Hongrie : la télé publique, nouvel enjeu de la grogne anti-Orban

mardi 18 décembre 2018
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : RFI

Hongrie : la télé publique, nouvel enjeu de la grogne anti-Orban

Par RFI publié le 17-12-2018 Modifié le 17-12-2018 à 22:16

Des députés d’opposition faisaient lundi à Budapest le siège de la télévision publique hongroise qu’ils accusent de partialité, au sixième jour d’une fronde contre le Premier ministre Viktor Orban.

Cette fronde a été déclenchée par le vote d’une loi assouplissant le droit du travail et cristallisant les mécontentements d’une partie de l’opinion.

Votée mercredi, la nouvelle législation porte à 400 le nombre des heures supplémentaires que les employeurs pourront demander à leurs salariés chaque année, payables trois ans plus tard. Ce volume, qui représente l’équivalent de deux mois de travail, est jugé « exorbitant » par l’opposition et les syndicats, qui dénoncent la création d’un « droit à l’esclavage ».

Après plusieurs journées de manifestations parfois violentes devant le Parlement, dont la dernière a mobilisé quelque 15 000 participants dimanche, le mouvement s’est déplacé lundi devant le siège de la télévision publique MTVA, où un millier de personnes étaient à nouveau rassemblées en début de soirée.

Alors que cet organe est accusé d’être totalement verrouillé par le parti Fidesz du Premier ministre national-conservateur Viktor Orban, des députés d’opposition, dont certains se trouvent dans le bâtiment depuis la nuit de dimanche à lundi, réclament la diffusion d’un message de revendication. Ce qui leur a été refusé.

« J’espère que ce mouvement va se poursuivre en Hongrie »

Peter Niedermuller, eurodéputé, membre de l’opposition, fait partie des députés présents sur place.

Il appelle à la poursuite des manifestations afin de restaurer la démocratie en Hongrie : « Nous espérons qu’il y aura des manifestations tous les jours à Budapest. Nous avons eu des manifestations ces samedi et dimanche auxquelles ont participé plus de 10 000 personnes.

Et j’espère sincèrement que ce mouvement va se poursuivre en Hongrie. Pas seulement à Budapest, mais aussi dans d’autres grandes villes du pays également. Il ne s’agit pas d’un problème concernant une ou deux nouvelles lois, c’est tout le système qui est tourné aujourd’hui contre la démocratie et la liberté.

Et nous, représentants de l’opposition hongroise, nous souhaiterions restaurer la démocratie, la liberté de la presse et la liberté de manière générale dans le pays. Nous souhaitons que la société hongroise soit à nouveau une société ouverte, démocratique et inclusive.

Et je pense également que la commission européenne et le Parlement européen doivent dire de manière très claire que ce qui se passe en Hongrie n’a rien à voir avec les normes européennes, avec les principes européens, avec les principes des démocraties libérales et que nous nous battons pour ça. »

Lundi en début de matinée, deux députés écologistes qui s’étaient introduits dans le bâtiment ont été expulsés manu militari par des agents de sécurité, dans une action relayée en direct sur les réseaux sociaux et vivement critiquée. Un troisième parlementaire a dû être hospitalisé en cours de journée après avoir été molesté.
« Ce traitement démontre l’état de la démocratie en Hongrie. »

« Nous sommes ici depuis dimanche en fin d’après-midi, dans le bâtiment principal de la télévision publique hongroise où nous souhaitions présenter nos 5 points.

Ce sont les demandes de l’opposition démocratique hongroise. Nous n’y avons pas été autorisés.

Nous avons attendu que le directeur de la télévision d’Etat hongroise vienne nous voir pour négocier sur l’éventualité qu’on puisse lire ce texte à l’antenne.

Il n’est pas venu, mais il a envoyé la police qui nous a dit que nous devions quitter le bâtiment.

Nous leur avons répondu qu’il n’en était pas question.

Ils nous ont dit qu’ils feraient usage de la force contre nous ou qu’ils nous forceront à quitter les lieux.

Pendant ce temps, il y a tout un tas d’agents de sécurité qui sont en train de fermer toutes les issues, les fenêtres. Selon moi ce traitement, ce problème, tout ce processus démontre l’état de la démocratie en Hongrie. » explique le député Peter Niedermuller, joint par RFI dans les locaux du Parlement.

La MTVA « n’est pas une télévision privée du Fidesz, mais la télévision du peuple hongrois, financée par ses impôts », ont relevé les députés frondeurs dans un communiqué. Fait inédit depuis le retour au pouvoir de M. Orban en 2010, l’opposition de gauche, libérale et d’extrême droite, a défilé sous la même banderole dimanche, et continuait de faire front commun lundi.


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