Hongrie mort et enterrement d’ Árpád Göncz. Árpád Göncz est un homme de la Résistance et de 1956, résolument antifasciste. Sous le régime d’Orbán Viktor il défend les principes de la république, Il était le dernier qui n’a pas confondu le pouvoir de l’amour avec l’amour du pouvoir.

dimanche 8 novembre 2015
par  onvaulxmieuxqueca
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Hongrie mort et enterrement d’ Árpád Göncz
Árpád Göncz est un homme de la Résistance et de 1956, résolument antifasciste.
Sous le régime d’Orbán Viktor, il défend les principes de la république, Il était le dernier qui n’a pas confondu le pouvoir de l’amour avec l’amour du pouvoir.


La mort de Árpád Göncz, un grand « personnage » Hongrois soulève avec force la nécessité de « dénouer » et d’aborder avec sérénité des moments historiques (Fascisme, stalinisme, les conseils ouvriers de 1956…) pour la Hongrie et également pour toute l’Europe et bien au-delà., afin que des alternatives réelles basées sur la démocratique lié à la justice sociale,… et a l’écologie, puisent se dessiner. L’expérience des conseils ouvriers, cette deuxième révolution d’Octobre, semble être d’une grande importance.

Le site On Vaulx mieux que ça

Cet article comprend :

De notre correspondant à Budapest
Enterrement d’Árpád Göncz
Des informations sur Zsuzsa Koncz et János Bródy*
Deux articles de Wikipédia, contrôler par notre correspondant à Budapest
Et la Résolution du Parlement des Conseils Ouvriers en 1956


Source notre Correspondant à Budapest.

Zsuzsa Koncz* avec János Bródy* chantent, la chanson aimée d’Árpád Göncz –Rose Jaune-. Zsuzsa Koncz a fait allusion à un vers chanté par le groupe Illés en 1968 sur les droits de l’Homme, en disant qu’Árpád Göncz était le dernier qui n’a pas confondu le pouvoir de l’amour avec l’amour du pouvoir.

Les personnages officiels du pouvoir actuel étaient exclus de la cérémonie par Árpád lui-même dans son testament, ils/elles y ont participé en tant que personnes privées.

Kálmán Mécs, ancien ami, compagnon de prison a « lu » un discours d’adieu.

Le petit-fils le plus âgé d’Árpád a parlé pour la famille, et Astrik Várszegi, abbé principal de Pannonhalma a célébré la cérémonie de l’enterrement.

L’enterrement a eu lieu au cimetière Óbuda selon la demande d’Árpád Göncz : il voulait être enterré à coté de ses compagnons de prison : István Bibó, Miklós Vásárhelyi et György Litván.

Les photos montre la foule présente, debout parmi la foule j’estime à environ à 2 milles personnes.( beaucoup avec une rose jaune)


Source : Wikipédia

Árpád Göncz

Árpád Göncz naît le 10 février 1922 de l’union de Lajos Göncz et de Ilona Haimann, d’ une famille cultivée. De 1939 à 1944, il suivra des études à l’université Pázmány Péter d’où il sortira docteur en droit, il suivra également des études en agronomie à l’université de Gödöllő de 1952 à 1956, études qu’il n’aura jamais l’occasion d’achever.

Durant la Seconde Guerre mondiale, la Hongrie étant alliée à l’Allemagne nazie depuis 1941, Göncz, engagé très tôt dans la résistance anti-fasciste, déserta l’armée où il fut enrôlé de force afin de rejoindre la résistance locale, le bataillon Táncsics.

Dès la fin du conflit et l’entrée des soviets en Hongrie en 1945, il se lança en politique en étant affilié au parti paysan indépendant dans lequel il œuvrera pour la réforme agraire, ceci en parallèle avec ses études en agronomie.

En 1948, après la dissolution du parti par le régime stalinien mis en place en Hongrie depuis peu, il travailla comme soudeur en usine de 1949 à 1951 et par après comme ingénieur agronome de 1951 à 1956. Entre temps, en 1946, il se mariera avec Mária Zsuzsanna Göntér avec laquelle il aura 4 enfants.

Le 17 octobre 1956, il parlera au sein du « cercle Petőfi  » au sujet de la réforme agraire.

Ce cercle était un centre important de diffusion critique et de débats.

Cette même année, d’énormes révoltes contre la répression soviétique éclatèrent en Hongrie, révoltes auxquelles participa Árpád Göncz notamment en envoyant, en 1957, à l’étranger le manuscrit d’Imre Nagy, l’organisateur de la résistance anti-soviétique** en Hongrie occidentale, « En défense du peuple hongrois » (A magyar nép védelmében).

En mai de cette année, il sera arrêté par les forces soviétiques et accusé d’avoir participé à l’envoi du message radio d’István Bibó demandant l’aide des Nations unies pour contrer l’offensive des chars soviétiques qui rentraient en Hongrie.

Il fut donc condamné à la prison à vie le 2 août 1958. En mars 1960, il entamera une grève de la faim avec une partie des prisonniers de la prison nationale de Vác.

Cette incarcération permit un tournant considérable dans sa vie intellectuelle. En effet, en prison il apprit l’anglais et pratiqua la traduction de littérature américaine et anglo-saxonne. Il ne sera libéré qu’en 1963 suite à l’amnistie générale et le relâchement des contraintes politiques sous le gouvernement de János Kádár, chef du gouvernement à la tête du parti communiste hongrois.

Après sa sortie, il fut vite engagé en tant qu’interprète à la « Institut de Recherche de l’Industrie Chimique Lourde de Veszprém ».

Il tenta également de poursuivre ses études en agronomie en 1964 mais sera exclu de l’université.

Enfin, en 1965, il se lancera dans une carrière d’auteur indépendant et de traducteur littéraire (il traduisit de nombreux auteurs, parmi lesquels J. R. R. Tolkien, Ernest Hemingway, William Faulkner, etc.).

Il fut par ailleurs membre de l’Union des écrivains hongrois et son président de 1989 à 1990.

Par la suite, dans le courant des années 1970, Göncz reprit ses activités politiques en tant que membre du mouvement dissident hongrois.

Il fut également président de la section hongroise de la ligue des droits de l’homme ainsi que vice-président de la ligue pour la justice historique (Történelmi Igazságtétel Bizottság).

Dans la continuation de sa carrière politique, il participa à la fondation du SZDSZ en 1988, l’Alliance des démocrates libres, un parti libéral »

( note d’OVMQC, Parti aux sensibilités sociales )

« ... Il fut le porte-parole de ce groupe entre 1988 et 1989 et un membre du conseil national de ce parti de 89 à 90. Enfin, en mai 1990, il est élu membre, puis président du Parlement hongrois.

Et finalement président de la République Hongroise après Mátyás Szűrös.

Son mandat dura jusqu’en 1995 date à laquelle il fut réélu jusqu’en 2000.

Durant tout ce temps, il fut un homme très apprécié de son pays et devint également un véritable idéal de tolérance pour les démocrates du monde entier.

En 2000, il est devenu le sixième destinataire de la Vision pour l’Europe Award.

Kinga Göncz, sa fille, a été ministre des Affaires étrangères jusqu’en avril 2009. Elle a été élue députée européenne sous les couleurs du MSZP, le 7 juin 2009.


Une vidéo d’Euronews
La vidéo qui traite Árpád Göncz d’ancien nazi.

C’est une calomnie absurde : c’est juste le contraire… avec un compagnon, ils ont ouvert la ligne du front pour l’Armée rouge...

Notre correspondant à Budapest
http://fr.euronews.com/2015/11/07/hongrie-funerailles-de-l-ancien-president-arpad-goncz/


**note d’On Vaulx mieux que ça :
En Russe, Soviet veut dire conseil, conseil ouvrier. 1956 était une révolte contre le stalinisme et pour une république des conseils ouvriers. Les déformations des mots, peut-être « terrible » de contre sens pour expliquer les faits historiques


Source : Wikipédia

István Bibó

István Bibó, né le 7 août 1911 et mort le 10 mai 1979 à Budapest, est un juriste, historien et politologue hongrois.

