Escroquerie aux allocs chômage, baston, néonazisme : les activités des trésoriers et conseillers de l’héritière Le Pen (enquête Mediapart)

mercredi 26 février 2014
par  onvaulxmieuxqueca
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ET

Chez les Le Pen, la seule chose à gauche, c’est l’argent (dans L’Humanité)

L’Humanité, le 20 février 2014, par Grégory Marin :


Source : Vigilances Isère Antifascisme

Escroquerie aux allocs chômage, baston, néonazisme : les activités des trésoriers et conseillers de l’héritière Le Pen (enquête Mediapart)


Mediapart, 25 février 2014 , par Marine Turchi :

L’escroquerie à Pôle emploi du trésorier du micro-parti de Marine Le Pen‏

Trésorier de Jeanne, le micro-parti de Marine Le Pen, jusqu’en mars 2012, Olivier Duguet a été condamné en juin 2012 à six mois de prison avec sursis dans une affaire d’escroquerie au préjudice de Pôle emploi dont le montant s’élève à plus de 100 000 euros.

Marine Le Pen, habituée à cibler les « profiteurs du bas » et la « fraude sociale », qu’elle attribue à « une explosion de l’immigration », a confié les finances de son micro-parti à un comptable mis en cause pour une escroquerie à Pôle emploi.

Ancien du GUD (Groupe Union Défense), Olivier Duguet a été condamné le 6 juin 2012 à une peine de six mois de prison avec sursis pour « escroquerie » au préjudice de Pôle emploi.

Olivier Duguet, 45 ans, est un proche de l’ancien leader du GUD Frédéric Chatillon, conseiller officieux et vieil ami de la présidente du FN.

( Voir : Prouvé : l’héritière du FN copine avec des néonazis, exemple : Frédéric Chatillon ).

Il apparaît dans la gérance ou l’actionnariat de nombreuses sociétés de la galaxie du GUD (High definition security consulting, Hades Finance, Howell Finance, DGT Real Estate, société de développement et d’exploitation des eaux de sources, Équités), dont certaines ont été liquidées.

Il est notamment actionnaire de Dreamwell, filiale publicitaire de Riwal, l’agence de communication de Chatillon (lire nos enquêtes ici et là). Une partie de ces sociétés a un temps été domiciliée à la même adresse que Jeanne, le micro-parti de la présidente du FN.

Trésorier de Jeanne de sa création en novembre 2010 jusqu’en mars 2012, M. Duguet était parallèlement le comptable de la société Correctif, qui proposait l’édition et la correction de documents et revues.

D’après des documents que Mediapart s’est procurés, il a établi frauduleusement pour Pôle Emploi, en avril 2010, des certificats de travail, attestations Assedic et reçus pour solde de tout compte, au nom de la société Correctif, au moment de sa liquidation.

La justice a estimé qu’il a « été complice du délit d’escroquerie » reproché à une autre personne au nom de cette société (à hauteur de 42 081 euros) « en l’aidant ou en l’assistant sciemment », « en lui fournissant de fausses attestations ASSEDIC », mais aussi d’avoir lui-même « trompé le Pôle emploi » « par l’usage de manœuvres frauduleuses », « pour le déterminer à remettre des fonds » (23 958 euros).

Le montant total de l’escroquerie, qui a bénéficié à trois personnes, atteint 100 748 euros net. Il s’élève à près de 277 000 euros en prenant en compte le "préjudice évité" (si la fraude n’avait pas été découverte).

Olivier Duguet a perçu indûment l’allocation chômage pendant 186 jours, entre juin et décembre 2010. Pôle emploi a expliqué à Mediapart avoir constaté « des sommes relativement importantes (70 000 euros) en "préjudice évité" » s’agissant de M. Duguet, mais aussi « trois gérances non déclarées » de sa part, puisqu’il était parallèlement à la tête d’autres sociétés. Alerté en janvier 2011, l’organisme public avait déclenché une procédure de suspicion de fraude.

O. Duguet (à gauche) et F. Chatillon (à droite) lors d’un rassemblement pro-Bachar al-Assad, à Paris, le 30 octobre 2011. © Capture d’écran d’un documentaire de Canal Plus.

