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Source : Mércé.hu

Ils veulent étendre les pouvoirs de la police serbe pour réprimer les militants écologistes en utilisant la violence gratuite

Noémi Lehoczki
Mardi 27 décembre 2022

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Pendant les vacances, le gouvernement serbe a présenté un projet de loi qui autoriserait les perquisitions sans mandat et donnerait aux policiers des droits supplémentaires. Selon le projet de loi, la police peut "à sa discrétion" recourir à la force contre des manifestants si elle les considère comme "une menace pour la sécurité générale", rapporte Masina , un journal serbe.

Selon l’avocat Nikola Barović, l’objectif du gouvernement avec le projet de loi est de pouvoir freiner plus efficacement les mouvements organisés autour des questions environnementales. Le gouvernement serbe a raison de se méfier des écologistes serbes : l’année dernière, ils ont été contraints de suspendre le projet d’ouverture d’une mine de lithium en raison de l’opposition publique.

En 2021, il a également été divulgué qu’à Nagyberecs en Voïvodine , des esclaves d’Asie de l’Est étaient utilisés pour construire une usine de caoutchouc chinoise qui polluait gravement l’environnement. Cela a également provoqué une grande indignation lorsqu’en octobre de cette année, une société minière chinoise a effectué des explosions au sommet d’une montagne près de la ville de Majdanpek sans aucune notification à la population .

Selon Danijela Nestorović, représentante d’un parti écologiste serbe, Zajedno, le projet de loi vise à écraser les mouvements contre de tels investissements.

Selon le représentant, les méthodes policières énoncées dans le projet de loi ont été "clairement" utilisées par la police serbe contre les militants écologistes avant d’être légalisées.

En septembre 2021, le gouvernement a déjà retiré une fois un projet de loi similaire. À l’époque, le président Aleksander Vučić avait justifié le retrait de la proposition impopulaire avec les élections prévues six mois plus tard. Le ministre de la police de l’époque, Aleksandar Vulin, a déclaré que la proposition devait être retirée car les "services de renseignement occidentaux" travaillaient à la préparation de manifestations violentes.

Il y a d’autres détails troublants dans le projet de loi. La nouvelle loi sur la police autoriserait également légalement l’utilisation d’équipements de reconnaissance faciale. Le gouvernement a déjà acheté la technologie nécessaire à Huawei pour un montant inconnu. À l’avenir, le ministère de l’Intérieur aura accès à toutes les données ainsi obtenues.

Selon la représentante Danijela Nestorović, les "informateurs" - des citoyens qui "coopèrent avec la police" - se voient accorder des droits de police par la nouvelle loi.
Mais ce ne sera pas forcément mieux non plus pour les policiers. Il sera plus facile d’engager une procédure disciplinaire à leur encontre et de les licencier, ce qui, selon les défenseurs des droits, sert à écarter les policiers "incompétents".

Jusqu’à présent, la police serbe devait se présenter régulièrement à l’Assemblée nationale. Avec la nouvelle loi, cependant, le ministre peut décider quand les rapports doivent être soumis à la police, et le ministre pourra également décider quand soumettre le rapport complet à l’Assemblée nationale. Selon les défenseurs des droits, la police devient complètement « politisée » avec cela.

La mine de lithium polluante bloquée et la nouvelle loi de police montrent aussi que la grande industrie basée sur l’énergie non fossile, ou "capitalisme vert", n’est ni verte ni équitable. Dans notre pays aussi, le nombre toujours croissant d’usines de batteries cause un grand fardeau environnemental , ce qui provoque la résistance et la colère de la population dans tout le pays.

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Image de couverture : Manifestation contre l’investissement minier de lithium de Rio Tinto en Serbie en octobre 2020 (Source : Page Facebook de Podrinjski Antikorupcijski Tim)