Grève en Chine / Victoire des grévistes : Pendant douze longs jours, rien ou presque n’est sorti de l’usine Yue Yuen de Dongguan qui compte 40 000 salariés sous-traitant de Nike, de Adidas…

dimanche 27 avril 2014
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 55%

Source : La Presse CA

Publié le 25 avril 2014

La Chine exige de la direction d’une usine la fin d’une grève prolongée

Agence France-Presse

PÉKIN

Les autorités chinoises ont annoncé vendredi avoir ordonné à une société à capitaux taïwanais de répondre à des demandes sociales d’ouvriers en grève dans une énorme usine du sud du pays fabriquant des chaussures de sport.
Le mouvement social dans l’usine Yue Yuen - la plus grande au monde dans son domaine, selon sa direction - a éclaté début avril et pris la forme d’une grève depuis le 14 du mois, rassemblant des dizaines de milliers de travailleurs et déclenchant un imposant déploiement des forces de l’ordre.

Les ouvrières - la main-d’oeuvre est très majoritairement féminine - se plaignent de leurs salaires, de contrats d’embauche lacunaires et de carences dans leur couverture sociale. Sur ce dernier point, elles ont raison de le faire, a conclu une enquête officielle.

« Selon nos premières investigations, l’usine Yue Yuen de la ville méridionale de Dongguan est fautive de ne pas verser les paiements de sécurité sociale », a déclaré lors d’une conférence de presse à Pékin Li Zhong, un porte-parole du ministère chinois des Ressources humaines et de la Sécurité sociale.

Les autorités ont donc donné pour instruction à la direction de l’usine, qui produit notamment des chaussures Nike et Adidas, de « rectifier selon la loi » les versements à effectuer.

L’organisation China Labor Watch, spécialisée dans les mouvements sociaux du secteur manufacturier chinois, a affirmé que du matériel servant à confectionner des chaussures Adidas était actuellement déménagé hors de l’usine pour être transféré vers d’autres usines de la région.

« China Labor Watch exhorte Adidas à revenir sur sa décision de sortir de l’usine Yue Yuen et à apporter son soutien à une solution équitable entre Yue Yuen et ses employés », a indiqué l’ONG dans un communiqué.

Le régime communiste chinois redoute que des mouvements sociaux localisés fassent boule de neige, en particulier dans la province méridionale du Guangdong - où se trouve Dongguan -, parfois surnommée « l’usine du monde » car elle concentre une part importante de l’industrie manufacturière travaillant pour les exportations.

Les ONG indépendantes notent toutefois que les autorités chinoises sont généralement mieux disposées à écouter les doléances de travailleurs des sociétés étrangères, en particulier celles de Taïwan.

Sur son site internet, la société Yue Yuen indique sous-traiter notamment pour les marques Nike, Adidas, Asics, Converse et New Balance.

En Chine, les exportations demeurent le principal moteur de la croissance et tout ralentissement de cette dernière peut avoir des répercussions sociales immédiates.


Source : RFI

Publié le 26-04-2014

Chine : fin de la grève dans une usine géante de chaussures

par RFI

Après douze jours de grève, la plupart des salariés d’une usine géante de chaussures de sport ont repris le travail ce samedi dans la province du Guangdong. Leur employeur, le groupe taïwanais Yue Yuen, fournit les grandes marques comme Nike ou Adidas. Il a cédé aux revendications des grévistes qui l’accusent de ne pas verser dans leur intégralité les cotisations sociales.

Avec notre correspondante à Shanghai, Delphine Sureau

Pendant douze longs jours, rien ou presque n’est sorti de l’usine Yue Yuen de Dongguan qui compte 40 000 salariés. Le gouvernement chinois a finalement dit « stop ». Il a ordonné hier, vendredi, à l’entreprise de céder. Le Taïwanais s’est engagé à rattraper les contributions sociales impayées à compter du mois prochain.

Depuis des années, le premier fabricant mondial de chaussures de sport ne versait pas la totalité des cotisations retraite. Il n’alimentait pas non plus le fonds de prévoyance logement. Or les ouvriers chinois sont mieux informés qu’avant sur leurs droits, grâce à l’action d’associations sur le terrain. Et depuis les grèves de 2010, qui ont débouché sur des augmentations de salaire, ils savent qu’arrêter le travail peut changer les choses.

Avec ce mouvement de contestation, Yue Yuen annonce avoir perdu près de 20 millions d’euros.

Adidas a transféré une partie de ses commandes chez un concurrent. Et c’est justement ce que redoutent les autorités : la multiplication des grèves et le départ de Chine des grandes enseignes mondiales.

Chine : la grève à Yue Yuen, semble continuer !?

