Wukan, un village de pêcheurs du sud-est de la Chine, est assiégé par la police depuis plusieurs jours. A l’intérieur, c’est une ambiance assez étrange. Celle d’un village autogéré, sans police, sans administration et partout des banderoles, des réunions publiques, des débats qui visent à décider de la suite à donner au mouvement.

dimanche 18 décembre 2011
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : RFI

Chine : la contestation se poursuit à Wukan, village sous blocus

Chine / Reportage - Article publié le : samedi 17 décembre 2011

Par RFI

Wukan, un village de pêcheurs du sud-est de la Chine, est assiégé par la police depuis plusieurs jours. Le village proteste contre les saisies de terres par les autorités. Pékin, de son côté, exige la réddition des meneurs de la révolte. Reportage au coeur de ce village contestataire qui incarne un mouvement rarement vu en Chine ces dernières années.

Pour rentrer à Wukan, il faut réussir à franchir deux types de barrages très différents. D’un côté, celui des forces de police, très lourdement armées, qui ont bloqué tous les accès par la route mais aussi par la mer. On peut cependant les contourner en empruntant des sentiers très étroits. Et là, quelques kilomètres plus loin, ce sont d’autres barrages, ceux des villageois, qui attendent les visiteurs.

Des troncs d’arbres ont été étendus sur la route. Certains habitants sont armés de bâtons, mais ils accueillent, bien sûr, avec un très grand enthousiasme, les journalistes étrangers.

A l’intérieur, c’est une ambiance assez étrange. Celle d’un village autogéré, sans police, sans administration et partout des banderoles, des réunions publiques, des débats qui visent à décider de la suite à donner au mouvement. Un mouvement qui a été rarement vu en Chine ces dernières années.

Le blocus de ce village, maintenu depuis pluhines d’une semaine par les forces de sécurité, est en train de devenir un symbole du bras de fer entre la population de Wukan et les autorités.

Mort suspecte

A l’origine, il y a un problème d’expropriation. Les villageois réclament d’abord qu’on leur restitue les terres qu’on leur a saisies ces dernières années. Ils estiment que les compensations données sont insuffisantes.

Ces expropriations sont souvent la source de très violents conflits en Chine. Des conflits qui ne cessent de croître ces dernières années. Les villageois, dans le cas présent, demandent également justice, suite à la mort d’un des leaders de leur révolte, arrêté la semaine dernière par la police.

Une mort suspecte, car les autorités refusent de rendre le corps à la famille. Elles parlent d’une défaillance cardiaque. Mais ici, beaucoup d’habitants pensent que la victime a été battue à mort par la police. Et c’est justement ce qui a contribué à crisper encore plus la population et à faire planer ce climat de suspicion par rapport aux autorités.

Le conflit de Wukan s’inscrit dans un contexte de forte tension sociale, actuellement, en Chine, chez les paysans expropriés, mais aussi chez des ouvriers. On a enregistré un nombre croissant de grèves ces dernières semaines dans les usines, et notamment les usines du sud de la Chine qui sont considérées comme l’atelier du monde.

Avec France 24


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