Pologne : La Diète s’empare du projet d’un mur anti-migrants

vendredi 22 octobre 2021
par  onvaulxmieuxqueca
popularité : 30%

Source : Le courrier d’Europe centrale

21 octobre, 11h – Un 8e corps de migrant retrouvé, dans le Boug

Le corps d’un jeune homme de nationalité syrienne âgé de 19 ans a été retrouvé mercredi 20 octobre dans le Boug, cours d’eau marquant la frontière entre la Pologne et le Bélarus.

Son compagnon de voyage, un Syrien âgé de 22 ans interpellé la veille, a affirmé qu’ils avaient été poussés dans la rivière par les garde-frontières bélarusses. Aucun d’eux ne savait nager.

Il n’y a aucun doute sur son identité, a déclaré Andrzej Fijołek, porte-parole du commandant de Lublin. Une autopsie est prévue et les circonstances de sa mort feront l’objet d’une enquête menée par le parquet.

Il s’agit de la 8ème victime reportée, mais ce chiffre est vraisemblablement sous-évalué, d’après les témoignages des personnes secourues par les associations présentes dans la zone frontière. Sources : Onet.pl et PAP

21 octobre, 12h – Le désarroi des bénévoles face à la détresse des migrants
Agata Majos s’est rendu à Hajnówka avec le réseau militant Grupa Granica qui tente de soulager la souffrance des migrants en perdition dans la forêt polonaise.

« Mon premier jour au QG des militants, près de la ville de Hajnówka. Je vais à ma première intervention. Un groupe de six personnes, cinq Syriens et un Irakien. C’est leur dixième séjour sur le sol polonais. Les gardes-frontières polonais les ont repoussés déjà neuf fois. Ça fait un mois qu’ils essayent de traverser cette forêt ». La suite de son reportage est à lire ici.

http://onvaulxmieuxqueca.ouvaton.org/spip.php?article5843


Article gratuit. 14 octobre, 14h –

Réfugiés à la frontière entre le Bélarus et la Pologne (Fil d’actu) – La Pologne construit un mur, la crise humanitaire s’intensifie

14 octobre 2021 par La Rédaction | Pays : Bélarus, Pologne

De plus en plus de migrants en provenance du Moyen-Orient et d’Asie centrale tentent d’entrer dans l’Union européenne par sa frontière orientale, entre le Bélarus et la Pologne.

Pris en étau entre le cynisme de Minsk, qui organise le flux pour faire pression sur l’Europe, et l’intransigeance de Varsovie, qui fait construire une barrière, les exilés doivent survivre dans des conditions extrêmes.

La Pologne connait une pression inédite à sa frontière orientale, avec le Bélarus. Huit mille tentatives d’entrées irrégulières sur le territoire polonais ont été empêchées par les gardes-frontière sur les mois d’août et de septembre.

De concert avec la Lituanie et avec le soutien de l’Union européenne, la Pologne accuse le despote du Bélarus Alexandre Loukachenko d’ouvrir une nouvelle route migratoire, dans le but de faire pression sur l’UE qui lui a imposé des sanctions après sa réélection frauduleuse en août 2020.

Le gouvernement polonais répond par la manière forte.

Il a déployé plusieurs milliers de soldats pour prêter main-forte aux gardes-frontière de la région de Podlachie qui repoussent sans ménagement les migrants, et a entrepris la pose d’une barrière.

Cette politique de fermeture a des conséquences humaines déjà tragiques.

Plusieurs personnes ont été retrouvées mortes d’hypothermie, alors que l’hiver arrive et que les températures descendent sous zéro degré la nuit.

15 octobre, 8h –

La Diète approuve le financement d’un mur à la frontière avec le Bélarus

La chambre basse du Parlement polonais a adopté, mercredi soir, un projet loi d’initiative gouvernementale devant permettre le financement d’un mur à la frontière avec le Bélarus. Ce projet est désormais entre les mains du Sénat.

Les principaux partis d’opposition (la Plateforme Civique [PO] de Donald Tusk, les partis de gauche, le mouvement Polska 2050 de Szymon Hołownia) ont voté contre. Toutefois, aussi bien le parti agrarien PSL que Porozumienie, le parti de Jarosław Gowin qui avait pourtant quitté la coalition gouvernementale en s’érigeant en défenseur des libertés individuelles, ont apporté leur soutien au projet.

15 octobre, 8h

– Une 5e victime retrouvée

Le corps sans vie d’un jeune Syrien de 24 ans a été retrouvé jeudi, non loin de la frontière polono-biélorusse, portant à cinq le nombre de personnes décédées retrouvées en Pologne. Selon les personnes secourues par les associations présentes dans la région (au-delà de la zone couverte par l’État d’urgence), ce chiffre serait très sous-estimé. (Source : Rzeczpospolita)

14 octobre, 15h

– La Commission européenne sort de son silence

Après des semaines d’alerte, la Commissaire européenne aux affaires intérieures, Ylva Johansson, a enfin évoqué le sort des personnes en détresse à la frontière polono-biélorusse : « Je suis très préoccupée par les informations faisant état de personnes, dont des enfants, coincées dans des forêts dans une situation désastreuse aux frontières extérieures de l’UE ». Elle a demandé une rencontre avec les ambassadeurs de Pologne et de Lituanie.

14 octobre, 14h

– La Diète s’empare du projet de barrière anti-migrants

Le projet de loi du gouvernement sur la construction d’un mur à la frontière avec la Biélorussie sera très probablement la loi la plus rapidement adoptée par le gouvernement PiS, écrit Rzeczpospolita. Le projet a été envoyé par le ministère de l’Intérieur et de l’Administration au Conseil des ministres mardi après-midi et a été soumis au Sejm le même jour.

Selon le projet de loi, la pression sur la frontière polonaise et européenne depuis la Biélorussie (une section critique de 187 kilomètres) est sans précédent et ne faiblit pas. Au cours des deux derniers mois (août-septembre) près de 8 000 tentatives de franchissement irrégulières de la frontière ont été enregistrées par les gardes-frontière polonais. (Source : Rzeczpospolita)

1er octobre, 10h

– Pour le gouvernement polonais, les migrants sont des terroristes, des pédophiles et des zoophiles

L’entreprise de déshumanisation des migrants bloqués à la frontière orientale du pays, avec le Bélarus, par les autorités polonaises bat son plein.

La conférence de presse du 27 septembre lors de laquelle les ministres de l’intérieur, Mariusz Kaminski, et de la Défense, Mariusz Blaszczak, ont présenté de supposées preuves selon lesquelles les migrants bloqués à la frontière orientale du pays, avec le Bélarus, se livreraient à des activités terroristes, pédophiles et zoophiles, continue de faire des vagues en Pologne.

« Présenter des photos de ce type à ce stade est une erreur, qui prouve que les services de sécurité n’ont rien trouvé de sérieux, qu’ils n’ont aucune preuve », a réagi l’ancien directeur de l’Agence polonaise de renseignement extérieur (AW) en 2015-16, Grzegorz Małecki.

« Aucune des informations fournies par le ministère de l’Intérieur n’indique que nous traitons avec des membres identifiés d’organisations terroristes », a déclaré Małecki. Sources : Notes from Poland, OKO.Press

27 septembre, 17h30

– Une nouvelle victime à la frontière polono-biélorusse

Tard vendredi soir, un Irakien de 16 ans en très mauvaise santé a réussi à se rendre du côté polonais de la frontière avec sa famille.

Toute la famille a ensuite été repoussée en Biélorussie par les gardes-frontières polonais. Le jeune homme de 16 ans est décédé pendant la nuit. Voici ce qu’affirme la fondation Ocalenie qui tente d’œuvrer en faveur des exilés à la frontière polono-biélorusse.

Le gardes-frontières contestent ces faits, suggérant que la situation pourrait s’être déroulée du côté biélorusse de la frontière. La Fondation Ocalenie affirme détenir la preuve que le garçon de 16 ans et sa famille étaient passés en Pologne, le jeune homme dans un état de santé épouvantable. Kalina Czwarnóg de la fondation Ocalenie affirme que « la famille a été renvoyée en Biélorussie. Le garçon est mort pendant la nuit ».

Le 19 septembre, 4 personnes ont été retrouvées mortes dans l’espace frontalier, vraisemblablement de froid. Source : Onet. pl


21 septembre, 10h30

– « La crise migratoire va s’intensifier », prévient le ministre polonais de l’Intérieur

Le ministre polonais de l’Intérieur, Mariusz Kamiński, a annoncé lundi l’envoie d’un demi-milliers de soldats supplémentaires pour renforcer le dispositif dé défense de la frontière avec le Bélarus et la prolongation probable de l’état d’urgence.

