Lot. Premiers passagers en 2022 pour les trains de Railcoop

lundi 1er février 2021
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : actulot

Lot. Premiers passagers en 2022 pour les trains de Railcoop

Installée près de Figeac, la coopérative Railcoop prévoit de faire circuler des trains de passagers en 2022. La 1er ligne de marchandises sera ouverte fin 2021.

Par Rédaction Cahors Publié le 1 Fév 21 à 7:30 mis à jour le 1 Fév 21 à 10:08

À peine deux ans après sa naissance, Railcoop, installée près de Figeac, est en passe de devenir le premier opérateur ferroviaire français sous statut coopératif et ambitionne de faire rouler des trains de passagers dès 2022 et de marchandises dès la fin de cette année 2021.

Nous avions suivi les débuts de cette aventure en novembre 2019, avec Nicolas Debaisieux, directeur général. Il nous fait part aujourd’hui des avancées et de la mise en route du projet.

Actu : En quelques mots, rappelez-nous les débuts de Railcoop.
Nicolas Debaisieux : Railcoop a vu le jour en février 2019 à la salle des fêtes de Blars, où plusieurs citoyens, issus du monde ferroviaire, de l’environnement, ont eu l’idée ensemble de conjuguer leurs expériences pour essayer de développer un nouvel opérateur ferroviaire au service des territoires. De l’association de préfiguration, on a formellement créé la SCIC* Railcoop le 30 novembre 2019 à Cajarc. Elle comptait alors 32 sociétaires. Nous avons installé le siège social à la pépinière d’entreprises Calfatech (zone d’activités de Quercypôle à Cambes N.D.L.R.), mais souhaitant à terme venir sur Figeac. On recherche des locaux.

Qu’en est-il aujourd’hui ?

Nicolas Debaisieux : Actuellement, Railcoop compte 4 549 sociétaires (au 19 janvier 2021) présents sur toute la France, une partie à l’étranger, réunis dans cinq collèges (salariés, partenaires techniques et financiers, collectivités locales, et bénéficiaires personnes physiques). La société compte dix salariés. Tous les signaux sont au vert ! Pour faire rouler le premier train, il nous faut une licence d’entreprise ferroviaire et le certificat de sécurité, soumis à plusieurs critères : ne pas être condamnable en justice, avoir une équipe compétente autour du ferroviaire, détenir une couverture assurantielle de 45 millions d’€ par an en cas de sinistre (obtenue), et un capital social d’1,5 millions d’€ pour la licence (en passe d’être atteint).

Quelle est votre offre de service ?

Nicolas Debaisieux : Elle est multiple. Railcoop s’inscrit en complément du service public ferroviaire organisé par l’État et les régions.

Sur le transport de voyageurs, il s’agit d’assurer un maximum de liaisons directes entre les villes moyennes en France.

La ligne transversale Bordeaux-Lyon (via Limoges, Montluçon, Roanne) sera notre première ligne effectuée en train classique à partir de 2022, avec trois allers-retours quotidiens (dont un itinéraire de nuit).

Le but est clairement de prendre des parts de marché à la route et de capter la clientèle des cars Macron qui prennent cette ligne. Deux autres lignes ont été notifiées le 25 juin 2020 à l’autorité de régulation des transports (ART), à savoir Toulouse-Rennes et Lyon-Thionville. En ce moment, notre groupe de sociétaires réfléchit à d’autres lignes qu’on pourrait développer.

Qu’en est-il du marché de fret ?

Nicolas Debaisieux : Notre première ligne fret va s’effectuer sur le parcours Viviez-Decazeville-Capdenac, et la gare de triage de Saint-Jory près de Toulouse. Elle va démarrer d’ici la fin d’année. Là, on va innover a contrario de ce qui se fait déjà, en faisant partir un train tous les jours (à la même heure) plein ou vide (risque assumé).

On aura un pool de wagons de transport palettisés. À bord, il s’agit de permettre aux entreprises d’avoir un point d’accès au triage de Saint-Jory. On est sur un mode de capacité de transport sur le train, avec une utilisation à la demande. Pour les entreprises, il y a trois critères que sont le prix, la fiabilité, et la réactivité.

Sur quel schéma économique fonctionne Railcoop ?

Nicolas Debaisieux : Railcoop est un outil au service du territoire, afin que les citoyens puissent se réapproprier en tant qu’acteur du rail, mais aussi les collectivités locales. Il est important qu’ils puissent s’impliquer.
Actuellement, considéré comme une start-up, Railcoop vit sur son capital social et est rémunérée par l’arrivée de nouveaux sociétaires. Demain, on le sera par la vente de nos services, d’où le fait d’être économiquement viable. Nous ne percevons aucune subvention publique.

En résumé, quel est votre calendrier ?

Nicolas Debaisieux : L’année 2021 est consacrée à la phase de préparation de lancement, comprenant notamment l’obtention de la licence et du certificat de sécurité, et l’acquisition du matériel.

Nous étions partis sur du neuf, mais compliqué en termes de délais.

Du coup, dans un premier temps, Railcoop s’oriente vers du matériel d’occasion à rétrofiter et à réaménager, afin de pouvoir démarrer le service voyageurs dès juin 2022. Le matériel d’occasion envisagé est du matériel français (type X72500). La commande de sillons à SNCF Réseau (pour le Bordeaux-Lyon) est prévue en avril, avec confirmation en septembre.

Le recrutement des conducteurs et du personnel en gare (pour le service voyageurs) se fera début 2022. Sur la relation Bordeaux-Lyon, cela représente une centaine de personnes, répartis tout au long du parcours.

Propos recueillis par SÉBASTIEN CASSES
* Société Coopérative d’Intérêt Collectif


Le 1er février 2021 = 5392 sociétaires


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