Novak Djoković, l’égérie des antivax des Balkans
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Source : Le courrier des Balkans
Novak Djoković, l’égérie des antivax des Balkans
Courrier des Balkans | jeudi 6 janvier 2022
Officiellement, personne ne connaît le statut vaccinal du N°1 mondial de tennis.
Interdit d’entrée en Australie par les autorités, le Serbe est connu dans les Balkans pour être proche des mouvements antivax, très liés à l’extrême-droite.
Par la rédaction
Jeudi 6 janvier, l’Australie a décidé d’annuler le visa dérogatoire accordé au numéro 1 mondial de tennis. Le joueur de nationalité serbe, mais résident à Monaco, est arrivé à l’aéroport de Melbourne, en vue de disputer l’open d’Australie, sans les documents nécessaires à son entrée dans le pays.
Novak Đoković a déposé un recours en justice et son avocat a annoncé qu’il avait obtenu un sursis, lui permettant de rester sur le sol australien jusqu’à lundi, le temps de l’examen de cette requête.
Très sceptique sur la vaccination anti-Covid-19, comme il l’a plusieurs fois répété, le tennisman serbe avait décroché in extremis une dérogation médicale afin de pouvoir participer au premier tournoi du grand chelem de l’année 2022, qui doit se dérouler du 17 au 30 janvier prochains.
Soutien indéfectible du régime Vučić
En Serbie, les autorités multiplient les gestes de soutien à l’égard de la plus grande vedette nationale. Le président Aleksandar Vučić a même accusé Canberra de « mauvais traitement » envers Novak Đoković.
Sur Instagram, son média favori pour se mettre en scène, le tout-puissant chef de l’État a déclaré que « toute la Serbie est avec lui » et que « les autorités prenaient toutes les mesures nécessaires pour que le mauvais traitement du meilleur joueur de tennis du monde cesse aussitôt que possible ».
Un peu plus tôt, c’est le ministre des Affaires étrangères qui avait pris la parole dans Informer, un tabloïd très proche du régime, pour exprimer tout son soutien au joueur. « Notre État exige que le numéro un mondial soit libéré immédiatement, ce qu’a également demandé l’ambassadeur de Serbie, qui a contacté le joueur et pris toutes les mesures possibles », martelait Nikola Selaković.
Un symbole pour les antivax balkaniques
S’il se montre toujours sous son meilleur jour dans les médias internationaux, donnant l’image d’un joueur aussi lisse que sympathique, Novak Đoković est bien moins policé dans les Balkans. Depuis le début de la pandémie, il a multiplié les positionnements douteux, n’hésitant pas à s’afficher avec des personnages très controversés du mouvement antivax.
Il a notamment rendu visite à un prédicateur bosnien complotiste, Semir Osmanagić, pour vanter les mérites thérapeutiques des « pyramides de Visoko » contre l’épidémie. Depuis, Semir Osmanagić s’est affiché avec l’extrême-droite croate antivax.
En attendant d’être fixé sur son sort en Australie, le joueur serbe peut en tout cas se targuer d’avoir derrière lui tous les médias proche du régime autoritaire et nationaliste d’Aleksandar Vučić, où les déclarations enflammées en sa faveur se multiplient.
En rejouant, une énième fois, leur partition préférée : celle de la victimisation. En attendant, les taux de vaccinations patinent en Serbie et dans les pays voisins.
Plus à cause du manque de doses disponibles, mais du scepticisme face aux vaccins. Et dans cette vaste campagne de désinformation, Novak Đoković porte une lourde responsabilité, lui qui est souvent cité en exemple pour justifier sa défiance.
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