« Dossier » Pologne décembre 2016 : « Face au peuple, Kaczyński a peur et sent son pouvoir menacé »

jeudi 22 décembre 2016
par  onvaulxmieuxqueca
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Source Hulala
19 décembre 2016
Politique et société

« Quant à ce qui se passe en Pologne, moi, ma famille, mes amis sommes très inquiets »

19 décembre 2016 par Judyta Mościcka

Hulala reproduit ici, avec l’autorisation de son auteur, le message privé que la rédaction a reçue, en réaction à la publication de la tribune publiée originalement sur le webjournal « Kettős Mérce » et intitulée « Face au peuple, Kaczyński a peur et sent son pouvoir menacé ». Ce long texte a valeur de témoignage direct des événements qui ébranlent actuellement la Pologne.

Quant à ce qui se passe en Pologne, il faut dire que nous sommes – moi, ma famille, mes amis– très inquiets et, en même temps, de plus en plus impatients de voir les choses changer. Rien que cette semaine, il y a eu quatre manifestations de protestation contre les mesures anti-démocratiques du gouvernement Kaczyński – c’est lui, en effet, qui a un réel pouvoir, même s’il n’est que chef du parti. J’ai participé à celle du 13 décembre (anniversaire de la proclamation de la loi martiale de 1981) qui était une marche symbolique à travers le cœur de Varsovie : de l’ancien siège du Comité central du parti communiste vers l’actuel siège du « Comité central » du parti de Kaczyński – le PiS. Et à celle de vendredi dernier soir (nous sommes rentrés, mon mari et mon fils, à minuit) qui était une protestation devant le Parlement (la Diète) contre les mesures annoncées concernant la limitation de l’accès des médias au Parlement, à partir de 2017.

« Nous étions là, encore avant le blocage, et il y en avait dans la foule qui en criant encourageaient la foule à entrer dans le Parlement. C’était vraiment dangereux. »

Les débats du Parlement se déroulaient ce jour-là non pas dans la salle principale, parce que les députés des partis opposants occupaient la tribune, mais dans une autre salle où il n’y avait pas à vrai dire de conditions pour procéder au vote.

Et pourtant on a voté ainsi, entre autres, le budget 2017 !

Les manifestants ont finalement bloqué les sorties du Parlement pour ne pas laisser sortir Kaczyński, Szydło et compagnie. Ils sont sortis vers 3h du matin, escortés par la police. Nous étions là, encore avant le blocage, et il y en avait dans la foule qui en criant encourageaient la foule à entrer dans le Parlement.

C’était vraiment dangereux.

Deux autres manifestations ont eu lieu hier et aujourd’hui.

Et ça va continuer ainsi, pour l’instant, jusqu’à mardi, date de la prochaine réunion de la Diète. En dehors de cela, aujourd’hui, Kaczyński avec ses plus proches collaborateurs est allé à Cracovie pour visiter la tombe de son frère (qui est, par ailleurs, inhumé dans la crypte des rois ( !!) à Wawel), et il devait être escorté par la police, car les Cracoviens bloquaient d’abord l’accès à Wawel et puis empêchaient sa sortie…. Cela vous dit l’atmosphère qu’il y a.

« La Pologne est scindée en deux, et cela concerne pratiquement tous les milieux et toutes les tranches d’âge, les jeunes comme les vieux. »

La Pologne est scindée en deux, et cela concerne pratiquement tous les milieux et toutes les tranches d’âge, les jeunes comme les vieux. De chaque côté les émotions sont au paroxysme, et, je crois malheureusement que nous sommes au bord de la guerre civile. Je ne suis pas par ailleurs isolée dans cette conviction.

Aujourd’hui, un des publicistes et commentateurs de la vie politique, disait bien à la télé qu’il est temps que les deux côtés de la scène politique fassent un pas en arrière parce que autrement cela risque de dégénérer, très dangereusement. En dépit de ces opinions alarmistes, le président, qui devrait être censé remplir ici le rôle de médiateur, fait uniquement semblant de réconcilier les partis en conflit.

Après toute une journée (18/12) de ce qu’il appelait des consultations avec les leaders des partis opposants, il vient de signer (19/12) devant les caméras, et en soulignant triomphalement que Tusk ne l’a pas fait quand il le pouvait, une loi populiste sur l’abaissement de l’âge de la retraite (de 67 à 65).

Hier, devant le palais présidentiel, à 16h les collaborateurs de Kaczyński, dont le ministre de la culture Gliński, ont crié au scandale, assuré de la liberté non menacée de la Pologne et encouragé les gens à résister à la « bagarre » des « ennemis de la démocratie ». Tout cela dans une rhétorique qui rappelle les discours de Gomułka (fin des années 1950 et les années 1960) ; il est question des « bagarreurs » qui empêchent de « bons changements ».

« En prenant part à toutes ces manifestations, je suis taxée d’être communiste, voleuse, menteuse, Juive, membre de la Gestapo et traîtresse… »

Nous vivons depuis des années entières dans le conflit entre le PIS de Kaczyński et le PO de Tusk (maintenant de Schetyna). Depuis la catastrophe de Smolensk (2010), ce conflit est constamment attisé par Kaczyński. Il s’en nourrit, et avec ces discours d’une irresponsabilité inouïe renverse de fond en comble les définitions et les valeurs. En prenant part à toutes ces manifestations, je suis taxée d’être communiste, voleuse, menteuse, Juive, membre de la Gestapo et traîtresse…

Ce qui est pire encore, je ne suis pas catholique.

Il est extrêmement difficile d’expliquer tout cela à des étrangers, et je me rends parfaitement compte qu’il y a, qu’il y aura toujours des choses que vous, comme vos compatriotes (ou en général, les Occidentaux) ne comprendront jamais. Car la source de nos drames actuels réside dans notre histoire extrêmement compliquée. Mais l’essentiel est qu’on est en train de détruire sous nos yeux ce que nous avons conquis depuis 1989.

Kaczyński, n’ayant pas pris part à ce travail de construction, doit maintenant réécrire l’histoire de la Pologne libre pour y situer soi-même et son frère défunt au centre des événements.

Wałęsa ne compte plus, d’autres comme Mazowiecki, Geremek, Balcerowicz, Michnik, Kuron, Bartoszewski sont marginalisés et accusés d’avoir pactisé avec les communistes. Ils n’ont pas encore touché au pape Jean Paul II. On change les programmes d’école primaire et secondaire, notamment ceux d’histoire et de la langue polonaise…


Source Hulala
19 décembre 2016
Analyses

« Face au peuple, Kaczyński a peur et sent son pouvoir menacé »

19 décembre 2016 par Zsolt Kapelner

La crise qui n’en finit pas de secouer la Pologne vient de franchir une nouvelle étape. Lors de la dernière session du Sejm vendredi 16 décembre dernier, le parti gouvernemental PiS a voté le budget 2017 en dehors de l’hémicycle, en l’absence des médias et de l’opposition, et selon toute vraisemblance en dépit des règles constitutionnelles.

Tribune publiée le 18 décembre 2016 dans Kettős Mérce. Traduit du hongrois par Ludovic Lepeltier-Kutasi.

Selon le ministre de l’intérieur Mariusz Blaszczak, ceci était « nécessaire » du fait du blocus de la tribune de l’assemblée par l’opposition, la sortie du cadre institutionnel se justifiant par une ambiance putschiste.

Durant toute la nuit, plusieurs milliers de manifestants hostiles au gouvernement se sont rassemblés spontanément et sans discontinuer afin de verrouiller les sorties du parlement, ce qui a entraîné l’intervention des forces de police pour dissiper la foule et permettre « l’exfiltration » des députés. « Nous ne nous laisserons pas terroriser », a déclaré Jarosław Kaczyński, le dirigeant du parti au pouvoir.

En effet, d’autres « actes de terrorisme » semblables à celui-ci font trembler depuis quelques temps le gouvernement polonais.

Depuis octobre seulement, les « foules de hooligans et de criminels » menées par les chefs de partis sont descendues déjà trois fois dans la rue, au moment des « manifestations noires » contre les lois liberticides et dangereuses sur l’avortement (Czarny Protest), des défilés contre la réforme scolaire ou encore des mobilisations contre la réforme du droit de rassemblement.

Vendredi soir et samedi matin, c’est la liberté de la presse qui était sur toutes les lèvres, car cette fois, le parti au pouvoir cherche à limiter l’accès des médias aux sessions parlementaires, lesquelles sont ouvertes au public depuis 1989 au nom de la transparence.

Bien sûr, il est depuis longtemps de notoriété publique que le PiS – comme tous les partis illibéraux d’ailleurs -, cherche à gérer ses affaires loin des regards, derrière des portes closes. En décembre 2015, le président de la République Andrzej Duda avait par exemple nommé en pleine nuit des juges membres de son parti à la Cour constitutionnelle, en lieu et place des magistrats élus légalement.

Comme le note le journaliste polonais Jakub Dymek, le parti gouvernemental n’accepte la discussion publique que sur des questions secondaires et sans enjeu, comme par exemple la gestion forestière.

A leurs yeux, le peuple – dont ils jouent avec la vie, la santé, les droits – n’est là que pour nuire et perturber le bon déroulement de leur mandat, comme le font les médias libres, l’État de droit et la démocratie représentative.

« Qu’est-ce qu’il se passera si les juges se rangent derrière l’avis de la Cour constitutionnelle tandis que la police décide de se ranger derrière le gouvernement ? »
En tant que parti radicalement illibéral, le PiS considère qu’il ne tire pas son mandat du peuple et qu’il n’a pas de compte à lui rendre. Il faut reconnaître une chose aux leaders du PiS – en tout cas à Kaczyński – face aux illibéraux hongrois cyniques et sans scrupule, c’est au moins la conviction, si ce n’est la croyance selon laquelle l’exercice du pouvoir est une obligation et une responsabilité qui leurs incombent.

Seulement cette obligation ne sert pas le peuple polonais, mais la restauration de la grandeur de la Pologne, dusse-t-elle se faire contre le bien commun.

S’il le faut, elle se fera par le démantèlement des institutions constitutionnelles, s’il le faut, en interdisant les médias libres, s’il le faut, en votant le budget en dehors de l’hémicycle parlementaire.

Ces stratégies ont bien sûr des conséquences inconfortables plutôt pratiques.

L’Union européenne se préoccupe par exemple depuis longtemps de la menace de la création d’un ordre juridique parallèle en Pologne.

Si selon le gouvernement, l’opposition et la Cour constitutionnelle se comportent de façon anticonstitutionnelle lorsqu’elles qualifient les mesures gouvernementales d’inconstitutionnelles, alors qui reste légitime pour statuer sur la réelle constitutionnalité des choses ?

Qu’est-ce qu’il se passera si les juges se rangent derrière l’avis de la Cour constitutionnelle tandis que la police décide de se ranger derrière le gouvernement ?

Lorsque la règle du droit disparaît et laisse un vide derrière elle, c’est la loi du plus fort et de la violence qui s’immiscent à sa place. C’est par elles que le pouvoir exprimera sa colère et décidera lequel est terroriste, hooligan ou traître, lequel mérite d’avoir l’existence brisée, lequel doit être éliminé, lequel doit subir la calomnie des médias soi-disant indépendants, lequel fera l’objet de perquisitions, lequel sera emprisonné, lequel on fera taire.

« Enfin, nous n’en sommes pas là », disent beaucoup, « car la situation n’est pas si terrible ».

C’est vrai qu’en réalité, les médias d’opposition fonctionnent et la police d’État ne défile pas dans les rues de Varsovie.

Bien sûr, la terreur et la violence d’État sont désormais capables de pénétrer nos vies quotidiennes de façon certes plus discrète, mais pas moins envahissante.

Ici, toutes ces expressions tues et ces esprits sinistres qui donnent l’impression que si l’on ose parler, cela ne pourra que mal se finir.

Là, tous ces sentiments de paralysie et d’effroi qui distillent l’idée selon laquelle, quoi que l’on fasse, quel que soit le nombre de manifestations auxquelles nous nous rendrons, cela ne changera rien de toutes façons.

Allons bon, tout ceci ne serait que vain ?

Le peuple ne saurait être qu’impuissant face au pouvoir ? Lorsque j’ai écrit samedi matin à Przemysław Witkowski, rédacteur-en-chef de Krytyka Polityczna, pour lui demander comment il voyait les événements de la nuit, voici ce qu’il m’a répondu : « C’est la première fois que j’ai vu les politiciens du PiS terrorisés, parfois en larmes, lorsqu’ils ont été exfiltrés par la police à travers la foule, où les gens criaient : Honte ! Déshonneur ! Trahison ! C’était des images fortes qui donnent l’espoir d’une chute du PiS dans un avenir proche  ».

« Kaczyński jeta un regard sur la foule minuscule (…), il sentit que son pouvoir était en danger. La peur le saisit, sans doute à juste titre. »

Tout ceci a été provoqué par quelques milliers de personnes qui se sont rassemblées spontanément – dans une ville d’un million et demi d’habitants, dans un pays qui en compte quarante millions – derrière l’idée que leurs dirigeants élus leur devaient des comptes.

Elles ont très simplement appelé « honte » et « trahison » le fait que ces derniers aient dilapidé leur vie par intérêt personnel et au nom de faux idéaux, au lieu de servir l’intérêt général.

Lorsque Kaczyński jeta un regard sur la foule minuscule, ainsi que sur les députés d’opposition qui demandaient avec elle que le gouvernement s’explique sur ses actes et renonce à sa politique néfaste, il sentit que son pouvoir était en danger. La peur le saisit, sans doute à juste titre.

Il y a trente ans, le 13 décembre 1981 (un anniversaire qui donne pas mal de migraines à Kaczyński), le général Jaruzelski décréta l’état d’urgence et emprisonna ou fit tuer les leaders ainsi que les militants du mouvement Solidarność.

La loi martiale, les menottes et la violence meurtrière ne suffirent pourtant pas à barrer la route d’un peuple qui voulait recouvrer sa liberté.

Il est encore impossible de savoir le tournant que vont prendre ces événements, de deviner si la mobilisation et la solidarité vont aboutir à la justice ou au contraire à l’escalade de la violence entre le pouvoir et le peuple, voire à l’anomie et à la paralysie des masses, de percevoir qui d’entre nous ont été trop optimistes ou trop pessimistes. Là où le doute n’est pas permis, c’est dans la confiance que nous devons avoir dans le peuple, et dans la force qu’il représente face à la tyrannie.

Tags : Andrzej Duda, Beata Szydło, démocratie, Jakub Dymek, Jarosław Kaczyński, Krytyka Polityczna, liberté de la presse, manifestation, PiS, Pologne, Przemysław Witkowski, Sejm, solidarnosc
Zsolt Kapelner
Chercheur
Contributeur régulier de Kettős Mérce.

 
Source Libération
21 décembre
Crise politique

Le Parlement polonais en état de siège

Par Maja Zoltowska, correspondante à Varsovie — 21 décembre 2016 à 17:45

L’opposition au gouvernement ultra-conservateur est fortement mobilisée devant l’assemblée, six jours après l’exclusion d’un député qui protestait contre une loi limitant la liberté des médias.

• Le Parlement polonais en état de siège

Le thé chauffe dans l’échoppe d’un restaurant ambulant face au Parlement, placé sous haute surveillance des forces de l’ordre. Les Varsoviens apportent des vivres : gâteaux, sandwich ou plats cuisinés comme le bigos (la choucroute polonaise) pour les manifestants qui s’y relaient jour et nuit.

« A l’époque de Solidarnosc, on s’est battu contre le régime communiste : on a gagné et on a construit un pays normal, démocratique et libre, lance fièrement Franciszek Jagielski, la soixantaine, bonnet de cuisinier sur la tête. Là, le PiS [le parti Droit et Justice au pouvoir, ndlr] veut détruire tout ce qu’on a acquis pendant vingt-sept ans. On sera là le temps qu’il faudra, en solidarité avec les députés. S’il faut, on passera Noël ici », ajoute ce militant du Comité de défense de la démocratie (KOD), venu de Lodz, à 120 kilomètres de la capitale pour « défendre la démocratie » contre les atteintes autoritaires du PiS.

« Une étincelle »

Au sixième jour des protestations anti-Kaczynski, le chef de file des conservateurs populistes au pouvoir, le Parlement est en état de siège. Des barrières en acier tout autour du bâtiment en empêchent l’accès. Des cordons de police protègent les entrées.

La Pologne vit une crise politique sans précédent, sans doute la pire depuis l’arrivée au pouvoir du parti Droit et Justice (PiS), de Jarosław Kaczynski il y a un an quand il s’est attaqué aux droits des femmes, aux ONG, et au Tribunal constitutionnel.

Mercredi, la nomination d’une nouvelle présidente à la tête de cette instance juridique, la plus haute du pays, a été interprétée par l’opposion comme une étape décisive dans la mise au pas de cette institution, devenue une pomme de discorde avec l’Europe.

