LADDH : décès de Hocine Ait Ahmed, L’Algérie vient de perdre un de ses meilleurs enfants, un homme dont la vie s’est confondue avec l’histoire de son pays.

mardi 5 janvier 2016
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 41%

Source : Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme

Décès de Ait Ahmed : les condoléances de la LADDH

Les militants de la Ligue Algérienne pour la Défense des Droits de l’Homme ont appris avec tristesse le décès de Hocine Ait Ahmed.

L’Algérie vient de perdre un de ses meilleurs enfants, un homme dont la vie s’est
confondue avec l’histoire de son pays. Militant infatigable pour l’indépendance de
l’Algérie, du droit des peuples à disposer d’eux-mêmes, pour la démocratie et les droits de l’Homme dans son pays.

Hocine Ait Ahmed nous quitte mais lègue à tous les algériens notamment les
jeunes tout un patrimoine de valeurs et de principes d’un homme au service des causes justes.

Il voulait que son pays soit indépendant mais aussi un pays à l’avant-garde de la démocratie et du respect des droits de l’Homme.

En ces douloureuses circonstances, l’ensemble des militants de l’Homme de la LADDH présente ses condoléances les plus attristées à sa famille, à ses proches ainsi qu’aux militants du FFS et les assurent de leur profonde sympathie.
Alger le 24 décembre 2015
Le président
Maitre Nourredine Benissad


Source l’Humanité

Le dernier voyage de Hocine Aït Ahmed

Hassane Zerrouky
Jeudi, 31 Décembre, 2015
L’Humanité

Celui qui était le dernier survivant des neuf chefs historiques du Front de libération nationale (FLN)
sera inhumé vendredi dans son village natal des montagnes kabyles.
Pour son dernier voyage, Hocine Aït Ahmed, 89 ans, décédé le 23 décembre dernier à Lausanne, ne sera pas inhumé au cimetière d’al Alia (Alger) où sont enterrés des héros de la guerre de libération algérienne. Il le sera le 1er janvier dans son village natal d’Ath Ahmed, dans les montagnes de Haute-Kabylie, ce qui privera le pouvoir politique d’organiser des obsèques nationales.

Depuis l’annonce de son décès, l’ensemble de la classe politique algérienne, dont le président Bouteflika, mais aussi tous les Algériens ont rendu hommage à celui qui aura été le dernier survivant des neuf chefs historiques du FLN qui avaient déclenché la guerre d’indépendance algérienne le 1er novembre 1954. Et même si son nom ne figurait pas parmi les six membres fondateurs du FLN (M. Boudiaf, Ben Boulaid, Larbi Ben M’Hidi, Krim Belkacem, R. Bitat, M. Didouche) – il se trouvait alors au Caire avec deux autres chefs historiques, Ben Bella et Mohamed Khider –, il était tenu au courant et associé aux préparatifs de l’insurrection algérienne (1).

Un homme au parcours 
hors du commun

Hocine Aït Ahmed a eu un parcours hors du commun. Né en Kabylie le 20 août 1926, il adhère en 1942 au Parti du peuple algérien (PPA, fondé par Messali Hadj) dont il sera plus tard l’un des dirigeants (voir l’Humanité.fr). Prônant la lutte armée dès 1947, membre de l’Organisation spéciale (OS), démantelée par la police en 1950, traqué, il quitte l’Algérie pour s’installer au Caire en 1952 où il fera partie avec Ben Bella et Khider de la délégation extérieure du FLN. Arrêté en 1956 avec ses cinq compagnons dont Ben Bella, Khider et Boudiaf, il est libéré le 19 mars 1962.

Comme une partie des chefs du FLN, Aït Ahmed ne s’est converti que sur le tard à la démocratie pluraliste. S’il était resté à l’écart des luttes de pouvoir ayant déchiré le FLN avant et juste après 1962, et bien qu’il ait dénoncé l’interdiction du PCA (Parti communiste algérien) en 1962, il n’a pas hésité en fondant le Front des forces socialistes (FFS) en 1963 à recourir aux armes pour renverser le régime. Condamné à mort, puis gracié, il quitte l’Algérie pour un exil en Suisse qui ne prendra fin qu’en décembre 1989, un an après les révoltes populaires d’octobre 1988 qui ont mis fin au régime à parti unique et ouvert la voie au pluralisme.

Son retour en Algérie est salué par tous les démocrates qui voyaient en lui un recours contre les menaces des islamistes dont le parti, le Front islamique du salut (FIS), venait d’être légalisé en violation de la Constitution interdisant la création d’un parti fondé sur des bases religieuses. Et dont les militants se livraient déjà à la violence contre les femmes et les démocrates. Aït Ahmed en personne sera d’ailleurs chassé de l’université de Constantine en 1991 par des islamistes.

Son parti, le FFS, participe à des élections locales en 1990 et aux législatives en 1991 remportées par le FIS mais que l’armée annule par crainte de voir s’instaurer un État islamiste. Aït Ahmed dénonce alors un «  coup d’État  » et demande la poursuite du processus électoral alors même que le FIS ne faisait pas mystère de son objectif d’instaurer un État islamiste et d’interdire tous les partis non islamistes.

En juillet 1992, après l’assassinat du président Boudiaf, Aït Ahmed quitte l’Algérie. En 1995, son alliance avec les islamistes, avec lesquels il signe à Rome un accord politique demandant au pouvoir d’ouvrir des négociations pour mettre fin à la «  guerre civile  », durera jusqu’à la fin des années 1990.

Qui plus est, sa stratégie basée sur le «  non à l’État intégriste non à l’État policier  », son appel au boycott de l’élection présidentielle de novembre 1995 alors que le Groupe islamique armé (GIA) promettait «  l’urne ou le cercueil  » à ceux qui voteraient, et, deux ans plus tard, son appel à une intervention internationale pour faire cesser les massacres de civils en Algérie pourtant revendiqués par le GIA, passent mal au sein de l’opinion algérienne.

En 1999, Aït Ahmed est candidat à l’élection présidentielle mais se retire de la course en pleine campagne électorale, considérant que les jeux sont faits en faveur du candidat du pouvoir, Abdelaziz Bouteflika.

Affaibli par la maladie, Aït Ahmed, qui restera jusqu’à la fin de sa vie un opposant intransigeant, appellera en plein printemps arabe à l’unité des forces politiques pour sauver l’Algérie des périls qui la menacent, non sans pointer pour la première fois la responsabilité des pays occidentaux dans le chaos régnant en Libye, en Syrie et en Irak.


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