Source : Equal Times
28 avril 2014

Chine : Pas de fin en vue pour les grévistes de Yue Yuen

par Mischa Wilmers

Les travailleurs d’une usine du sud de la Chine qui produit des chaussures pour Nike et Adidas ont entamé une deuxième semaine de grève dans ce qui constitue l’un des plus importants conflits du travail à survenir au sein d’une même entreprise dans l’histoire récente du pays.

D’après l’ONG China Labor Watch (CLW) basée aux États-Unis, plus de 30.000 employés sont en grève depuis le 14 avril dans une usine de la société Yue Yuen Industrial (Holdings) Ltd. – le plus grand fabricant mondial de chaussures de sport – dans la ville de Dongguan.

Malgré les menaces de licenciement brandies par la direction en cas de non-reprise des activités, le personnel de l’usine a indiqué que la grève se poursuivrait tant que les demandes liées au paiement d’arriérés d’assurances sociales et au droit de choisir leur propre syndicat ne seraient pas satisfaites.

« La direction se montre trop intransigeante sur la reprise du travail en déclarant qu’à compter du 24 (avril) les travailleurs qui pointeront pour ensuite débrayer seront sanctionnés en vertu des règles relatives à l’absentéisme », a confié un travailleur à China Labour Watch (CLW).

« Si les travailleurs veulent débrayer pour protester et exiger une réponse raisonnable de la direction à leurs revendications, ils sont uniquement autorisés à le faire en restant à leurs postes dans l’usine. »

Dans un document officiel publié jeudi 24 avril , le Syndicat de la ville de Dongguan s’est engagé à soutenir l’élection de représentants de travailleurs et des négociations entre la direction et les employés de Yue Yuen.

Le document contient aussi des réponses officielles aux demandes des travailleurs émanant du département des assurances sociales, du département des ressources humaines, du centre de gestion du fonds de logement et de la direction de l’usine Yue Yuen.

Dans sa déclaration, le département des assurances sociales explique que l’usine a l’obligation de s’acquitter des arriérés d’assurances sociales dus aux travailleurs.

Cependant, la direction de Yue Yuen affirme qu’elle se réserve le droit de licencier les travailleurs qui s’absentent de leur poste plus de trois jours.

Détentions

Le 22 avril, deux militants syndicaux – Zhang Zhiru et Lin Dong – qui s’étaient introduits dans l’usine pour prêter main forte aux travailleurs ont été détenus par les autorités locales. Ils n’ont toujours pas été relâchés.

Interviewé par Equal Times, Kevin Slater, coordinateur de programme du CLW, a indiqué que ce conflit reflétait un changement de donne au plan des droits des travailleurs dans un pays qui affronte un malaise social grandissant à mesure que la croissance économique ralentit :

« La grève chez Yue Yuen est symptomatique d’une confluence de facteurs qui influencent de plus en plus les politiques du travail en Chine. Suite aux changements politiques, des droits consacrés par la loi comme l’assurance sociale ont acquis plus d’importance aux yeux des travailleurs.

« Dans le même temps, les grandes enseignes imposent des conditions de plus en plus strictes en termes de prix et de délais de livraison aux usines de leurs fournisseurs, lesquels finissent par s’y plier en réduisant les coûts de main-d’œuvre, y compris les assurances sociales. La grève en cours chez Yue Yuen met aussi en exergue le besoin d’une organisation et d’une représentation efficaces des travailleurs dans les entreprises chinoises. »

Le China Labour Bulletin (CLB), groupe de défense des droits des travailleurs basé à Hong Kong, a recensé 202 conflits du travail dans le pays au cours du premier trimestre de 2014 – ce qui représente une progression de plus de 30% sur un an.

Geoff Crothall, directeur des communications du CLB, prévoit que les conflits sociaux continueront à s’intensifier à l’avenir à mesure que les travailleurs chinois prennent conscience de leurs droits.

« La grève chez Yue Yuen est importante pour deux raisons : Tout d’abord en raison de l’ampleur-même de l’action des travailleurs.

Avec 40.000 travailleurs mobilisés, ce mouvement de grève est parmi les plus importants de mémoire récente à avoir vu le jour au sein d’une seule entreprise.

« La grève souligne l’importance accrue que revêt l’enjeu des prestations d’assurance sociale. Durant une bonne partie de l’ère de la réforme en Chine, les travailleurs migrants, en particulier, ne pouvaient prétendre à des pensions, ni au moindre filet de protection sociale.

« Ces dernières années ont vu les travailleurs devenir plus conscients de leurs droits à la sécurité sociale et plus déterminés à faire valoir ces droits, notamment à mesure qu’ils prennent conscience de leur âge et commencent à penser à la retraite. Le problème continuera à croître en importance à l’avenir. »


A lire également

Grève monumentale en Chine : Plus de 30.000 employés de l’usine Yue Yuen de la ville de Dongguan refusent depuis la semaine dernière de reprendre le travail

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article3784


Commentaires

Agenda

Array

<<

2024

 

<<

Avril

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293012345
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois