Élections du Québec 2018 – camouflet sans précédent aux partis traditionnels

jeudi 4 octobre 2018
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 26%

Source : Presse-toi à gauche

Élections du Québec 2018 – camouflet sans précédent aux partis traditionnels

mercredi 3 octobre 2018 / DE : Yves Bergeron

Comme à plusieurs occasions dans les pays capitalistes avancés, les véhicules traditionnels des classes dominantes sont rejetés massivement par la population.

Que l’on se rappelle le cas français où la social-démocratie de François Hollande et l’UMP de Sarkozy furent balayés par le parti de Macron et l’extrême-droite FN et plus marginalement la France insoumise de J-L Melenchon.

Le Québec vient de vivre un phénomène un peu semblable avec le récent scrutin.

Le PLQ et le PQ, les deux partis qui ont géré les affaires du Québec au cours des 50 dernières années ont été soufflés par un vent de changement qui a fait beaucoup de victimes et qui risque de passer à l’histoire comme la fin d’un chapitre et l’ouverture d’une nouvelle période pour la politique québecoise.

Le PLQ, véhicule par excellence de la grande bourgeoisie, a perdu plus de 755 000 votes entre l’élection de 2014 et celle de 2018 et la moitié des sièges qu’il détenait. Il s’agit d’un creux historique pour le parti fondé au tout début de la confédération.

Le PQ qui avait amorcé sa dégringolade depuis quelques élections, poursuit sa descente avec la perte de près de 386 000 votes et les deux tiers de sa députation.
Ce sont donc plus d’un million de votes qui ont été soustraits aux partis traditionnels.

La CAQ voit monter ses appuis de 533 000 votes alors que QS double ses appuis avec 324 000 votes de plus. C’est un rejet majeur des politiques des « vieux partis ».

Par ailleurs, cette élection a donné le taux de participation le plus faibles des dernières décennies.

En fait, il faut remonter à 1927 pour retrouver un taux inférieur.

À peine les deux tiers (66,5%) des électeurs-trices inscrits ont participé au scrutin ce qui représente une forme de rejet de la politique actuelle et de ses acteurs principaux.

QS devant le PQ ?

QS souffle dans le cou du PQ ce qu’on aurait guère envisagé jusqu’à tout récemment.

La différence est d’un peu plus de 34 000 votes en faveur du PQ qui a connu un creux historique à 17% des votes.

Par ailleurs, QS devance le PQ dans 66 comtés soit plus de la moitié des circonscriptions.

Et la formation de gauche devient la deuxième force politique de la métropole, le PQ étant dorénavant absent de cette scène.

QS fait une percée dans la capitale nationale avec 2 élu.e.s et se donne une présence en région avec des gains à Sherbrooke et à Rouyn-Noranda-Témiscamingue.

QS n’a connu aucun recul.

Il a fait des progressions impressionnantes dans une multitude de comtés. Sa députation comprend un nombre égal de femmes et d’hommes.

Le PQ a beau proclamer qu’il n’est pas mort, il sera réduit à quémander sa reconnaissance à l’Assemblée nationale où ses élu.e.s sont réduits au titre de député.e.s indépendants.

Les budgets de recherches auxquels il était habitué auront fondu comme neige au soleil.

Le PQ après avoir tenté la diabolisation de QS a fait résonner le chant des sirènes par la voix de Jean-François Lisée visiblement sonné, pour s’accrocher à la bouée QS et éviter un naufrage définitif.

QS aurait tort de voguer au secours du bateau qui coule, au risque d’être entrainer dans son sillage à son tour et de connaitre le même sort.

Avec une proportionnelle

Les principaux partis d’opposition (PQ, CAQ, QS et PVQ) s’étaient entendu sur leur volonté de réformer le mode de scrutin d’ici la prochaine élection en 2022.

Nous verrons bien si Legault tiendra sa promesse ou bien fera t-il comme Justin Trudeau et retrouvera soudainement des avantages incontournables au scrutin actuel.

À quoi ressemblerait les résultats de l’élection de 2018 si un tel mode de scrutin avait été utilisé ?

La SRC a effectué des projections pour faire la démonstration d’une élection avec proportionnelle mixte compensatoire.

Rappelons que le parti de François Legault a obtenu une large majorité avec seulement 37% des votes (24,4% de tous les électeurs-trices).

Dans la simulation de Radio-Canada, la CAQ demeurerait majoritaire mais avec moins de sièges (64 au lieu de 74).

Le PLQ demeurerait avec le même nombre de sièges.

Cependant QS verrait son nombre d’élu.e.s passer de 10 à 14 alors que le PQ sortirait de la marginalité avec 15 sièges au lieu de 9.

Autant d ’arguments en faveur d’une réforme en profondeur du mode de scrutin.


Source : Presse-toi à gauche

Extrait du discours de Zanetti la soirée de l’élection du 1er octobre à Québec.

Les plus grands défis sont devant nous !
mercredi 3 octobre 2018 / DE : Sol Zanetti

Je ne veux pas que QS ressuscite sa base militante au quatre ans pour aller chercher un autre mandat. Cela ne peut pas être comme ça. Si nos accomplissements se limitaient à faire élire une opposition au parlement d’une province canadienne, ce ne serait pas grand et cela n’aurait pas mérité tant d’efforts. D’autres l’ont fait avant et ça n’a rien changé.

Qu’allons-nous faire, nous, pour que notre différence dépasse le slogan de campagne ?

Qu’allons-nous faire pour être une véritable force de changement social ?

Car je ne vous apprends rien quand je vous dis que le système politique que nous a légué l’Empire britannique, il n’a rien de révolutionnaire.

Il n’a jamais été conçu pour donner du pouvoir au peuple, bien au contraire.

Il ne faut pas tomber dans le panneau du parlementarisme canadien et se faire des illusions sur le pouvoir que nous donne un titre de député.

On va brasser la cage.

On va faire résonner les barreaux.

On va utiliser toutes les tribunes pour faire reculer les préjugés, pour repousser les limites du possible dans notre esprit collectif.

On va déposer des projets de loi.
Certains seront mis en application.

Mais, s’il n’y a pas de force populaire derrière nous, ils vont nous rire en pleine face et rien ne va changer.

La même mascarade va se perpétuer au Salon bleu.

Les lobbies de l’argent vont nous dépasser par la droite et le cynisme va continuer à engluer tout le monde.

Pour éviter ça, il faut faire grandir notre mouvement.

Il faut recruter, organiser des événements, diffuser nos idées en continu, être créatif, prendre la rue, devenir cette grosse force positive…

Il va falloir être en campagne permanente pour le pays, pour la justice sociale, pour le féminisme et pour l’environnement, pour la démocratie et l’inclusion.

J’adore quand Catherine dit que le plus grand lobby, c’est le peuple et le peuple c’est nous tous.

| Et vous allez voir que c’est un gros contrat que vous avez signé en nous faisant élire. |

Cette aventure dans laquelle nous nous sommes lancés tous ensemble, c’est une des plus belles qu’il nous sera donné de vivre collectivement.

C’est celle que vous allez raconter à vos petits-enfants quand ils vous demanderont comment c’était quand il y avait des voitures à essence au Québec et que le visage d’Elizabeth II était sur nos billets de banque.


Commentaires

Agenda

Array

<<

2024

 

<<

Avril

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293012345
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois