L’association Les Amis du cinéma Les Alizés a été choquée par les propos tenus par M. le maire

dans le numéro de novembre 2021 de BronJour. Dans l’article "Vent nouveau pour Les Alizés" publié en page 16, il déclare en effet que, en ce qui concerne Les Alizés, "la gestion associative s’avère inadaptée. L’avenir et la pérennité du cinéma sont engagés."

Nous, amis du cinéma Les Alizés, trouvons maladroites de telles déclarations qui ne tiennent compte ni de la réalité ni du contexte et encore moins de l’engagement, depuis une quarantaine d’années, de centaines de Brondillants au sein de l’association.

Pour appuyer ses déclarations, M. le maire cite des chiffres datant de 2006 (126 000 entrées*) et de 2018 (64 226 entrées*). Pourquoi remonter si loin (quinze ans), sans même mentionner l’ouverture d’un multiplex Pathé au Carré de Soie en avril 2009 ni l’agrandissement du cinéma Commedia en
octobre 2017, avec trois salles de plus ? Pourquoi n’évoquer ni les travaux du tramway T5 devant le cinéma, qui ont gêné la circulation et le stationnement, ni la crise sanitaire qui, depuis 2020, a tant affecté les équipements culturels ? Rappelons que, pour cause de Covid, Les Alizés sont restés fermés du 4 novembre 2020 au 18 mai 2021.

Il est également fait état, de manière très négative, de la gestion associative du cinéma.

Certes, la municipalité a décidé, pour la rentrée de septembre 2022, de passer le relais à un opérateur privé en lui confiant une délégation de service public (DSP). Est-une raison pour dénigrer cette gestion associative ?

Grâce à l’association des Amis du cinéma et à l’équipe en place, Les Alizés ont toujours proposé une programmation de qualité mariant le grand public et l’Art & essai. Évoquons les nombreuses soirées à thèmes, tant appréciées des Brondillants. Le Cinéma du Maghreb, L’Europe en v.o., le Ciné-Club
chinois, Ciné-Ma différence, entre autres, ont su rassembler dans nos deux salles un public diversifié et nombreux.

Ajoutons le travail mené auprès des scolaires, les partenariats avec des manifestations (Fête du livre, Festival Lumière, etc.), les séances en plein air organisées avec la municipalité et un festival très suivi depuis trente ans, Drôle d’endroit pour des rencontres.

Cette manifestation, aidée par la
Région, a assis auprès du public de la Métropole la réputation des Alizés.
Enfin, signalons que Les Alizés perçoivent des aides pour leur programmation pointue, telle cette subvention, versée par le CNC en 2021 en tant qu’établissement classé Art & essai, de 18 753 euros, contre 8246 euros touchés par Le Scénario à Saint-Priest. Le CNC est l’institution nationale qui régit l’exploitation cinématographique en France. Elle octroie des subventions et attribue des labels en fonction de la qualité et de l’ambition culturelle de la programmation des salles de cinéma à l’échelle du territoire. Les Alizés ont ainsi trois labels (jeune public, répertoire et patrimoine, recherche et
découverte) et Le Scénario un seul (jeune public).

Nous prenons l’exemple du Scénario parce que celui-ci sert de référence à l’équipe municipale, qui voit en lui la mise en place réussie d’une DSP.

Or, puisque M. le maire cite des chiffres, citons-en. En 2017, Les Alizés ont totalisé 69 343** entrées contre 60 508** pour Le Scénario. En 2018, pour cause de travaux (il y a eu six semaines d’arrêt d’exploitation. Une semaine estivale moyenne se situe entre 800 et 1 000 spectateurs), le nombre
d’entrées baissait pour Les Alizés (63 919**) alors qu’il croissait pour Le Scénario (66 272**), restant malgré tout en-deçà du chiffre des Alizés de l’année précédente.

Continuons les comparaisons. En 2019, Les Alizés recueillent 67 870** entrées et en 2020, suite à l’épidémie, les chiffres basculent (24 011**). Pour Le Scénario, nous avons 70 512** entrées en 2019 et 20 639** en 2020.
La conclusion vient d’elle-même : Le Scénario et sa DSP ne présentent donc pas de solution miracle par rapport à la gestion associative des Alizés. Cela méritait quand même d’être dit.

Le Conseil d’Administration de l’Association Les Amis du Cinéma
* Chiffres donnés par le cinéma, allant chaque fois du 1er septembre au 31 août suivant.

** Chiffres allant du 1er janvier au 31 décembre, provenant de données collectées par le GRAC (groupement régional
d’actions cinématographiques), situé à Villeurbanne, qui rassemble les établissements régionaux de la petite et la moyenne
exploitation cinématographique.