ALGERIE : Grève de l’intersyndicale de l’éducation : Les dures conditions socioprofessionnelles dénoncées à l’Est

mardi 27 avril 2021
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : El Watan

Grève de l’intersyndicale de l’éducation : Les dures conditions socioprofessionnelles dénoncées à l’Est

Adhésion relativement importante des grévistes

S. Arslan, Yousra Salem et Khider Ouhab
26 avril 2021 à 11 h 12 min

Bien qu’elle ait un caractère spontané et ne soit pas syndiquée, la grève des enseignants des trois paliers, annoncée pour la journée d’hier, a fait tache d’huile dans la région Est, selon les échos qui nous sont parvenus.

Même s’il est difficile d’avancer un taux de suivi de ce mouvement, les débrayages enregistrés dans plusieurs établissements scolaires dans différentes wilayas de l’Est renseignent sur une adhésion relativement importante.

C’est le cas à Constantine, où la grève a touché plusieurs établissements, notamment les écoles primaires et les lycées. « Nous n’avons pas adhéré au mouvement, faute d’encadrement syndical.

Mais nous avons décidé de rejoindre la grève à partir de ce lundi (aujourd’hui, ndlr) après avoir vu le taux de participation, qui a dépassé 80% dans les autres écoles et lycées », a déclaré une enseignante à l’école primaire Boukhalkhal Chaabane de la nouvelle ville Massinissa.
Par ailleurs, à Ali Mendjeli, le mouvement a connu une forte participation dans les CEM, où même le personnel et les administrateurs y ont adhéré.
« Lorsque nous avons appris que la grève s’est propagée à Constantine, nous avons remarqué une certaine réticence des enseignants. Mais dans l’après-midi, j’étais sidéré d’apprendre que même les employés y ont adhéré », souligne le directeur d’un CEM à Ali Mendjeli. « Nous sommes en train de réfléchir sérieusement à suivre ce mouvement à partir de ce lundi (aujourd’hui).

L’enseignant est en train de vivre un calvaire, à cause des conditions socioprofessionnelles.

La situation est en train de se dégrader, surtout avec la chute du pouvoir d’achat. Hier, j’avais les larmes aux yeux quand je n’ai pas pu faire des achats au marché, car je n’avais aucun sou en poche. L’enseignant n’arrive plus à joindre les deux bouts, surtout si le conjoint est au chômage », a déclaré une enseignante au CEM Boughaba. Dans la wilaya de Skikda, plusieurs établissements scolaires, du moins au chef-lieu, ont globalement répondu au mot d’ordre de débrayage.

suivi inégal de la grève

Des cadres du secteur de l’éducation ont, par ailleurs, reconnu que ce suivi différait d’une région à une autre.

Et d’expliquer cette disparité par la nature non officielle de ce mouvement. Ils ont également relevé une certaine fluctuation auprès des enseignants, dont certains ont préféré reprendre le travail, d’autres ont tenu à poursuivre leur mouvement et d’autres encore ont préféré rejoindre le camp des grévistes.

Des syndicalistes locaux du Conseil national autonome du personnel enseignant du secteur ternaire de l’éducation (Cnapest) et de l’Unpef (Union nationale des personnels de l’éducation et de la formation) ont révélé qu’ils auront à tenir des assemblées générales demain, à l’instar des autres syndicats de l’ensemble des wilayas du pays, pour permettre à leurs centrales respectives de décider des suites qu’elles vont réserver à ce mouvement.

Notons également que, selon des sources fiables, la grève a été bien suivie dans la wilaya de Mila, notamment dans le cycle moyen, où les devoirs prévus aujourd’hui ont été reportés, alors que dans la wilaya de Biskra, les travailleurs affiliés au syndicat des corps communs ont décidé de tenir un sit-in de protestation aujourd’hui devant le siège de la direction de l’éducation pour dénoncer les conditions lamentables dans lesquelles vivent les employés du secteur de l’éducation.


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