Marche blanche à Vaulx-en-Velin pour un hommage à Yannis Benallègue

dimanche 17 janvier 2021
par  onvaulxmieuxqueca
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Source ; On vaulx mieux que ça

Marche blanche à Vaulx-en-Velin pour un hommage à Yannis Benallègue

Plusieurs centaines personne ont répondu présent ce dimanche 17 janvier 2021
L’atmosphère était humaine, avec un déterminant affirmer le vivre ensemble et une grande tristesse…un grand « gâchis »

Les prises de paroles ont été d’une grande dignité, avec ce brin d’humanité qui fait du bien et qui rend possible le vivre ensemble en changeant les choses rapidement, pour que ces violences « invisibles » cessent.

Les familles n’ayant pas souhaité d’interventions des éluEs, mais les remercient d’être présente lors de cette marche blanche, correspondant aux sentiments ambiants de cette marche.

En six ans 3 accidents du même types et dans la même zone ont eu lieu…espérons que ce drame permet aux éluEs d’entendre beaucoup mieux les démarches et propositions des associations et mettre en place des systèmes de sécurité pour le bien commun, avec comme logique de prioriser la logique des transports propre, contre le tout voiture, qui tue, mutile et qui pollue notre Planet.

Dés que nous aurons l’autorisation nous publierons quelques interventions faites lors de cette marche blanche salutaire.


18 janvier 2021

Intervention de Pierre Crepel

Je voudrais vous proposer quelques réflexions sur les violences inconscientes, sourdes, peu visibles, ces violences ni vraiment volontaires, ni vraiment involontaires. Combattre une violence explicite, perpétrée de sang froid ou sous l’emprise de la haine ou des stupéfiants, ce n’est pas toujours facile, pourtant le phénomène est unique, bien identifié. Mais pour la plupart des violences, y compris fatales, le problème est plus complexe.

Prenons les morts sur la route, soit environ un demi-million en France en soixante ans, sans compter les décès tardifs des suites d’accidents, sans compter les blessures qui mutilent à vie. 16 ou 17000 en 1972, entre 3 et 4000 aujourd’hui, soit environ quatre fois plus que les assassinats, mais trois ou quatre fois moins que les suicides.

Les causes en sont multiples, enchevêtrées.

Ce sont environ 150 cyclistes et 500 piétons qui périssent ainsi chaque année.

Ces drames doivent être analysés en profondeur.

Etudier et répérer les causes, ce n’est pas excuser, c’est se donner des moyens d’agir sur l’instant et sur le long terme, sur le matériel et sur le moral, c’est permettre un équilibre intelligent et efficace entre la pédagogie, la responsabilité, les valeurs, les habitudes, les règles, la répression.

Avant de revenir sur ces tragédies routières, je voudrais dire un mot d’autres types de violences assez analogues.

Il s’agit par exemple des accidents du travail.

Selon la position qu’on a dans l’entreprise ou dans la cité, on ne place pas toujours les responsabilités de la même façon, mais c’est toujours le salarié qui meurt ou qui est blessé.

Mal investir dans la sécurité, dans les équipements de protection, les garde-fous, les barrières, pousser au rendement, mettre la pression et faire prendre des risques, mal expliquer les dangers : aucun de ces manques, aucune de ces défaillances (du moins en général) ne constitue une agression cynique, une volonté de tuer ; mais le résultat arrive avec une certaine probabilité, on ne sait pas quand, on ne sait pas sur qui, on peut savoir approximativement combien.

Il n’y a pas que les accidents, il existe aussi des suites tragiques à long terme plus diffuses, pensons aux silicoses, aux cancers de la plèvre. Et, si l’on veut faire le pont avec la route, pensons aux coursiers à vélo.

Je prends un autre exemple.

J’ai habité vingt ans en banlieue parisienne au coin de la rue Solférino.

Sur la plaque, il y avait marqué : "victoire française, 1859".

Jamais je n’avais poussé plus loin la réflexion.

A près de 70 ans, j’ai assisté à un exposé de Jean-Pierre Neidhardt, ancien chirurgien d’urgence et savant encyclopédique.
Il nous a expliqué que ce 24 juin 1859 avait été la journée la plus meurtrière du XIXe siècle, le Larousse nous dit 17000 morts côté franco-piémontais, 22000 côté autrichien.

40000 morts dans la journée ou des suites immédiates.

La France est parsemée de rues, de boulevards, de stations de bus et de métro, célébrant Solférino.
Est-ce donc bien raisonnable ?
Ne devrait-on pas plutôt appeler ces voies : "rue des victimes de Solférino" ?

Je reviens en deux temps vers la route.

Combien de fois ne nous a-t-on pas enthousiasmé, émerveillé, enivré avec les courses de Formule 1, avec l’apologie de la vitesse.

Combien de fois ne nous a-t-on pas expliqué que cette course à la vitesse entraînait des recherches sur de nouveaux types de freins et que finalement c’était la sécurité de tous qui était gagnante.

Cette argumentation ou cette argutie me rappelle celles de la National Rifle Association, pour laquelle plus il y a d’armes, moins il y a de morts.

Nous sommes réunis pour Yannis, qui avait décidé posément il y a un an d’aller travailler à vélo, même en hiver, qui avait revendu la deuxième voiture il y a quelques mois.

C’était une prise de conscience réfléchie individuelle, mais aussi collective, conforme aux exigences de la société d’aujourd’hui.

Il faut sortir de cette folie anachronique de la seconde moitié du XXe siècle : toujours plus vite, toujours plus d’énergie dépensée, c’est aussi toujours plus de gaz à effet de serre, toujours plus de stress.

Sans pour autant devenir rétrograde ni condamner les nouveautés, on pourrait souvent parodier Anatole France : on croit exalter la patrie, l’économie, la modernité, le progrès, mais parfois on exalte ainsi la mort. Prendre un peu de temps, ce n’est pas en perdre, c’est en gagner et en faire gagner aux autres.


15 janvier 2021

Vaulx-en-Velin : marche blanche après le décès de Yannis Benallègue

Priorité aux vélos, assez de morts et d’accidents sur la route !

Vaulx : marche blanche après le décès de Yannis Benallègue « Mortellement percuté à Vaulx-en-Velin, vendredi soir, Yannis Bena[[ègue, âgé de 34 ans, vivait à Meyzieu. [’automobiliste qui doublait sur [e boulevard des Droits-de I ‘Homme a déclaré ne pas l’avoir vu. « (Le Progrés)

Dimanche 17 janvier à 10h Stade Francisque Jomard...

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article5583



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