Sans commenter directement cette nomination, la Commission européenne a donné le même jour à Varsovie un délai de deux mois pour répondre à de nouvelles recommandations sur la réforme controversée du tribunal, perçu par les conservateurs au pouvoir comme un bastion de l’opposition.

« Il a suffi d’une étincelle pour mettre le feu aux poudres, un incident assez peu significatif mais qui a fait exploser de très fortes émotions au sein de la société, et entraîné une suite d’événements difficilement contrôlables », définit Maciej Gdula, sociologue à l’Université de Varsovie.

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L’étincelle en question a été l’exclusion d’un député de l’opposition, vendredi, pendant le débat sur le budget, par le président de la Diète, la chambre basse polonaise. Le libéral Michal Szczerba (Plate-forme civique, PO) est monté à la tribune avec une pancarte « Médias libres » pour dénoncer une nouvelle loi en discussion, encadrant le travail des journalistes à partir du 1er janvier.

En vertu de celle-ci, seuls deux journalistes par rédaction pourront suivre les travaux du Parlement et l’accès à la tribune de presse dans l’hémicycle sera interdit. Des mesures visant à garantir l’ordre, selon son auteur. En réponse, l’opposition a occupé la tribune de la Diète et bloqué les débats. Qu’à cela ne tienne : les parlementaires de la majorité conservatrice ont déplacé les débats dans une autre salle, où la loi budgétaire a été votée. L’opposition juge ce vote illégal et en exige un autre.

« Honte sur vous »
La rue a aussitôt répondu. Le Comité de défense de la démocratie (KOD), une vaste plateforme de contestation sociale née pour s’opposer à la mainmise par le PiS sur le Tribunal constitutionnel, a mobilisé ses sympathisants.

Plusieurs milliers de manifestants ont accouru, barrant toutes les sorties du Parlement, se jetant à terre pour bloquer la voiture à bord de laquelle Jarosław Kaczynski se trouvait… Inédit en Pologne.

La police a dû déloger les manifestants pour permettre aux dirigeants du PiS de quitter le bâtiment sous escorte, alors que la foule scandait : « Honte sur vous ! », « Vous finirez au tribunal ! »

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La Première ministre Beata Szydlo a qualifié les manifestants d’« agitateurs politiques ».

Les médias de droite dénoncent, eux, « une tentative de coup d’Etat de la part de l’opposition qui ne veut pas accepter sa défaite aux élections, et profite de l’incident pour tenter de reprendre le pouvoir en Pologne ».

« J’ai peur pour le pays, moi qui pensais que la démocratie en Pologne était acquise pour toujours, et que je n’aurais pas à sortir dans la rue pour la défendre », s’alarme Agata Rybacka, 38 ans, qui vient apporter des gâteaux devant le Parlement.

A l’intérieur, les députés de l’opposition, de la Plateforme civique (PO) et de Nowoczesna continuent d’occuper la salle plénière en exigeant un nouveau vote sur le budget.

Mauvais souvenirs

Pour Kaczynski, qui a annoncé vouloir « tendre la main » à l’opposition, il n’est pas question de céder sur le budget. Le PiS a toutefois reculé sur la loi concernant les médias, qui doivent être invités début 2017 pour réfléchir à de nouvelles règles de travail. « Kaczynski tend la main tout en nous menaçant par la prison », a aussitôt réagi Ryszard Petru, le leader du parti Nowoczesna. Ils resteront au Parlement jusqu’au 11 janvier, date de la prochaine session parlementaire.

Selon le sénateur Bohdan Klich (PO), « la militarisation du Parlement » rappelle à sa génération les mauvais souvenirs de l’état de siège instauré par le général Wojciech Jaruzelski le 13 décembre 1981 pour mater le syndicat Solidarnosc de Lech Walesa. « Les fortes tensions vont durer tout au long de ce gouvernement PiS, souligne le sociologue Maciej Gdula. Kaczynski est un homme politique qui s’est accompli dans le conflit. Il s’est forgé par la lutte, lorsqu’il était dans l’opposition. Il est incapable de gouverner de manière constructive. »

Maja Zoltowska correspondante à Varsovie
 

La gauche de l’Ouest doit entendre ce que lui dit celle de l’Est

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article2154

 

Karol Modzelewski : « Une véritable résistance au régime policier en Pologne ». En Pologne, la mobilisation ne faiblit pas, au contraire.

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article4752


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