Argentine : attaque à la tronçonneuse du secteur coopératif par le gouvernement de Milei

lundi 8 avril 2024
par  onvaulxmieuxqueca
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Argentine : attaque à la tronçonneuse du secteur coopératif par le gouvernement de Milei

Le gouvernement argentin de Javier Milei s’attaque au secteur coopératif, dont celui des entreprises récupérées par les travailleurs qui sont plus de 400 dans le pays.

Ci-dessous une déclaration du Réseau international de l’économie des travailleuses et des travailleurs, auquel appartient l’association Autogestion, un article en castillan paru dans la revue Autogestion et une vidéo d’Andrés Ruggeri, coordinateur du réseau cité ci-dessus.
Salutations autogestionnaires,


Déclaration du Réseau de l’Économie des travailleur.es sur la situation du mouvement coopératif en Argentine

Le réseau de l’économie des travailleuses et des travailleurs, un regroupement d’entreprises récupérées et autogérées, de coopératives de travail, de syndicats et d’organisations d’économie sociale, solidaire et populaire, rejette et condamne les déclarations du porte-parole présidentiel Manuel Adorni à propos des coopératives de travail.

Ces propos sont mensongers et remplis de préjugés idéologiques.

Le gouvernement de Javier Milei annonce aussi des mesures qui, si elles devaient être appliquées, représenteraient un nouveau coup porté à la capacité de subsistance quotidienne des travailleuses et travailleurs du secteur coopératif et à l’existence même de nos organisations.

Il convient de rappeler (ce qu’Adorni ignore ou préfère ignorer) que la majorité des coopératives sont une réponse organisée de la classe ouvrière face aux échecs du « libre marché ».

Ces échecs sont le résultat des décisions des différents gouvernements depuis la mise en place de la dictature civile-militaire de 1976 (à laquelle le président et sa vice-présidente s’obstinent à s’associer).

Le coopérativisme et l’autogestion ont répondu aux crises en créant des dizaines de milliers d’emplois là où l’emploi formel a cessé d’exister et où la précarité de la main-d’œuvre conduit à l’hyper exploitation.

Nos coopératives et nos entreprises autogérées sont l’expression de la dignité des travailleurs que le gouvernement de Milei attaque jour après jour par ses mesures rétrogrades.

Les déclarations infamantes du porte-parole présidentiel tiennent sur un mensonge : les coopératives seraient un « fonds » que « les Argentins financent ».

Cette affirmation montre, tout d’abord, qu’Adorni et Milei ne savent pas qu’une coopérative est, par définition, une organisation économique autonome, un collectif de personnes associées pour générer une activité de production ou de service.

L’État ne finance pas les coopératives.

Hormis les subventions ou programmes auxquels elles ont droit, elles vivent du travail de leurs membres.

Dans le cas des Plans gouvernementaux Potenciar Trabajo, certains travailleurs de coopératives reçoivent des appuis individuels de l’État qui, dans de nombreux cas, servent à compléter leur revenu et contribuent à le restaurer face à la situation économique critique que nous connaissons.

D’aucune manière, cette situation ne peut être attribuée à l’action de quelques coopérative ou travailleur que ce soit.

En ayant comme seule référence les écrits libertariens de l’école autrichienne, Milei et Adorni ne peuvent pas comprendre le coopérativisme et les organisations économiques basées sur l’association et la solidarité.

Ils n’auraient qu’à venir visiter n’importe laquelle de nos organisations pour se rendre compte par eux-mêmes que leurs préjugés ne sont pas fondés.

En fait, le porte-parole présidentiel se méprend aussi sur la nature des résolutions prises par l’Instituto Nacional de Asociativismo y Economía Social (l’INAES) (l’agence gouvernementale qui a pour responsabilité de développer et promouvoir l’action coopérative et le mutualisme) qui méritaient déjà également, par ailleurs, notre vive dénonciation.

Les résolutions 878 et 879/2024 votées par le conseil d’administration de l’agence suspendent plus de 11 000 coopératives sous prétexte de manque de documentation ou de défaut de respecter la réglementation.

Cette décision prétend s’appuyer sur un précédent, une coupure de financement réalisée durant le gouvernement de Mauricio Macri par le directeur général l’INAES de l’époque, Marcelo Collomb, toujours en poste aujourd’hui.