La Biélorussie augmente la pression de l’émigration illégale vers les frontières de l’UE en acheminant « des dizaines de milliers d’immigrants dans son pays afin de les livrer à la frontière avec la Pologne », a prévenu pour sa part le premier ministre Mateusz Morawiecki.

Le gouvernement de Minsk a ouvert un régime d’exemption de visa avec le Pakistan, la Jordanie et l’Égypte, et l’aéroport de Grodno, situé à seulement 20 km de la Pologne, a reçu le statut d’aéroport international. Autant de signes qui mettent Varsovie en alerte .

« Des centaines de milliers de personnes seront amenées à notre frontière orientale », a même affirmé Mariusz Kamiński.

20 septembre, 10h

– 4 morts retrouvés par les gardes-frontière polonais

Dimanche soir, les garde-frontières polonais ont informé avoir découvert les corps de trois personnes près de la frontière avec le Bélarus. Une cause probable de décès pourrait être l’hypothermie, les températures ayant fortement chuté ces derniers jours dans la région. Le Parquet a annoncé avoir ouvert une enquête. La présence d’une 4e victime a été confirmée par la suite.

La Pologne découvre avec effarement les effets de sa politique de verrouillage des frontières. Tandis que les morts se comptent déjà par milliers en méditerranée centrale et que plusieurs incidents mortels ont été recensés le long de la route balkanique, la frontière orientale de l’Union européenne, jusqu’alors peu concernée par les mouvements migratoires de masse de ces dernières années, pourrait devenir le théâtre de nouvelles tragédies. (Sources : Polityka.pl, bialystok.wyborcza.pl)
6 septembre, 17h – La Diète se penche sur l’état d’urgence

Les députés doivent approuver ou rejeter l’arrêté présidentiel qui a instauré un état d’urgence dans les zones frontalières orientales de la Pologne.

« Le camp est une couverture pour les services biélorusses. […] Nous savons qu’ils aident les immigrés, leur fournissent de la nourriture et les aident à se rendre illégalement en Pologne. Nous appelons les autorités biélorusses à cesser ces activités », a déclaré le Premier ministre Mateusz Morawiecki lors d’une conférence de presse.

Selon le ministre de l’Intérieur et de l’Administration, Mariusz Kamiński, laisser entrer en Pologne la trentaine d’exilés coincés à la frontière reviendrait à en laisser entrer 300, puis 3 000 et 30 000. Les réfugiés « peuvent se présenter au consulat polonais à Grodno, à l’ambassade à Minsk et y déposer leurs demandes, qui seront examinées. Personne ne les oblige à camper, ils peuvent facilement partir. »

L’état d’urgence n’a d’autre but que d’empêcher tout témoin de ce qu’il se passe à la frontière de la Pologne, a déclaré pour sa part, vendredi, l’ancien ministre de l’Intérieur, Bartłomiej Sienkiewicz, de la Plateforme civique. Source : Gazeta Wyborcza.

Lundi 6 septembre 16h

– Un appel à l’intervention de la Croix-Rouge

Danuta Kuroń, célèbre militante polonaise pour les droits de l’Homme, a lancé un nouvel appel à la Croix-Rouge polonaise pour que celle-ci se porte au secours de la trentaine d’Afghans toujours bloquée dans un no man’s land sur la frontière entre la Pologne et le Bélarus à Usnarz Górny.

« Nous appelons une fois de plus la Direction générale de la Croix-Rouge polonaise et son président à envoyer une mission humanitaire à Usnarz et à la frontière polono-biélorusse. […] Depuis que les autorités ont instauré l’état d’urgence dans les zones proches de la frontière polono-biélorusse, la Croix-Rouge est la seule organisation qui peut entrer dans cette zone », argumente Danuta Kuroń. (Source : Gazeta Wyborcza)

Samedi 4 septembre, 8h

– « Usnarz Górny restera un triste symbole de combien la Pologne ne respecte pas les droits de l’Homme »

Le couvre-feu est entré en vigueur à la frontière de la Pologne avec le Bélarus, obligeant la poignée de militants de la Fondation Ocalenie à abandonner le groupe de 32 Afghans pris en étau entre les deux pays, à Usnarz Górny. C’est avec un mégaphone, dans la nuit à 22h30, 1h30 avant l’entrée en vigueur du couvre-feu, qu’ils ont fait leur adieu aux réfugiés. « Dites que nous leur présentons nos excuses, que nous sommes tristes. Et nous ferons de notre mieux pour les aider », a dicté la militante Kalina Czwarnóg à l’interprète.

