Les syndicats de Tati, en redressement judiciaire, ont manifesté hier. Leur avocat, Thomas Hollande, dénonce la loi Macron, moins généreuse pour les salariés qui risquent d’être licenciés.

dimanche 14 mai 2017
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : Le Parisien

Les syndicats de Tati, en redressement judiciaire, ont manifesté hier. Leur avocat, Thomas Hollande, dénonce la loi Macron, moins généreuse pour les salariés qui risquent d’être licenciés.

Après Mory Ducros, Servier, Daïchi, Ing direct... Thomas Hollande, l’ardent avocat spécialiste des conflits sociaux, est en première ligne pour défendre les 1 720 salariés de Tati. Les offres de reprise de la société seront examinées le 29 mai.

Pourquoi avez-vous accepté le dossier des salariées de Tati ?

Les représentants du personnel m’ont contacté, début mai, à l’ouverture du redressement judiciaire.

D’où vient cette vocation de « justicier » des salariés ?
J’ai le sentiment qu’aujourd’hui, il y a véritablement une régression sociale et une protection de plus en plus faible des salariés. Le rapport de force entre les employeurs et les employés est de plus en plus déséquilibré. Par ma contribution et mon expertise juridique, j’essaye de le rééquilibrer. C’est une façon pour moi de servir mes convictions.

Le groupe Eram, propriétaire de Tati, refuse de financer le plan de sauvegarde de l’emploi (PSE). La faute à la loi Macron ?
Oui, c’est une des conséquences de cette loi d’août 2015 qui a modifié les règles applicables au plan de sauvegarde de l’emploi en cas de redressement ou de liquidation judiciaire. En principe les mesures du PSE doivent être financées au regard des moyens du groupe. La loi a supprimé cette obligation lorsqu’une de ses filiales se trouve en redressement ou en liquidation. Pour échapper à sa contribution financière, un groupe peut ainsi être tenté de provoquer la mise en redressement judiciaire d’une filiale dont il veut se débarrasser. C’est ce que fait le groupe Eram avec Tati. Ce dossier illustre les effets pervers et choquants de la loi Macron.
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Il y a d’autres exemples ?

C’est le premier de cet ampleur au sein d’un groupe familial français qui se porte bien. Sa situation financière lui permettrait de financer le PSE sans le mettre en péril. En 2015, il a réalisé un chiffre d’affaire d’1,5 milliard d’euros. La situation catastrophique de Tati est totalement imputable à la direction, dont la stratégie commerciale et la gestion ont été désastreuses. C’est donc la responsabilité morale et sociale de la famille Biotteau, propriétaire et dirigeante du groupe Eram, que de contribuer au financement de mesures dignes pour les centaines de salariés qui risquent d’être licenciées. Il serait scandaleux que la collectivité ait à supporter le coût financier des suppressions d’emplois.

Le calendrier électoral ne joue pas en votre faveur...
On s’interroge en effet sur le fait que la direction ait choisi l’entre-deux tours des présidentielles et la vacance du pouvoir pour engager cette procédure de redressement judiciaire. C’est une drôle de coïncidence.

Aujoud’hui, les représentants du personnel n’ont pas d’interlocuteur étatique à qui s’adresser. On attend impatiemment le nouveau gouvernement. C’est le résultat d’une loi initiée par le nouveau président. Cela justifie d’autant l’intervention de son gouvernement pour faire pression sur le groupe Eram.
leparisien.fr


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