Au lieu d’enquêter sur l’existence d’irrégularités (une des fonctions de l’institution) ou de chercher à résoudre d’éventuels problèmes d’accréditation des coopératives, l’INAES adopte l’approche « à la tronçonneuse » caractéristique de ce gouvernement et suspend, sans préavis, des milliers de coopératives, dont la plupart sont des coopératives de travail.

Cette mesure agressive devrait être expliquée également par les représentants du coopérativisme et du mutualisme au sein de ce conseil, en commençant par celui qui est aussi le président de l’Alliance coopérative internationale, Ariel Guarco.

Pourtant, cette mesure punitive est encore loin de l’annonce faite par le porte-parole du président Manuel Adorni d’annuler toutes les coopératives créées entre 2020 et 2022 (et une révision "spéciale" de celles créées en 2023).

Ces déclarations venant de l’exécutif jettent un doute sur toutes nos organisations comme si elles faisaient partie d’un “fonds” ou vivaient au crochet de l’État alors que, justement, nos organisations réclament plutôt davantage et de meilleures politiques publiques pour le développement de notre forme d’économie.

Celle-ci est la meilleure contribution que la classe ouvrière peut apporter au bien-être de la société dans son ensemble. Adorni ment jusque dans ses propres annonces. Sauf, bien sûr, si ces mesures, totalement illégales et illégitimes, sont encore à venir.

Pour toutes ces raisons, nous exigeons la rétractation publique du porte-parole présidentiel sur les mensonges et les faussetés exprimées dans sa conférence de presse du 27 mars.

Nous rejetons toutes mesures prises contre les coopératives de travail.

Nous exigeons la restitution des programmes et des mesures de promotion des coopératives et de soutien aux travailleurs de notre secteur.

Nous exigeons que l’INAES remplisse ses fonctions de promotion et de contrôle des coopératives et des mutuelles sans adopter ces mesures punitives qui doivent être abrogées immédiatement.

Nous appelons tous les travailleurs et travailleuses de l’autogestion, du coopérativisme et de l’économie sociale, solidaire et populaire à se mobiliser pour confronter ces mesures.

Nous exigeons également que les institutions coopératives et mutualistes qui sont membres du conseil d’administration de l’INAES expliquent leur position et s’abstiennent de prendre part à l’offensive anti populaire de ce gouvernement.

Nous réclamons qu’elles reviennent sur leur approbation de la résolution et l’abrogent.

Nous appelons également à la coordination de la classe ouvrière autogestionnaire avec le reste des travailleurs et travailleuses, en particulier avec les organisations syndicales et leurs centrales, afin de lancer d’urgence un plan de lutte pour mettre en échec ce projet.

La motosierra contra las cooperativas : entre el prejuicio, la ideología y la búsqueda del enemigo fácil
(La tronçonneuse contre les coopératives : entre préjugés, idéologie et recherche de l’ennemi facile)
5 abril, 2024, Andrés Ruggeri, Autogestionrevista.com.ar

El pasado 27 de marzo el vocero presidencial se despachó contra las cooperativas, anunciando cierres masivos y acusandolas de ser una caja financiada por los argentinos. A eso le siguieron dos resoluciones del INAES (votadas unánimemente por su Directorio) que suspendían a miles de cooperativas. Detrás de estas medidas hay una profunda enemistad ideológica contra las únicas organizaciones de la economía que intentan funcionar en forma democrática y contienen a los trabajadores que el mercado ya no logra sostener.

Richard Neuville via autogestion.asso.fr

17:10

À Assoc

Bonjour à toutes et tous,

Le gouvernement argentin de Javier Milei s’attaque au secteur coopératif, dont celui des entreprises récupérées par les travailleurs qui sont plus de 400 dans le pays.

Ci-dessous une déclaration du Réseau international de l’économie des travailleuses et des travailleurs, auquel appartient l’association Autogestion, un article en castillan paru dans la revue Autogestion et une vidéo d’Andrés Ruggeri, coordinateur du réseau cité ci-dessus.
Salutations autogestionnaires,
Richard

https://www.youtube.com/watch?v=AQBpW8GLr8Q


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