la zone euro devront les accepter, en partie dès ce mardi 24 février, en partie d’ici fin avril.

Comme l’a dit le ministre Varoufakis, la Grèce cesse d’être un élève soumis à la Troïka pour proposer « son propre script ».

C’est ainsi que le gouvernement grec a fait savoir que les réformes du droit du travail relevaient de la « souveraineté nationale ». Il a donc maintenu sa promesse de rétablir les conventions collectives protégeant les salariés.

Le gouvernement grec s’engage en contrepartie à payer ses créanciers ?

Rien d’autre que ce que Tsipras avait dit dans sa campagne électorale.

Le gouvernement grec s’est aussi engagé à ne pas prendre de mesures unilatérales ayant « un impact négatif sur les objectifs budgétaires, la reprise économique, la stabilité financière ».

Le gouvernement Tsipras a toujours dit qu’il ne souhaitait pas remettre en cause l’équilibre budgétaire ni procéder par des annonces unilatérales.

Il est décisif pour lui de montrer que s’il a été contraint à des annonces unilatérales ces derniers jours, c’est en réponse à l’agression unilatérale de la Banque centrale européenne le 4 février et à l’arrogance du ministre allemand tout au long de la négociation.

La liste des « réformes » qu’a proposée le gouvernement grec a été adoptée.

Si elle avait été rejetée, le ministre Varoufakis a déjà fait savoir qu’il considérerait l’accord de vendredi comme « nul et non avenu ».

Cette liste de réformes que propose le gouvernement prouve sa détermination. Il entend utiliser les quatre mois qui viennent pour commencer à appliquer son programme.

L’essentiel, on l’a dit, a habilement porté sur la lutte contre la corruption et la fraude fiscale.

Que pouvaient objecter les eurocrates qui sont ici sur leur point faible !

Et il y a aussi une réforme fiscale pour « que les impôts soient réparties de manière plus juste socialement ».

On voit bien ici que le simple mot de « réforme » ne veut rien dire.

Qu’y a-t-il de commun entre exiger une hausse de la TVA, impôt injuste, et lutter contre la fraude fiscale des oligarques grecs ?

Rien sinon le mot « réforme » et, éventuellement, la recette fiscale qu’on peut en attendre. Il est d’ailleurs stupéfiant de voir que le communiqué de l’Eurogroupe reconnaît qu’en la matière, « les priorités politiques grecques peuvent contribuer à un renforcement et une meilleure mise en œuvre de l’arrangement actuel ».

La zone euro découvre ainsi que Syriza est mieux armé pour lutter contre la corruption que les partis corrompus qui dirigeaient la Grèce jusqu’ici ! C’est sans doute l’hommage du vice à la vertu.

Voila où nous en sommes.

Si Schäuble refuse les réformes grecques, il portera la responsabilité de la rupture. Il en va de même pour le Bundestag, le Parlement allemand, qui doit se prononcer sur l’accord, comme les Parlements néerlandais, estonien et finlandais.

Si tout se passe sans encombre, la bataille va se poursuivre.

Celle visant bien sûr à « préciser et valider » la liste des réformes pour valider les versements d’ici fin avril.

Mais surtout, la discussion de fond d’ici fin juin sur la renégociation de la dette grecque.

Comme l’a dit Tsipras, la Grèce tourne le dos à l’austérité mais des difficultés restent à venir.

La bataille se poursuit.

Elle sera rude. Les menaces et le chantage risquent de reprendre au fur et à mesure qu’on se rapprochera de la fin juin. Tsipras a donc 4 mois pour faire grandir la capacité du peuple grec à tenir le choc et pour trouver des alliés, y compris hors de l’Union européenne.

Pour notre part, nous avons 4 mois pour faire grandir la solidarité avec le peuple et le gouvernement grecs.

Je conclus ce chapitre par un extrait du discours de Tsipras du samedi 21 février.

J’estime que sa parole a davantage d’importance et de crédibilité que celle d’une poignée de commentateurs intéressés à sa défaite.

Le gouvernement grec n’a pas l’intention de céder.

Le discours d’Alexis Tsipras, samedi 21, le dit clairement.

Je vous en livre quelques extraits pour que vous notiez la tonalité combative et la place de la bataille pour la souveraineté dans son combat.
« Nous avons franchi une étape décisive, laissant l’austérité, le mémorandum et la Troïka derrière nous. Une étape décisive qui autorisera le changement dans la zone euro. [Vendredi] n’était pas la fin des négociations. Nous allons entrer dans une nouvelle étape, plus substantielle, dans nos négociations jusqu’à atteindre un accord final pour la transition des politiques catastrophiques du mémorandum vers des politiques centrées sur le développement, l’emploi et la cohésion sociale. Certes, nous allons faire face à des défis. Mais le gouvernement grec s’est engagé à aborder les négociations qui auront lieu entre maintenant et juin avec encore plus de détermination.
Nous nous engageons à la restauration de notre souveraineté nationale et populaire. Ensemble, avec le soutien du peuple grec, qui sera le juge ultime de nos actions. Comme partisan et participant actif, le peuple grec nous aidera dans nos efforts pour parvenir à un changement politique. Notre lutte commune continue. »
Merci Alexis !


Source : Syriza Paris

« Continuer dans cette voie ne peut conduire qu’à l’échec de Syriza »,

interview avec Stathis Kouvelakis
nestoras88 /

Au lendemain de l’accord trouvé entre la Grèce et l’Union européenne, prolongeant le programme d’aide en échange de la poursuite des réformes structurelles, le gouvernement grec se retrouve dans l’impasse.

L’espoir d’un changement n’aura duré qu’un mois pour les partisans de la fin de l’austérité. Stathis Kouvelakis, membre du comité central de Syriza et professeur de philosophie politique au King’s College de Londres, répond à nos questions.

« Un échec pèserait très lourd »

Symboliquement, que représente la victoire de Syriza ?

La victoire de Syriza représente un tournant historique. C’est la première fois dans l’histoire électorale européenne qu’un parti dit de la gauche radicale, qui se situe à gauche de la social-démocratie, gagne des élections et accède au pouvoir gouvernemental.

Jusqu’à présent, les seuls cas où des partis de cette famille politique ont exercé des fonctions gouvernementales l’ont été dans des coalitions plus larges et dans des circonstances très particulières.

Cette première marque incontestablement un tournant, d’autant plus important que l’Europe est traversée par une crise sociale et économique qui provoque un bouleversement et une instabilité politique croissante.
Calme olympien malgré l’élection de Syriza

On remarque que dans les pays du nord et du centre de l’Europe ce sont des forces de l’extrême droite et de la droite radicalisée qui semblent en profiter. À l’inverse, dans les pays de la périphérie, soumis aux politiques d’austérité les plus dures, ce sont plutôt les forces de la gauche radicale qui semblent relever la tête. C’est le cas de la Grèce, mais également de l’Espagne ou de l’Irlande.

Ce qui confère une responsabilité très forte à Syriza ?

Ça lui confère effectivement une responsabilité très forte, ce qui implique qu’un échec pèserait très lourd dans les rapports de force pour la période à venir.

Les élections législatives en Grèce expliquées en 9 questions

Dès les premiers jours après la victoire, la majorité parlementaire n’ayant pas été obtenue, Syriza a annoncé une coalition avec les Grecs indépendants, l’AN. EL., faction issue de la Nouvelle Démocratie.

Comment s’explique cette coalition, comment s’organise-t-elle, et quelle a été la réaction de l’électorat ?

Il y a deux malentendus à écarter d’emblée concernant AN. EL.

D’abord, ce n’est pas un parti d’extrême droite, contrairement à ce qui a pu être dit dans de nombreux médias. C’est effectivement une faction de la Nouvelle Démocratie, avec des transfuges venus d’ailleurs et parfois de la gauche.

En France, on dirait que c’est un parti souverainiste, même s’il faut garder en tête que les références souverainistes et patriotiques n’ont pas la même signification dans un grand pays qui fut une puissance coloniale et impérialiste comme la France, et un pays dominé tout au long de son histoire comme la Grèce.

L’alliance avec l’AN. EL. faisait donc beaucoup plus sens qu’avec To Potami

EL. est donc un parti qui s’est positionné contre le mémorandum et contre les politiques d’austérité, à partir de bases patriotiques.

Mais AN. EL. exprime aussi une fibre sociale qui existait au sein de la Nouvelle Démocratie, dont je rappelle qu’elle fut, jusqu’à récemment, un parti de masse, avec un électorat populaire et un secteur syndical important.

Le deuxième est qu’il n’y a pas de grande stratégie définie.

C’est un choix pragmatique, qui correspond aux contraintes du moment. Syriza savait qu’il aurait une partie très difficile à jouer, il avait besoin d’une majorité au Parlement.

Le KKE (Parti communiste grec) ayant depuis plusieurs années refusé toute coalition politique avec Syriza, ne restaient que des alliances possibles à droite ou au centre droit.

Ce que Syriza a voulu éviter, c’est le piège d’une alliance avec To Potami. Ce parti est fabriqué de toute pièce par le système. Il se présente comme un parti joker à même de participer à n’impore quelle configuration gouvernementale.

