Une expo de László RAJK à Budapest intitulée : La phrase qui manque (A hiányzó mondat)

dimanche 13 novembre 2011
par  onvaulxmieuxqueca
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Une expo de László RAJK à Budapest intitulée : La phrase qui manque (A hiányzó mondat)

La phrase qui manque est une exposition de sérigraphies …ou les phrases qui manquent mais que nous devinons, sont les phrases supprimées de la constitution Hongroise par le régime actuel.

Pour comprendre la démarche de László RAJK , il nous semble plus facile de décrire la vie de son père, de sa mère et de lui même…pour trouver la continuité de son engagement et l’impressionnante etla lourde contribution de sa famille et de lui-même à l’histoire de la Hongrie.


Source : « La vie en rouge » livre de Christian Duplan et Vincent Giret ed Seuil-Mémoire

Jûlia Rajk (1914-1981.)

Julia Fôldi rencontre Lâszlô Rajk dans le combat clandestin. Elle est emprisonnée avec lui à la fin de 1944. Elle l’épouse en 1946 et participe activement à la vie politique hongroise. Julia préside la Fédération démocratique des femmes. Elle est arrêtée une semaine après son mari, en juin 1949, puis condamnée dans le secret à cinq ans et demi de prison.

Elle recouvre la liberté grâce à Imre Nagy, en juin 1954. Elle retrouve aussi son fils Lâszlô. Pendant deux ans, elle se bat pour la réhabilitation de son mari (la cérémonie aura lieu le 6 octobre 1956) et pour le retour au pouvoir d’Imre Nagy.

Le 4 novembre 1956, elle se réfugie à l’ambassade yougoslave, puis elle est déportée en Roumanie avec son fils Laci et le groupe Nagy. Elle obtient le droit de rentrer à Budapest à la fin de 1958. Elle obtient un travail aux Archives nationales et soutient les initiatives d’une opposition naissante.

Elle assiste ainsi au procès Haraszti (1) en 1973, puis signe une pétition pour défendre les militants tchèques et slovaques de la Charte 77.
Elle meurt le 8 septembre 1981 à Budapest.

Lâszlô Rajk père (1909-1949).

Né le 8 mai 1909 à Nagykukullo, en Transylvanie, d’une famille magyardisée d’origine allemande, il se rend, en 1924, à Budapest, termine le lycée et entre à I’Université, en littérature comparée.

A vingt ans, il s’engage au sein de l’organisation des étudiants communistes, puis adhère au Parti, alors clandestin.
Il participe aux séminaires marxistes et informels de François Fejtô, son ami.

En 1932, Rajk est arrêté et condamné à trois mois de prison pour avoir distribué des tracts communistes.

En 1935, le Parti l’affecte au syndicat du bâtiment, où Rajk s’illustre en organisant une grande grève, sévèrement réprimée. Rajk est à nouveau emprisonné pendant six mois.

Chassé de I’Université, il part en Tchécoslovaquie, puis pour paris, où il survit grâce à des petits boulots.

En 1936, il s’engage dans les Brigades internationales et devient secrétaire du bataillon hongrois Râkosi.
Rajk, sous i le nom de « Firtos », est blessé trois fois, puis il est interné en France dans le camp du Vernet. Libéré en août L941, Rajk traverse les lignes allemandes et rejoint Budapest.

Mais il est arrêté et passe trois ans en détention. Libéré en \ 1944, il entre dans la clandestinité et dirige la résistance communiste.

Il se lie avec Jânos Kâdâr et surtout avec une jeune militante, Julia Fôldi, sa future épouse. Arrêté en décembre 1944, il évite de justesse une condamnation à mort grâce à une intervention de son frère, Endre Rajk, ministre adjoint I Croix-Fléchée.

Le 21 mars 1946, il devient ministre de I’Intérieur et participe activement à la mainmise du pouvoir communiste.