Il est l’auteur de textes majeurs sur les problématiques de l’histoire hongroise et la spécificité des pays d’Europe centrale.

Issu d’une famille protestante hongroise, étudiant de l’Université de Szeged, il obtient un doctorat en droit en 1934. Il est d’abord boursier du Collegium Hungaricum de Vienne, puis devient étudiant de l’Institut universitaire de hautes études internationales de Genève.

Ses professeurs sont Verdross, Merkl (à Vienne) et Guglielmo Ferrero, Hans Kelsen et Guggenheim (à Genève).

Après avoir terminé ses études, il devient magistrat, puis secrétaire du ministère de l’Intérieur.

En tant qu’antifasciste, Bibó est opposé à la guerre.

Il est arrêté en octobre 1944 par la ligue fasciste des Croix Fléchées pour avoir sauvé des Juifs. Relâché quelques jours plus tard, il reste dans la clandestinité jusqu’à la fin du siège de Budapest.

Après la guerre, il élabore un plan pour moderniser l’administration hongroise, qui est rejeté par le ministre de l’intérieur communiste.

Pendant l’ère de la coalition (1946-1949), il est professeur à l’Université de Szeged (1946-1950), président de l’Institut scientifique d’études sur l’Europe centrale et orientale (1946-1949) et membre de l’Académie hongroise des sciences.

En 1949, suspendu de tous ses postes, il doit se mettre à travailler comme bibliothécaire à la Bibliothèque universitaire de Budapest.

István Bibó est ministre du gouvernement d’Imre Nagy le 3 novembre 1956.

Le jour suivant, c’est l’invasion de l’Armée rouge. Bibó est le seul membre du gouvernement à rester au Parlement ; il y reste deux jours et fait une déclaration importante sur la situation en Hongrie, qu’il va déposer ensuite à de nombreuses ambassades de Budapest.

En 1957, il est arrêté et condamné à mort, mais grâce à l’intervention personnelle de Nehru en sa faveur, Bibó est condamné à la prison à perpétuité en 1958.

Il passe plusieurs années en prison. En 1963, il est libéré par une amnistie générale, mais reste condamné au silence, même après sa libération.

Devenu employé de bibliothèque de l’Office des statistiques, il est coupé de tout un monde universitaire qui se développe sans lui.

Il meurt le 10 mai 1979. Mais son souvenir et son influence demeurent importants en Hongrie.

En 1980, un livre de mille pages, l’Almanach István Bibó (Bibó-emlékkönyv), est publié en Hongrie dans une édition samizdat ; 76 intellectuels hongrois y participent.

En 1990, Bibó reçoit le Prix Széchenyi à titre posthume.





Une vidéo de Zsuzsa Koncz datant de ses débuts dans la chanson.

Photo Montage

La rose Jaune...


Ces chansons ont été écrites et chantées sous le régime de János Kádár.
Elles l’ont été avec poésie et doigté, en tenant compte de la « réalité » politique du moment pour éviter l’interdiction. D’autres groupes musicaux (Rock …), écrivains, cinéastes … ont fait de même.

Ces deux chansons étaient un point de ralliement de l’opposition démocratique de cette période. Il est fort intéressant de voir que ces chansons sont aujourd’hui le symbole de la défense des libertés pour les jeunes hongrois qui n’ont pas connu cette époque.

Notre correspondant à Budapest nous a traduit ces deux chansons de János Bródy .La chanteuse Zsuzsa Koncz est encore plus populaire que János Bródy en Hongrie, qui appartenait au milieu de l’opposition démocratique Hongroise.
La rose Jaune :
Tu crois que la rose jaune s’ouvrira encore,

Tu crois que nous accepterons les mensonges

Tu crois que nous pardonnerons tout toujours

Tu crois que nous nierons nos rêves

Qu’il serait beau d’être ensemble parmi les fleurs, ma chérie

Il n’y a plus de fleurs, ni toi même

Pourquoi avons- nous laissé les choses comme ça

Ne crois pas que cela est bon comme ça,

n’importe qui le dit

Ne crois pas que tout va bien,

n’importe qui veut t’attraper

Ne crois pas que nous sommes changés par un mot d’ordre

Ne crois pas que la rose jaune va encore s’ouvrir



Si j’étais une rose

Cette chanson a beaucoup de couplets.

