Rassemblement des Glières 2023

lundi 22 mai 2023
par  onvaulxmieuxqueca
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Source : ICI France Bleu et France 3

Filière : un rassemblement dans "l’esprit de la Résistance" attire de nouvelles personnes engagées

C’est la 17e édition de Paroles de résistances, un événement organisé symboliquement à Fillière et sur le plateau des Glières, haut-lieu de la Résistance française pendant la Seconde Guerre mondiale. Un lieu où se côtoie entre autre maintenant de nouveaux militants du climat, récemment engagés.

Le rassemblement a fait le plein avec des conférences organisées pendant toute cette première journée, ce samedi. © Radio France - Matthieu Bonhoure

Le parking de la salle des fêtes Tom Morel à Fillière (Haute-Savoie) est animé comme il l’est rarement ce samedi.

Un va-et-vient incessant de voitures devant, et du monde réuni en masse pour cette 17eme édition de Paroles de résistances.

Un évènement de rencontres autour de différents combats sociaux avec des associations, des partis politiques et autres représentants de gauche.

Nouveaux profils

Parmi les plus de 1.500 personnes qui arpentent les allées, il y a de nouveaux visages "et ce ne sont pas que des jeunes, il y a de tout page et de tout milieu maintenant".

Manuel milite à Alternatiba, une association écologiste qui prône la non-violence, il est impressionné de voir autant de monde pousser la porte du militantisme depuis quelques mois.

Plus de 1.500 personnes étaient présentes ce samedi, une affluence inédite pour ce rassemblement. © Radio France - Matthieu Bonhoure

"C’est un peu différent avec ces nouvelles personnes, elles s’impliquent beaucoup dans les actions et moins dans l’organisation, explique-t-il. J’en vois passer un peu partout afin d’être sur le plus d’événements possibles."

Quelques mètres plus loin, trois jeunes boivent tranquillement un café, avec leur petit chien en laisse. "J’ai eu un déclic", raconte Claire, cette étudiante de 33 ans qui arrive bientôt à la fin de sa thèse.

Remettre en question

"J’habitais là où il y a eu les inondations en Belgique en 2021", glisse-t-elle. Une catastrophe climatique qui a fait 39 morts à l’époque. "On est tellement pas préparé, je voyais de l’eau monter par la fenêtre de ma baie vitrée et j’épongeais, jusqu’à ne plus pouvoir et à réaliser ce qui était en train de se passer".

Pour elle, cette journée est gravée à vie et depuis janvier Claire a décidé de militer après une réflexion mûrement réfléchie. Elle pense également aller s’installer dans un autre lieu avec un collectif pour "repenser ce qui nous entoure" mais aussi de "s’autonomiser".

Ce déclic pour Sibylle ne vient pas du tout d’un événement aussi dramatique et instantané. Après deux années de classe préparatoire, elle vient d’intégrer une école pour devenir fonctionnaire. "J’étais tellement heureuse quand j’ai eu le concours, mais maintenant je ne pense pas aller au bout ça ne correspond plus à mes attentes et mes envies de changement", regrette-t-elle.

"L’esprit de la Résistance"

"Le pouvoir politique s’attaque aux acquis du Conseil National de la Résistance avec cette réforme des retraites, tout en valorisant les personnalités de la Résistance, mais aussi en récupérant l’image avec la création du CNR, le Conseil national de la Refondation," ironise Gilles Perret, un des organisateurs de l’événement.

Gilles Perret, un des organisateurs de l’évènement. © Radio France - Matthieu Bonhoure

Cette idée remonte 17 ans plus tôt, lorsque le président de la République de l’époque, Nicolas Sarkozy mise sur ce passé de la Résistance dans ses discours.

À ce moment-là, les organisateurs de Paroles de résistances ont voulu "clarifier les choses et rappeler les valeurs transmises par ces hommes et ces femmes".

"Et on voit bien en plus en parallèle qu’on a eu de grandes manifestations, des gens qui relèvent la tête et l’esprit de la Résistance perdre, on n’est pas prêt à tout accepter", se réjouit Gilles Perret.


Source : Blast.info

Au rassemblement des Glières : ne jamais baisser les bras


Ça fait dix-sept ans que ça dure. Dix-sept ans que des milliers de citoyens et de citoyennes convergent, à la mi-mai, vers le plateau des Glières (Haute-Savoie), haut-lieu de l’histoire de la Résistance, pour se retrouver, pour échanger, pour écouter.
Tout a commencé au mois de mai 2007, quand le candidat Nicolas Sarkozy a effectué, deux jours avant le second tour de l’élection présidentielle qui allait l’installer à l’Élysée, une ultime visite de campagne aux Glières, pour un hommage méticuleusement mis en scène aux « héros » de la Résistance.

Il promet alors que s’il est élu, il reviendra chaque année sur ces lieux chargé d’histoire - pour un pèlerinage évidemment calqué sur celui, devenu un rite présidentiel et communicationnel, que l’un de ses prédécesseurs, François Mitterrand, faisait tous les ans à la roche de Solutré.

Le sang du réalisateur Gilles Perret ne fait qu’un tour lorsqu’il découvre cette « opération » politicienne : avec quelques camarades, il improvise cinq jours plus tard, pour protester contre cette captation mémorielle, un pique-nique qui réunit un millier de participants - et durant lequel plusieurs anciens résistants, dont un ex-membre du légendaire maquis des Glières et un ancien déporté, dénoncent énergiquement la « récupération » de la mémoire de la Résistance par le nouveau chef de l’État français, dont le programme, s’il l’applique, parachèvera le démantèlement des sécurités sociales établies soixante ans plus tôt par le Conseil national de la Résistance (CNR).

L’année d’après, en 2008, l’ancien résistant Stéphane Hessel prononce un discours mémorable – dont il reprendra ensuite la trame dans un petit livre qui, deux ans plus tard, se vendra à plusieurs millions d’exemplaires dans le monde entier : Indignez-vous !

Portée par la ferveur qui entoure ces rassemblements, l’association Citoyens résistants d’hier et d’aujourd’hui (CHRA) est fondée en 2008, pour organiser chaque année « deux journées de témoignages, de réflexion et d’échanges autour des résistances d’aujourd’hui, en écho aux résistances d’hier ». Le déroulé de ce week-end militant est le suivant : « Le samedi, au village de Thorens-Glières, sont organisés conférences, débats et projections de films. »

Puis, « le dimanche matin, sur le plateau des Glières, des Résistants d’hier et celles et ceux qui luttent aujourd’hui partagent la tribune pour témoigner de leurs engagements ».

Année après année, ces rassemblements, organisés par une quinzaine de bénévoles qui ne bénéficient, par choix, d’aucune aide institutionnelle – et ne peuvent donc compter que sur les dons faits à l’association – s’élargissent : des intervenants étrangers sont très régulièrement invités – pour évoquer, par exemple, la lutte du peuple palestinien.

Dix-sept ans après la première édition, Gilles Perret retient de cette déjà longue histoire – brièvement interrompue par le début de la pandémie de Covid-19 – de très beaux moments, comme « un débat formidable et formidablement émouvant, en 2018, avec les sociologues Michel Pinçon – récemment décédé - et Monique Pinçon-Charlot », et la satisfaction d’avoir protégé et ravivé la mémoire du Conseil national de la Résistance.

Le bilan de ces dix-sept années n’incite pas forcément à l’optimisme, explique le réalisateur, qui dresse au contraire le « constat, assez dramatique », d’une droitisation générale des esprits, qu’il résume ainsi : « Il y a dix ans, certains actes, certains propos odieux soulevaient encore une large et vive indignation. Aujourd’hui : ça passe crème. »

Pour autant, il n’est bien sûr pas question - bien au contraire -
de baisser les bras. Et ce week-end encore, le plateau des Glières résonnera donc une fois encore, et comme chaque année depuis 17 ans, de multiples « paroles de Résistance » (1).

Ce samedi, par exemple, Sandrine Rousseau, Corinne Morel Darleux, Pinar Selek et Camille Bajeux débattront à Thorens-Glières de « l’écoféminisme, combat d’aujourd’hui » - cependant qu’une conférence sur l’extrême droite et la « fascisation de la société » réunira, dans une salle voisine, la philosophe Sophie Djigo, le sociologue Ugo Palheta, et des membres du collectif antifasciste La Horde.

Puis, le dimanche, sur le plateau, de nombreux orateurs et oratrices – dont, derechef, la sociologue et militante féministe turque Pinar Selek, réfugiée en France depuis 15 ans - évoqueront les luttes d’hier, et celles d’aujourd’hui.

Car aux Glières, où chacun se compte et se ressource dans une mobilisation qui ne faiblit jamais, tout le monde le sait : les mauvais jours finiront.



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