« Je suis heureuse d’avoir réussi à les aider un peu. Grâce au député Maciek Konieczny, les Afghans ont obtenu des tentes, sinon ils auraient dormi en plein air pendant deux semaines, sous la pluie et dans le vent, par ces nuits froides. Au moins, nous avons pu les soulager un peu. Mais Usnarz Górny restera un triste symbole de combien la Pologne ne respecte pas les droits de l’Homme », a déclaré Kalina Czwarnóg à OKO.Press.


2 septembre, 18h30

– L’état d’urgence instauré

Le Président de la République Andrzej Duda, sur proposition du Premier ministre Mateusz Morawiecki, a instauré l’état d’urgence le long de la frontière avec le Bélarus. « Nous parlons d’un groupe de réfugiés affaiblis et d’une poignée de militants qui veulent les aider. Où voyez-vous une menace à l’ordre public ? », a réagi l’association SIP.

2 septembre, 11h30

– Le HCR et la Croix-Rouge biélorusse ont apporté de l’aide aux 32 Afghans

Le HCR et la Croix-Rouge biélorusse ont rendu visite mercredi 1er septembre au groupe d’une trentaine d’Afghans coincés dans un no man’s land à la frontière entre la Biélorussie et la Pologne, selon un communiqué de presse de cette agence onusienne pour les réfugiés.

« Le HCR, l’agence des Nations Unies pour les réfugiés, en collaboration avec l’organisation partenaire de la Croix-Rouge biélorusse, avec le soutien du Comité d’État des frontières du Bélarus, a visité pour la deuxième fois la semaine dernière la section de la frontière biélorusse-polonaise dans la région de Grodno, où se trouve depuis plus de trois semaines un groupe des 32 réfugiés afghans, dont des hommes, des femmes et des enfants », indique le communiqué.

Les gardes-frontières biélorusses ont publié le communiqué tout en soulignant que « la partie polonaise est obligée de prendre toutes les mesures pour résoudre la situation, d’admettre les organisations internationales de défense des droits de l’homme et humanitaires auprès des réfugiés et de traiter les demandes de protection [des migrants] ».

La Pologne, la Lituanie, la Lettonie et l’Estonie accusent la Biélorussie d’avoir organisé le transfert d’immigrants sur leur territoire dans le cadre d’une « guerre hybride » que leur livrerait Minsk. Source : Dziennik Gazeta Prawna

1er septembre

– Des militants enchaînés à Wrocław

A Wrocław, en Basse-Silésie, des militants manifestent depuis le mardi 31 août à midi devant le bureau provincial de la voïvodie de Basse-Silésie. Ils ont monté des tentes et se sont enchaînés à une balustrade pour faire entendre une unique revendication : qu’une assistance médicale soit apportée aux réfugiés afghans qui séjournent à la frontière polono-biélorusse depuis plus de trois semaines.
31 août – Vers un état d’urgence à la frontière orientale de la Pologne
Le gouvernement polonais a demandé au président de proclamer un état d’urgence dans les régions frontalières avec la Biélorussie. Il couvrirait 115 localités de la voïvodie de Podlachie et 68 de la voïvodie de Lublin et serait en vigueur pendant 30 jours.

Des militants d’associations polonaises qui tentent de venir en aide aux réfugiés dénoncent une mesure destinée à les priver d’accès à l’espace frontalier et aux réfugiés. Ils y voient aussi une manœuvre destinée à dissimuler aux médias les pratiques de « pushback » consistant à expulser manu militari les migrants sans leur permettre de faire valoir leur droit à l’asile.

30 août

– état des lieux des tensions migratoires à la frontière entre le Bélarus et la Pologne

Quels sont les chiffres ? Quelles sont les mesures prises par le gouvernement polonais ? Quels sont les termes du débat en Pologne ? Lisez l’article questions/réponses d’un de nos correspondants à Varsovie.



Commentaires

Agenda

Array

<<

2024

 

<<

Avril

 

Aujourd’hui

LuMaMeJeVeSaDi
1234567
891011121314
15161718192021
22232425262728
293012345
Aucun évènement à venir les 6 prochains mois