Si j’étais une rose

je m’ouvrirais quatre fois par an :

pour l’enfant, pour la jeune fille, pour le véritable amour et pour le passage

Si j’étais une porte,

je resterais ouverte

je ne demanderais à personne qui l’a envoyé,

je serais heureux si tout le monde était là.

Si j’étais une fenêtre je serais si grande

que je pourrais montrer le monde entier.

Les gens regarderaient à travers moi

je serais heureux quand j’aurais tout montré.

Si j’étais une rue je serais toujours propre

Je me laverais dans la lumière chaque soir

Et si des chenilles passaient sur moi,

même la terre s’effondrerait sous moi.

Si j’étais un drapeau, je ne bougerais pas,

je me fâcherais contre les vents,

je préfèrerais être tendu,

et ne pas être le jouet de tous les vents.

Précision de notre correspondant à Budapest.-

Zs.Koncz est née en 1946 et fut connue suite à un concours télévisé en 1962 quand elle était encore étudiante.

Elle eut du succès (mais n’avait pas gagné).

Elle a débuté dans le film "Ce sont les jeunes" en 1967, où elle a chanté toute une série de chansons écrites par János Bródy.

Son album réalisé avec le groupe Illés sous le titre "Langue de signes" fut interdit en 1973 pour son contenu politique.

En 1974 Zsuzsa et le groupe répondirent á la censure par deux albums dont "Je deviendrai jardinier" avec exclusivement des textes des plus grands poètes hongrois - mais toujours dans la même ligne !

Comme chaque auteur figurait dans le curriculum des écoles publiques, ces albums ne pouvaient pas être censurés...

Avec le dégel politique elle reçut le Prix Liszt (1977). En 2001, elle est devint Chevalière de la Légion d’honneur en France, et en 2008 a reçu la plus haute décoration hongroise en arts : le Prix Kossuth, et aussi le Prix Prima Primissima (un prix privé) fondé par les plus riches capitalistes hongrois.

Au-delà de ses 60ans, elle reste adulée par le public et chante encore.


-Rappel

Résolution du Parlement des Conseils Ouvriers, consacrée à l’autonomie des conseils dans l’usine.

Ce Parlement se réunit le 31 octobre 1956, en présence des délégués de 24 grosses usines de Budapest.

« Les délégués des usines représentées à la réunion, dans l’intérêt de la réalisation de la démocratie socialiste, décident et revendiquent les points suivants :

1. L’usine appartient aux ouvriers. Ceux-ci payent à l’Etat l’impôt calculé sur la base de la production et le dividende fixé selon les bénéfices.

2. L’organe suprême dirigeant de l’entreprise est le Conseil Ouvrier démocratiquement élu par les travailleurs.

3. Le conseil Ouvrier élit en son sein un comité de direction de trois à neuf membres qui est l’organe exécutif du Conseil Ouvrier et qui assumera également des tâches à fixer ultérieurement.

4. Le directeur est l’employé de l’usine. C’est le Conseil Ouvrier qui élit le directeur et les employés supérieurs. Cette élection est précédée d’un concours public annoncé par le comité de direction.

5. Le directeur, gérant des affaires de l’entreprise, est responsable devant le Conseil Ouvrier.

6. Le conseil Ouvrier se réserve à lui-même les droits suivants :

• Approbation de tous les plans de l’entreprise ;

• Décision de la fixation et de l’emploi de fonds de salaire ;

• Décision de tout contrat avec l’étranger ;

• Décision de l’opération de toute affaire de crédit.

7. De même, le Conseil Ouvrier tranche, en cas de conflit, d’embauche et de licenciement de tout travailleur.

8. Il approuve les balances financières et décide de l’utilisation des bénéfices.

9. Le Conseil Ouvrier prend en main les affaires sociales de l’entreprise. »


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