La campagne médiatique menée contre Syriza l’a été pour lui faire payer son refus de se conformer aux exigences du système

C’est d’ailleurs pour ça que les médias étrangers n’ont cessé de présenter cette alternative, en pensant qu’elle forcerait Syriza à faire des concessions.

C’est précisément cela que Syriza a voulu éviter, en choisissant de s’allier avec un parti qui ne lui aurait pas posé de problèmes dans ses négociations contre le mémorandum.

Donc si Syriza recule, ce qui est aujourd’hui le cas, il ne peut s’en prendre qu’à lui-même.

Toute la campagne médiatique menée contre Syriza en présentant l’AN. EL. comme un parti d’extrême droite, xénophobe, en parlant d’une configuration « rouge-brun » comme l’a fait M. Quatremer, l’a été pour faire payer Syriza son refus de s’allier avec To Potami et donc de se conformer aux exigences du système.

La réaction en Grèce a d’ailleurs été très positive.

Il faut bien comprendre que sans annuler la division gauche-droite, le clivage entre les pros et les contre Memorandum est devenu le clivage dominant de la vie politique grecque. L’alliance avec l’AN. EL. faisait donc beaucoup plus sens qu’avec To Potami.

Le bilan d’un mois de Syriza

Les élections ont eu lieu le 25 janvier. Un mois après, quel bilan peut-on tirer ?
Les mesures annoncées par Syriza jusqu’à présent

• Mesures pour la transparence etla démocratisation du nouveau gouvernement

• Nouveau code de la nationalité

• Mesures pour renforcer la transparence des médias

• Nomination d’un ministre de l’Intérieur considérée comme figure de proue des mouvements antiracistes

• Zoé Constantopoulou, nouvelle présidente de l’Assemblée, est une figure de la lutte contre la corruption

• Rétablissement de la législation du travail

• Réembauche des fonctionnaires licenciés

• Rétablissement de l’électricité

• Réouverture du groupe de radiotélévision publique

Il y a un premier ensemble de mesures qui ont été annoncées, traduisant la volonté de transparence et de démocratisation du nouveau gouvernement.

Le changement du code de la nationalité, rendant automatique la citoyenneté grecque aux enfants d’immigrés nés en Grèce, est un bouleversement considérable dans la manière dont la société grecque définit la nationalité, la citoyenneté et même l’identité nationale.

La transparence des médias fait également l’objet de ces annonces, pour mettre un terme à l’enchevêtrement d’intérêts des milieux d’affaires liés à l’État et au personnel politique, où l’on retrouve souvent des propriétaires des médias. Ce n’est pas une exclusivité grecque, Berlusconi en Italie ou Bouygues en France en sont l’exemple, mais en Grèce cela atteint des proportions vraiment très fortes.

Le choix des personnalités pour les portefeuilles ministériels a montré que Syriza n’allait pas céder du terrain à ce niveau-là. Le ministère de l’Intérieur a notamment été confié à une figure de proue des mouvements antiracistes, proche des combats en faveur des immigrés, et la nouvelle présidente de l’Assemblée, Zoé Constantopoulou, est connue pour sa lutte contre la corruption et pour son engagement en faveur des libertés individuelles.

Ce sont des signaux forts.

D’un point de vue économique et social, le rétablissement de la législation du travail — qui avait été supprimée par les gouvernements précédents — est une mesure importante annoncée par Syriza, tout comme la réembauche de fonctionnaires licenciés, le rétablissement de l’électricité pour les foyers qui en étaient privés, ou la reconstitution de l’ERT (groupe de radio et télévision publique).

Ces annonces visaient à établir une idée de rupture avec les politiques précédentes, mémorandaires.

Les Grecs espèrent que Syriza rallumera la lumière

L’ensemble de ces mesures, qui correspondent au mandat de Syriza et qui doivent mettre fin à la politique d’austérité, s’est rapidement heurté aux exigences de l’Union européenne et de la Troïka. Ils ont contraint le gouvernement grec à des reculs successifs, paralysant le programme de Syriza.

À peine élu, le gouvernement se retrouve face à des difficultés qui laissent entrevoir comme une éventualité très sérieuse la possibilité de son échec.

C’est ce que laisse entrevoir l’accord signé vendredi 20 février ?

L’accord prévoit de rembourser intégralement et à temps les créditeurs.

Il prévoit surtout de mener à terme le programme précédent, c’est-à-dire que le pays acceptera d’être mis sous tutelle par les « institutions » — le nouveau nom de la Troïka —.
Le pays a accepté d’être mis sous tutelle

En fait, le gouvernement grec s’engage à ne prendre aucune mesure unilatérale, qui pourrait mettre en danger les objectifs budgétaires fixés par les créditeurs.

L’action du gouvernement Syriza et sa capacité de mettre en œuvre son programme se retrouvent neutralisées par cet accord.

Le cadre du mémorandum est maintenu dans sa quasi-intégralité, il faut être très clair là-dessus.

Comment s’explique cet échec aussi rapide ?

Premièrement, par la pression énorme exercée d’emblée par les institutions européennes. Ça a commencé le 4 février quand la Banque européenne a annoncé que le refinancement des banques grecques était stoppé, car elle n’acceptait plus les bons de la dette grecque, quand dans le même temps un mouvement massif de retraits de liquidités s’opérait en Grèce.

La BCE a appliqué en Grèce exactement le même type de chantage qu’à Chypre en 2013 et en Irlande en 2010.

Calculé à environ 2 milliards d’euros par semaine, il aurait atteint selon des sources fiables 1,5 milliard par jour ces derniers jours.

Selon les informations que j’ai reçues d’Athènes, les banques grecques n’auraient pas pu ouvrir dès mardi si la Grèce n’était pas parvenue à un accord. La BCE a appliqué en Grèce exactement le même type de chantage qu’à Chypre en 2013 et en Irlande en 2010.

Il y a une strangulation mise en place contre le gouvernement grec via le maillon le plus faible qui est le système bancaire.

La pression est allée croissante lors des réunions de l’Eurogroupe pour que la Grèce accepte le cadre memorandaire, et si l’Allemagne a été la plus vindicative — avec la part de spectacle qui accompagne ces moments — aucune différenciation n’est apparue de la part des autres pays européens.

Personne ne s’est opposé à l’Allemagne.

La France, qui constituait un motif d’espoir pour la Grèce lors de l’élection de François Hollande, ne lui est absolument pas venue en aide ?

Superficiellement, on aurait pu l’attendre.

Mais on ne peut pas mettre en œuvre une politique d’austérité et voter la loi Macron d’un côté, et aider politiquement un pays qui veut rompre avec l’austérité.

Les erreurs de Syriza

Quelles responsabilités incombent à Syriza ?

Il faut être clair. Un certain nombre de points qui faisaient l’objet de débats au sein de Syriza ont été tranchés de façon négative.

L’idée selon laquelle on pourrait rompre avec les politiques d’austérité en faisant l’économie d’une confrontation avec l’Union européenne a été invalidée dans les faits. La ligne majoritaire au sein de Syriza a évité de répondre clairement à un éventuel refus de négocier de la part des créanciers de la Grèce.

Ces institutions ont révélé leur vrai visage

Elle a également pensé que les partenaires européens seraient obligés d’accepter la légitimité de Syriza et par conséquent les demandes du gouvernement grec. Et on voit bien que ce n’est pas le cas. Il y a eu des illusions de la part de la ligne dominante de la direction de Syriza quant aux possibilités de changer les choses dans le cadre actuel de l’Union européenne.

Ces institutions ont révélé leur vrai visage, qui est celui d’imposer des politiques néo-libérales extrêmement dures et des politiques qui conduisent à la marginalisation économique et sociale de pays entiers.

Comment peut-on expliquer ces « illusions » ?

Il y a un véritable blocage qui ne relève pas uniquement du psychologique, mais bien de la stratégie politique. Syriza, comme la quasi-totalité de la gauche radicale européenne, partage l’idée d’une réformabilité, d’une transformation de l’intérieur des institutions européennes existantes.

Tout le problème est là. Syriza s’était arc-bouté de plus en plus clairement dans une position qui refusait la rupture avec l’euro, à la fois comme une éventualité, mais aussi comme une possible arme à brandir lors des négociations.

Syriza a refusé la rupture avec l’euro

On a vu en réalité qu’à aucun moment Varoufakis ou Tsipras n’ont utilisé cette éventualité. Ce courant refuse de prendre la mesure de ce qui fait la réalité des institutions et du processus d’intégration européenne, processus qui porte le néo-libéralisme dans son code génétique.

Ces institutions ont été créées pour verrouiller les politiques néo-libérales et les soustraire au contrôle populaire. On ne peut pas rompre avec les politiques d’austérité et les mécanismes de mémorandum sans entrer dans une confrontation avec l’Union européenne, et le cas échéant sortir de la zone euro. La Grèce a montré lors des négociations qu’elle craignait plus le « Grexit » que ses interlocuteurs, et ça, c’est une erreur fatale.

On peut parler d’un échec majeur pour Syriza, possiblement fatal

Quelles conclusions tirer de cet accord ?

On peut parler d’un échec majeur pour Syriza, possiblement fatal, et l’échec touche l’ensemble des composantes de Syriza.

L’aile gauche n’a pas su faire prévaloir son point de vue, et a surtout été mise en échec par la stratégie de recentrage de la direction après les élections de 2012. L’idée était que le plein des voix à gauche avait été fait et qu’il s’agissait donc d’aller chercher des voix au centre.

Une logique électoraliste et fausse, puisque l’opinion publique, vu l’ampleur du désastre social, n’évolue pas du tout dans le renforcement des positions centristes. Au contraire, elle se radicalise. Cette radicalisation explique à la fois l’audience d’Aube Dorée et celle de Syriza.

Il y a une véritable erreur d’analyse de fond.

Quand il s’agit de céder sur des points fondamentaux d’une force politique de gauche anti-austérité, ça ne peut conduire qu’à l’échec. C’est malheureusement le scénario qui est en train de se dérouler sous les yeux.

Il y a une véritable erreur d’analyse de fond

Le gouvernement Syriza n’aura pas d’autre choix que d’être un gestionnaire du cadre mémorandaire. Les petits aménagements seront certes des éléments d’amélioration, mais ils n’arriveront pas à transformer une situation économique et sociale totalement désastreuse. Cela conduira à la déception des espoirs et des attentes que l’électorat populaire a placés dans Syriza.

Continuer dans cette voie ne peut conduire qu’à l’échec. La désintégration de Syriza me semble envisageable, de même que la reconfiguration des alliances politiques.

Si c’est pour continuer cette politique, il n’y a aucune raison que les forces politiques promémorandum refusent de collaborer avec Syriza.

Que ce soit To Potami, le Pasok et même une frange de la Nouvelle Démocratie, précisément celle à laquelle Syriza fait un clin d’œil en choisissant Pavlopoulos comme Président de la République, une figure de proue de l’aile centriste de la Nouvelle Démocratie.

Comment risque de réagir le peuple grec ?

La victoire de Syriza a redonné espoir au peuple grec.

Au lendemain du chantage de la BCE, on a par exemple vu des gens descendre spontanément dans la rue pour apporter leur soutien à Syriza. Le recul actuel risque de donner un coup d’arrêt et provoquer une déception très importante.

La victoire de Syriza a redonné espoir au peuple grec

Peut-on craindre que ces électeurs déçus se tournent vers l’Aube Dorée ?

Le succès des partis d’extrême droite en Europe est essentiellement dû au fait qu’ils apparaissent véritablement comme des formations anti-systèmes auprès de très larges secteurs de l’opinion publique. Elles apparaissent comme plus crédibles, plus radicales que les forces de gauche.

Du fait de l’ampleur des mobilisations entre 2010 et 2012, l’électorat qui s’est détaché des partis traditionnels s’est majoritairement déporté vers la gauche.
Ce sentiment d’humiliation nationale est d’une importance décisive pour comprendre la percée d’Aube Dorée

Néanmoins, les scénarios de recomposition politique qui pourraient avoir lieu comportent le danger énorme de laisser à l’extrême droite le terrain de la contestation du cadre actuel.

Syriza a été contraint d’accepter la poursuite de la mise sous tutelle de la Grèce par la Troïka. Ce sentiment d’humiliation nationale est d’une importance décisive pour comprendre la percée d’Aube Dorée. La montée d’Aube Dorée est vraiment une réaction nationaliste régressive à ce sentiment d’humiliation nationale, combinée à l’effondrement économique et social.

“Ni Dieu ni Syriza ?” : immersion chez les antifas grecs

Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne, a récemment déclaré : « Il ne peut y avoir de choix démocratique contre les traités européens ». Peut-on considérer, en Grèce comme ailleurs en Europe, que nos sociétés sont réellement démocratiques ?

Cette citation de Juncker résume la réalité de la situation.

La construction européenne depuis les années 1980 est le vecteur des politiques néo-libérales. Cette construction européenne inscrit le néo-libéralisme dans son code génétique, le verrouille dans ses traités. La logique profonde de cette construction est une logique constitutivement antidémocratique.

La rupture est une condition indispensable

Elle vise à dissoudre le niveau de contrôle national en établissant un contrôle supranational qui est détaché, autonomisé de tout mécanisme de contrôle populaire. C’est ce qui conduit les forces politiques d’opposition à la paralysie. L’échec de Syriza face à l’Union européenne en est l’illustration la plus frappante, mais aussi la plus cuisante.

Pour toute force qui veut s’inscrire en faux contre les choix dominants en matière de politique économique, la rupture est une condition indispensable.


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