Le 3 août 1948 il perd son poste et devient ministre des Affaires étrangères.
C’est le début de sa disgrâce  : il est arrêté le 30 mai 1949 et pendu à l’issue d’un grand procès spectaculaire, le 15 octobre 1949. Rajk est réhabilité solennellement à Budapest le 6 octobre 1956 devant 300000 personnes, à la veille de la révolution. Le 20 octobre L969, la rue Panonia, dans le centre de pest, devient la rue Lâszl6-Rajk.

Lâszlô Rajk fiIs (1949- ).

Il naît le 26 janvier 1949, quatre mois avant l’arrestation de son père et de sa mère.

Son parrain s’appelle Jânos Kâdâr.

Lâszlô est placé en orphelinat jusqu’à I’automne 1953, puis il est confié à sa tante et, enfin, à nouveau à sa mère, en juin 7954, à sa sortie de prison. Sur les registres, son nom a disparu, il s’appelle officiellement « Istvân Kovâcs ».

I1 assiste au premier rang à la réhabilitation de son père, le 6 octobre 1956. Il a sept ans et demi. Le 4 novembre au matin, il se réfugie avec sa mère à l’ambassade yougoslave avec le groupe d’Imre Nagy. Tous sont déportés en Roumanie.

Lâszlô et Jrilia Rajk peuvent rentrer à Budapest fin 1958, quelques mois après l’exécution de Imre Nagy. En 1965, il tente de retrouver sa véritable identité et obtient de nouveaux papiers au nom de Lâszlô Rajk.

En 1968, il voyage à Varsovie et à Prague.
En1972, il obtient son diplôme d’architecte et milite dans les cercles d’opposition. Après un voyage d’étude au Canada, il collecte des signatures à Budapest pour défendre lès signataires tchèques et slovaques de la charte 77.
Il devient l’un des piliers de l’opposition. En 1981 il ouvre la « boutique Rajk " dans son appartement pour diffuser des samizdats. En 1985, il tente de se présenter aux élections
Législatives afin de mieux faire connaître l’opposition, mais le pouvoir l’écarte.
En 1988, il est cofondateur de l’Alliance des démocrates libres. En 1989, il participe activement à l’organisation de la cérémonie à la mémoire d’Imre Nagy et des victimes de 1956. Il devient député en mars 1990.


Source : Bog des Mardis Hongrois de Paris

Aujourd’hui professeur associé à l’Université d’art dramatique et cinématographique de Budapest, il a été député pendant 6 ans après les élections libres de 1990. De 2004 à 2010, il a siégé au Conseil exécutif de la Télévision publique hongroise.


Haraszti Miklós

Source : Littérature hongroise .fr

Il est né à Jérusalem où ses parents, des communistes hongrois juifs, s’étaient installés pour fuir le fascisme et qui en 1948 retournent en Hongrie.

Miklós Haraszti se fait connaître comme poète dès l’âge de dix-huit ans. En 1968, il introduit le « protestsong » avec l’anthologie Poètes, chansons, révolutions.
Exclu de l’université pour fractionnisme et maoïsme (a) plusieurs fois arrêté et emprisonné ou placé sous surveillance policière, il travaille en usine, notamment dans une fabrique de tracteurs.

Cette expérience lui inspire un livre en 1973 qui, non seulement est interdit de publication, mais lui vaut une nouvelle arrestation suivie d’un procès retentissant. (b)

Publié d’abord en Allemagne, Darabbér est traduit en 1976 en français sous le titre Salaire aux pièces : ouvrier dans un pays de l’Est. Rédacteur de la revue Beszélő paraissant ensamizdat, il prend une part active à l’opposition démocratique et continue de mener une activité politique après le changement de régime.


Note « on vaulx mieux que ça »
(a) et Che Guevara.
(b) En janvier 74, il est condamné à 8 mois de prison avec sursis, plus une amende de 9 600 forints (4 mois de salaire d’un cadre) . Il fait appel, la Haute cour de Budapest (sans qu’il puise se défendre) confirme la sentence. De plus il définitivement interdit de travailler en Hongrie.


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