Frédéric Chatillon (cercle violet) et Olivier Duguet (cercle vert) lors du rassemblement pro-Bachar al-Assad le 30 octobre 2011. © Reflexes

L’ex-trésorier du micro-parti de Marine Le Pen a accepté d’être jugé dans le cadre discret d’une "Comparution sur reconnaissance préalable de culpabilité (Crpc) – plus communément appelée le “plaider coupable” –, une procédure qui offre l’avantage d’éviter la publicité des faits lors d’une audience publique au tribunal, et qui permet également d’obtenir une peine plus clémente.

Contacté, Olivier Duguet confirme cette condamnation mais renvoie la balle vers « les dirigeants », qui ont, dit-il, « mis en place un montage au préjudice de Pôle emploi », « au moyen de (ses) outils comptables ».

Cette réponse « étonne » le gérant de la société, Grégoire Boucher, « ami depuis des années » d’Olivier Duguet et militant d’extrême droite, condamné lui aussi à six mois de prison avec sursis.

« Non seulement ce n’est pas vrai, mais ce n’est même pas la version qu’il avait défendue le jour du procès », explique-t-il à Mediapart.

Devant la justice, ils avaient, selon M. Boucher, expliqué qu’une « tierce personne », « amie d’Olivier Duguet », condamnée à deux mois avec sursis, « avait fait de fausses fiches de paye en utilisant les tampons de l’entreprise ».

Les deux hommes n’avaient pas contesté les faits. « On a décidé que c’était une affaire passée et entendue. L’avocat a dit (à Olivier Duguet) qu’il valait mieux ne pas insister et prendre cela », justifie Grégoire Boucher.

Une autre procédure est actuellement en cours s’agissant du remboursement des sommes perçues, après une seconde plainte de Pôle emploi au civil.

Catholique traditionaliste, pilier du Printemps français, la branche radicale de la “Manif pour tous”, et « ami » de Frédéric Chatillon, Grégoire Boucher est lui aussi à la tête de plusieurs sociétés.

Mediapart l’a aperçu, avec une oreillette, dans le noyau des organisateurs de la manifestation d’extrême droite « Jour de colère », le 26 janvier, à Paris.

Le nouveau trésorier de Jeanne interpellé lors d’affrontements avec la police en avril 2013

En février et mars 2012, Pôle emploi missionne un huissier pour réclamer les sommes détournées, et la police judiciaire convoque les mis en cause par courrier.

Le trésorier de Jeanne est remplacé. Marine Le Pen a-t-elle tenté d’évacuer Olivier Duguet au moment de ses ennuis judiciaires ?

Pas du tout, répond le comptable.

« Ma mission concernait les élections cantonales de 2011 et a pris fin en mars 2012 (comme il était convenu) après la clôture des comptes de l’association Jeanne au 31 décembre 2011 et de leur transmission à la commission de financement des partis politiques », justifie-t-il.

Sollicitée par Mediapart, la présidente du Front national n’a pas donné suite.

Le 15 mars, la trésorerie de Jeanne revient à un autre ancien du GUD, ami et associé de Frédéric Chatillon, d’après la déclaration enregistrée en préfecture, cosignée par M. Duguet (voir ci-dessous) : Axel Loustau.

Candidat FN lors des législatives de 1997 dans les Hauts-de-Seine, M. Loustau est président de la société privée Vendôme Sécurité, prestataire du FN pendant la campagne présidentielle de 2012.

Mais le nouveau trésorier de Jeanne fait aussi parler de lui : le 23 avril dernier, il est interpellé lors d’affrontements avec la police et de violences contre les journalistes, en marge de la manifestation contre le mariage pour tous, aux Invalides .

Axel Loustau, le trésorier du micro-parti de Marine Le Pen, interpellé dans la nuit du 23 au 24 avril 2013, aux Invalides. © Mediapart / N. Serve

Il apparaît sur ces images (à 3’09 et 3’43) avec un casque et un bâton face aux forces de l’ordre. En janvier, il était également présent au côté de Grégoire Boucher dans le rassemblement de « Jour de colère ».

