Vaulx-en-Velin : Lettre ouverte au Ministre de l’Éducation Nationale.

L’équipe enseignante de l’école élémentaire Jean Vilar de Vaulx-en-Velin à écrit une lettre à Pap Ndiaye, ministre de l’Education Nationale.
Nous souhaitons que cette lettre soit diffusée, notamment via une pétition en ligne, afin que celleux, parents, citoyen.ne.s, personnels d’éducation, qui partagent les revendications qu’elle contient sur l’utilisation des ressources financières puissent la signer. L’une de nos collègues est prête à s’occuper de cette diffusion.
Bien cordialement,

Lettre ouverte au Ministre de l’Education Nationale.

Monsieur Pap Ndiaye, Ministre de l’Education,
Nous avons pris connaissance de votre proposition de financement pour les projets d’écoles via le dispositif « Notre école, faisons-là ensemble ». Nous tenions à vous faire part des interrogations qui en résultent.

En effet, à l’heure où la majorité des écoles déplorent l’absence de moyens humains et concrets dans le quotidien des élèves, où mille-cinq-cents postes d’enseignants et enseignantes seront fermés à la rentrée prochaine, où les écoles déplorent le manque d’AESH, d’assistantes sociales, d’infirmiers et infirmières scolaires, d’enseignant.e.s spécialisé.e.s, la détérioration de locaux parfois devenus proche de l’insalubre, nous nous étonnons de l’usage des quelques moyens qu’ils nous restent pour financer des projets individuels et ponctuels.

Pour rappel le Fonds d’innovation pédagogique permettrait d’investir dans les projets pédagogiques qui émergeront des concertations locales lancées dans le cadre du Conseil National de Refondation afin de soutenir le développement d’innovations pédagogiques.

A notre sens, ce dispositif est impropre à répondre aux besoins réels des établissements pour le bien de leurs élèves. Face à cette situation, les écoles réagissent de différentes manières.

En solidarité avec nos collègues, nous les comprenons toutes.

– Certaines choisissent de monter un projet pour bénéficier de cet argent considérant que c’est toujours un financement de pris pour leurs élèves.

– Certaines font une demande revendicative, demandant le financement, non d’un projet ponctuel mais de l’embauche d’un professionnel dont manque cruellement leur réseau ou leur école.

– Certaines refusent cet argent, convaincues qu’un mode de financement plus pérenne et équitable doit être mis en place.

Quoi que nous décidions, nous sommes nombreux et nombreuses à vous adresser ce courrier pour vous faire part de nos réalités de terrain et des besoins, concrets, qui en découlent.

Nous voyons là un dispositif qui demande à chaque école de monter un dossier pour recevoir des fonds.

Que se passera-t-il s’il n’y a pas d’argent pour tous les projets ?

De plus, modèles pour nos élèves, comment pourrions- nous promouvoir nos belles valeurs d’Egalité et de Fraternité en acceptant de nous inscrire dans une compétition « aux projets » au détriment d’une cohésion ministérielle nous unissant pour le bien de nos élèves.

Cet argent peut être utilisé autrement : en embauchant les personnels manquants ; en conservant les mille cinq-cents postes devant être supprimés à la rentrée pour permettre des effectifs de classe plus raisonnables et offrir aux élèves de meilleures conditions d’enseignement à chaque minute de leur temps scolaire ; en réparant ou remplaçant le matériel nécessaire au bon fonctionnement de la classe au quotidien. Cette dernière idée pourrait se financer via une enveloppe attribuée d’office aux écoles ou aux mairies pour l’achat de manuels, la mise en place ou remise en état des tableaux numériques utilisés quotidiennement.

Possiblement, en fonction de l’Indice Economique et Social de l’établissement ou de la ville. Si vous ouvrez le dialogue, nous saurons nous montrer force de propositions dans l’intérêt de chaque enfant.

Nous appelons, nous aussi, de nos vœux une école que nous ferions ensemble, tous et toutes ensemble, dans l’écoute de chacun et de chacune. Nous sommes le personnel d’éducation, nous sommes les individu.e.s dans le quotidien des élèves.

Nous écouterez-vous ?

Le ferez-vous avec nous ?

L’école, la ferons-nous ensemble ?

Veuillez croire Monsieur le Ministre de l’Education Nationale en l’assurance de notre considération distinguée, pour vous, pour notre belle institution, et surtout pour l’avenir de nos élèves, ils et elles sont, et resteront, la clef de voute de chacune de nos actions et décisions