Roms à Vaulx-en-Velin : Contre toutes les formes de racismes.

lundi 1er octobre 2012
par  onvaulxmieuxqueca
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Roms à Vaulx-en-Velin : Contre toutes les formes de racismes.

Nous publions le texte ci-dessous qui a été envoyé à l’agence du journal local « Le Progrès » suite à un article paru dans ce journal sur le squat des Roms à Vaulx-en-Velin.

Nous mettons en ligne cet écrit pour la simple et bonne raison que nous sommes d’accord et solidaires avec son auteur.
On vaulx mieux que ça


Bonjour,

Je voulais vous remercier pour l’article que vous aviez rédigé à l’ occasion du passage des fralibs à Vaulx. Il rendait clairement compte de leur lutte et de leur projet. Je le leur ai envoyé pour leur dossier de presse.

J’ai depuis découvert l’édition du progrès du jeudi 27 septembre avec son titre slogan "les Roms ont laissé une ardoise de 150 000 euro." J’ai été alors pris d’un mouvement de haut le cœur et de consternation. D’abord parce qu’une telle annonce est violement attentatoire à la vérité mais aussi parce qu’elle ouvre encore d’avantage vers la haine et la chasse à l’homme, (voir les récents évènements de Marseille où des riverains ont pu avec la complaisance semble-t-il des pouvoir public et des instances politiques locales faire justice eux même).

Or nous savons que nous sommes passés bien près de telles comportements cet hiver lorsque le squat a été attaqué avec jet de pierre et cocktails Molotov par un groupe de jeunes du quartier.

Or un tel titre aura inévitablement un effet incendiaire sur ceux qui déjà ont décidés que les Roms étaient les derniers des derniers, les déchets de l’humanité. Même si le corps de l’article est moins violent et plus délayé le titre accrédite-lui un réquisitoire sans appel qui stigmatise encore d’avantage un groupe déjà très exposé à la vindicte et aux préjugés racistes

J’habite non loin de ce site, abandonné depuis longtemps. Il était bien avant l’installation des Roms dans un état de désordre et de délabrement ou des débris de matériaux divers étaient stockés aux milieux de la cours, avec parmi eux les déchets d’amiantes évoqués dans votre article.

Tout le quartier en avait connaissance, puisque a plusieurs reprises les riverains "en colère" qui avaient cherchés à perturber une visite de quartier du maire faite au moment de l’installation des Roms cet hiver s’en étaient bruyamment ouverte.

Le scandale tient plus à mon avis au fait que ces déchets n’aient pas été débarrassés plus tôt et que des enfants aient pus pendant des mois joué dans leur proximité (le fait qu’ils aient été installés là illégalement, n’étant pas une raison pour se désintéresser de leur santé et de leur vulnérabilité).

Aussi il me parait qu’il y aurait beaucoup de cynisme a laisser accroire que les Roms en seraient responsables et que les frais de nettoyage engagés pour le désamiantage puissent leur être facturés. N’ajoutons pas à la misère, a sa cruauté celle du mensonge, du dénigrement et de la calomnie. Restons digne dans nos écrits, mais surtout plus rigoureux. La liberté d’expression ne doit pas être l’adversaire de la responsabilité .Or ce titre produit un amalgame, il est une véritable bombe pour qui en resterait à son prédicat.

En effet dire comme il le suggère que les Roms laissent une ardoise, laisse supposé une préméditation , qu’ils ont consommé et qu’ils sont parti sans payer un service que la collectivité ne leur a de toute façon pas rendu. Il confirme et encourage toutes les rumeurs qui depuis des siècles , les accompagne alors qu’ils ont levé le camps en abandonnant tout ce qu’ils avaient pu réunir d’un confort précaire, le plus souvent acquis par des dons que nous, associations leurs avions fait pour les secourir tant bien que mal et leur donner un peu d’humanité dans l’un des hivers les plus rude de ces dernières années, pour ne pas subir une fois encore l’ humiliation d’une évacuation policière dont nous pouvons bien imaginer les effets traumatisants sur les enfants et leurs mères

Je ne peux pas laisser dire non plus que les habitants du quartiers ont découvert au mois de juin la réalité du projet, alors que plusieurs réunions ont été organisées sur ce sujet, des tracts distribués pour en exposer les grandes lignes, que les adhérents de l’association de la Rize a qui vous donnez largement la parole en connaissaient depuis des mois l’existence, ’( d’ailleurs ils en contestent le projet faisant contre lui un recours,) que j’en ai moi-même discuté avec eux , comme avec d’autres riverains y compris pour expliquer que contrairement a ce que d’aucuns pouvaient craindre les Roms ne pourraient pas rester dans le quartier des années étant donné l’existence de ce projet et la décision de justice qui les intimait de quitter les lieux pour en permettre la réalisation.

Enfin si je suis conscient de la difficulté de cohabitation, entre des gens vivant dans un dénuement total, avec des coutumes, une façon de vivre qui peut laisser craindre le pire à cause des fantasmes qu’engendrent inévitablement l’étrange, et les grandes différences, et d’autre qui en effet peuvent aspirer a une vie tranquille, si je comprends leur sentiment de ne pas avoir été respecté, pour avoir été confronté au même mur d’inertie face aux problèmes que posaient cette installation, je crois que nous devons aussi garder raison et chercher à établir des liens d’humanité avec des populations , en errances parce que bousculées depuis des siècles par les préjugés et l’égoïsme des politiques qui s’en servent pour détourner sur eux les colères populaires et exiger que ces politiques prennent leur responsabilité en apportant les réponses qu’exige la situation de ces dernières.

Pour tout dire je ne comprends pas les raisons de l’acharnement dont ceux du squat de la Rize on fait l’objet dans vos colonnes alors que vous avez su montrer en d’autres occasions votre compréhension pour des sans-papiers et participer à leur défense. Qu’est-ce qui se cristallise là et déclenche tant de passion ?

G.R


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