Axel Loustau avec un casque et un bâton blanc, le 23 avril 2013, face aux forces de l’ordre. © BreakNewsPress2

Après les démêlés de ses trésoriers successifs, et alors que la justice a ouvert une enquête préliminaire sur le fonctionnement de Jeanne, Marine Le Pen veut-elle faire oublier ce micro-parti à son service ?

Le 30 décembre, une nouvelle formation a en tout cas été déclarée par les Le Pen à la sous-préfecture de Boulogne-Billancourt : Promolec, et son association de financement “Jean-Marie Le Pen - Promolec”.

Ce parti est « chargé de promouvoir l’image de marque et l’action de Jean-Marie Le Pen et de Marine Le Pen », indiquent les statuts de cette structure domiciliée à Montretout, maison familiale des Le Pen.

Il est contrôlé par le cercle Le Pen lui-même : Jean-Marie Le Pen en est le président, Gérald Gérin, son assistant et homme de confiance, occupe le poste de trésorier, Marine Le Pen celui de secrétaire générale, et Micheline Bruna, militante historique et candidate régulière dans le Val-d’Oise, celui de secrétaire générale adjointe.


Chez les Le Pen, la seule chose à gauche, c’est l’argent (dans L’Humanité) L’Humanité, le 20 février 2014, par Grégory Marin :

Dynastie Le Pen : chez eux, la seule chose à gauche, c’est l’argent

ENQUÊTE. L’affaire du compte en Suisse que Jean-Marie Le Pen a détenu révèle la relation à l’argent de la famille du président d’honneur du Front national, qu’il dirige depuis quarante ans.

Entre politique et enrichissement personnel, nous sommes loin des préoccupations sociales affichées 
par sa fille Marine.

« Mieux vaut hériter de bons chromosomes conduisant à la richesse, plutôt que de faibles chromosomes qui vous font perdre le magot légué.  » Cette citation, tirée de Droite et Démocratie économique, une brochure rédigée par Jean-Marie Le Pen en 1978, pourrait figurer au fronton de sa propriété du très chic parc de Montretout, à Saint-Cloud, dans les Hauts-de-Seine (1). La famille Le Pen en a fait son code de conduite. Car si l’ancien président du Front national et sa fille Marine 
Le Pen ont présenté le FN comme «  le premier parti ouvrier de France  », ses dirigeants roulent plutôt sur l’or.

L’affaire du fameux compte en Suisse 386.047.00.W, ouvert à l’Union des banques suisses (UBS) en 1981, qui resurgit aujourd’hui ? «  Du bidon, du pipeau, du violoncelle  », selon Jean-Marie Le Pen.

N’empêche, elle illustre une manière très personnelle de vivre les liens entre politique et argent. Le président du Front national, qui plaidait récemment pour que les élus publient plutôt leur patrimoine «  en début et en fin de carrière  » pour savoir s’ils «  se sont enrichis exagérément  », confiait à Henri Chapier, sur son -Divan, le 9 décembre 1989, n’avoir «  aucun problème avec l’argent.

Quand on n’en a pas besoin, on est un homme libre.  » Le patriarche a su mettre sa famille à l’abri du «  besoin  ».

Après la destruction de leur appartement dans l’attentat de la villa Poirier et un séjour de trois mois chez leur ami Jean-Marie Le Chevallier, les Le Pen s’installent , dans la demeure de Montretout, chez Hubert Lambert.

Nous sommes en 1976, «  l’année qui voit changer la situation matérielle de Jean-Marie Le Pen dans des proportions notables », note Éric Roussel dans le Cas Le Pen, paru en 1985. Le 25 septembre, l’héritier de «  la dynastie Lambert, des ciments du même nom  », décède.

Aussitôt après avoir fait poser des scellés «  sur sa future demeure  », nous apprend Libération du 18 octobre 1985, Le Pen père fait valoir un testament, signé du défunt, qui le fait légataire universel de sa fortune. Héritage, frais déduits : «  Un minimum de 30 millions de francs d’avoirs financiers et bancaires  », selon (2), «  40 millions de francs lourds  », selon Pierrette Le Pen, interrogée par Genève Home Information après son divorce, en décembre 1987.

Et 50 % de la ¬société civile immobilière propriétaire de l’hôtel particulier de Montretout, soit 365 mètres carrés et 11 pièces sur trois niveaux, ceint d’un parc de 4 700 mètres carrés, le tout estimé entre 10 et 15 millions de l’époque (estimation portée à 6,5 millions d’euros aujourd’hui), plus un immeuble rue du Cirque, dans le 8e arrondissement de Paris.

Philippe Lambert, cousin du disparu, intente un procès en nullité de testament. Il se désiste en 1977, car un «  arrangement  » est trouvé : les cousins Lambert gardent les ciments, les parts industrielles et un gros chèque.

Les milliards générés par "le bagne Lambert" dont a hérité Le Pen en 1976

Jean-Marie Le Pen comme sa fille ont souvent dénoncé les travailleurs immigrés, coupables selon eux de «  vivre aux crochets des Français  ».

Mais l’héritage Lambert, sur lequel ils ont construit leur fortune, s’est constitué «  par le travail, la peine, parfois même la mort d’un personnel en grande partie étranger  », relevaient Jean Chatain et Maryse Lelarge, dans l’Humanité du 23 septembre 1987. Asiatiques après la Première Guerre mondiale, puis Polonais, et après la Seconde Guerre, Espagnols, Italiens, Maghrébins sont entrés dans ce que l’on nommait «  le bagne Lambert  ».

«  Dans les années 1960, on dénombrait 17 nationalités différentes  » dans les carrières de Cormeilles-en-Parisis (Val-d’Oise) et Vaujours (Seine-Saint-Denis), logés dans les «  cités Lambert  », qui possédait aussi sa propre coopérative de distribution, selon le modèle en vigueur dans les corons.

«  Logés par l’usine, endettés à l’usine, les travailleurs n’avaient alors (qu’à) trimer afin d’accumuler les milliards dont le chef du Front national a hérité en 1976  », écrivait l’Humanité. La somme reçue par Le Pen «  équivalait au salaire qu’un ouvrier de Lambert aurait pu espérer toucher en l’espace de… dix siècles  » !

La validité «  morale  » de l’héritage a maintes fois été contestée, notamment par Jean-Maurice Demarquet, médecin de Lambert et ancien compagnon de route de Jean-Marie Le Pen. Car malgré son origine, l’argent des Lambert devait servir «  à défendre les idées nationales  ». C’est du moins ce qu’a cru le défunt.

Dans À contre flots, Marine Le Pen rapporte ce propos très précis d’Hubert Lambert à son père, daté de 1976 : «  Je veux que tu aies les moyens financiers de ne jamais dépendre de personne (…) je te fais mon héritier, car je sais que la liberté que je t’apporterai, tu t’en serviras pour défendre les idées nationales.  »

On peut mettre en doute l’exactitude de la tirade – Marine Le Pen avait huit ans –, pas le flou que l’héritière Le Pen entretient dans la destination du magot.

L’héritage lui a été donné «  pour la cause  », répète à l’envi Jean-Marie Le Pen, «  même s’il prend bien soin de le garder à son nom et non de le mettre à celui du Front national  », complètent Fourest et Venner.

«  Déjà, en 1974, révélait Libération en octobre 1985, le président du Front national avait hérité de Julien 
Le ¬Sabazec  », d’un testament écrit «  entre deux tentatives de suicide  ». Sa fragilité n’a pas joué : «  Je suis avant tout respectueux de la volonté du défunt  », avait déclaré Le Pen. Ce fut également sa ligne de conduite pour Lambert et, plus proche de nous, pour l’héritage d’Henri Bussière.

En 1994, ce gendarme retraité voulait léguer ses biens (une maison et 500 000 francs d’économies) au Front national, mais le trésorier du FN, sur commande, lui avait fait modifier son testament en faveur de Jean-Marie Le Pen, en son nom propre.

Après intervention de la sœur d’Henri Bussière, le tribunal de grande instance d’Épinal avait fait annuler la succession, arguant que le parti s’était «  livré à une manœuvre prohibée  » par le Code civil. Marine Le Pen, déjà avocate, avait pourtant plaidé devant la cour, «  au nom de la morale  », pour «  respecter la volonté d’un mort  ».

Jean-Marie Le Pen a toujours bien choisi ses "amis"

Le pater familias, qui rappelle à qui veut l’entendre ses origines modestes, fils de pêcheur élevé «  dans un deux pièces sans eau courante  » de La Trinité-sur-Mer, a toujours bien choisi ses amis : des «  oncles d’Amérique  », plaisante-t-il.

Ses épouses ont le même profil.

À la naissance de sa cadette Marine, «  la famille vit des avoirs et des biens immobiliers de Pierrette  », sa première femme, notamment «  la location de deux appartements dont elle a hérité  ».

Sans compter la maison familiale de Mainterne, près de Dreux – vendue après l’héritage Lambert – qui permettait «  aux enfants qui habitaient le 15e de voir des vaches au lieu des Arabes  », déclare-t-il, sur Public Sénat, en avril 2010.

Sans oublier la maison de pêcheur de La Trinité-sur-Mer.

Le couple «  peut aussi compter sur les dons de plusieurs amis fortunés qui soutiennent la cause  ». Son deuxième mariage obéit aux mêmes règles : Jany Le Pen, née Paschos, fille d’un marchand de tableaux grec et d’une aristocrate apparentée aux Borghese, possède une somptueuse villa de 200 mètres carrés, 1 600 mètres carrés de jardin avec piscine à Rueil-Malmaison… Maison vendue en 1987 à une société immobilière, mais que le couple va néanmoins occuper jusqu’en 1995.

Même son divorce, qui a traîné de 1985 à 1987, est affaire de gros sous : «  Je n’ai pas touché une miette de patrimoine familial en quittant le foyer  », déclarait Pierrette Le Pen sur Europe 1, le 21 octobre 1985.

Élégant, le président du Front national conseille à sa femme de «  faire des ménages  » pour gagner de l’argent : elle le prend au mot et pose nue, ¬déguisée en soubrette, dans ¬Playboy. Une première étape de sa vengeance, puisqu’elle déballera dans la presse une partie des affaires de son ex-mari.

Dans un manuscrit jamais publié mais dont Backchich livrait des extraits en juin 2010, elle écrit que Jean-Marie Le Pen a «  nargué le fisc  », «  reprochant à l’administration de l’avoir dépouillé à outrance sur ce fameux héritage Lambert en France  », dans un compte ouvert au nom de la Serp (la maison d’édition de Le Pen) par Jean-Pierre Mouchard, également trésorier de la Cotelec, microparti de financement du FN.

Ce que confirmaient déjà, bien avant que Mediapart n’en fasse état cette semaine, des enquêtes de l’Événement du jeudi et du Canard enchaîné.

En décembre 1987, dans Genève Home Information, l’ex-femme du pourfendeur du «  capitalisme apatride  » dit tout : «  Il y avait une fondation. La fondation Saint-Julien, dont 
M. Brocard père et fils étaient gestionnaires.

Jean-Marie a demandé que cette fondation soit réalisée, en liquide, et l’argent a été déposé à l’UBS, et nous avons mis de l’argent à la banque Darier. »

De temps à autre, Pierrette Le Pen sera chargée par son mari de retirer de ce compte des «  petits nègres  », un code correspondant à 10 000 francs. Jean-Marie Le Pen a réagi, mercredi, en justifiant le -recours à une banque suisse pour cause de diabolisation : il avait «  du mal à trouver du crédit dans les banques françaises  », dit-il.

Dès qu’on touche à l’argent, Jean-Marie Le Pen a toujours nourri les soupçons. En 1998, il est «  redressé  » pour un montant d’un million de francs, pour dissimulation de revenus  : il a oublié de déclarer deux millions de francs de plus-values sur des placements boursiers.

L’administration épingle également le patron du FN suite à la découverte d’un million de francs «  d’origine indéterminée  », versé en chèques et espèces par des militants du FN et transitant sur les comptes personnels de son président, révèle l’Express en novembre 1999.

Dans le Matin du 13 décembre 1983, son ancien mentor Pierre Poujade définit Le Pen comme «  un être amoral  », «  un battant  » et «  un orateur de talent. Sa stratégie a réussi. Il est même devenu milliardaire grâce à cela  ».

Une manne dont, publication de patrimoine personnel ou pas, sa fille profite toujours.

(1) Où la présidente du Front national 
occupe toujours une dépendance.
2) Marine Le Pen, mai 2011, 
Éditions Grasset.


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